- Conventions de traduction du cunéiforme
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Conventions de traduction du cunéiforme
L'édition et la traduction de documents cunéiformes dans des langages actuels est le travail de base de la recherche en assyriologie, et dans les autres disciplines travaillant sur des textes cunéiformes, quelle que soit la langue traduite (sumérien, akkadien, élamite, hourrite, hittite pour les plus importantes). Ceci nécessite une technique précise, et il existe différentes conventions (plus ou moins rigides) régissant cette pratique.
Sommaire
Classification des signes
Les signes sont numérotés selon un ordre codifié, selon leur aspect graphique. Le premier groupe est celui des signes commençant par un clou horizontal, le signe numéro 1 étant le simple trait horizontal (le son "aš"). Vient ensuite le groupe des signes commençant par un clou oblique, puis termine celui des signes commençant par un trait vertical. La numérotation des signes à l'intérieur d'un même groupe se fait selon le nombre de symboles par lesquels le signe commence, et toujours en plaçant les horizontaux en premier, suivis des obliques puis des verticaux. Ainsi, après les signes débutant par un trait horizontal viennent ceux constitués de deux traits horizontaux, puis de trois, etc. Le classement se fait ensuite par les signes suivant le premier rang, toujours selon le même principe.
Homophonie
Quand un son peut être marqué par plusieurs signes, les spécialistes ont facilité leur différenciation des signes en les numérotant. Par exemple, pour le son "du", ayant une vingtaine de valeurs, on écrit les différents signes valant pour ce son du (du 1), dú (du2), dù (du3), du4, du5, du6, ... jusqu'à du23.
Polyphonie
Dans le cas d'un signe ayant plusieurs valeurs phonétiques ou idéographiques, on a distingué une valeur dite valeur fondamentale, qui est la valeur d'origine du signe, souvent en sumérien. Mais les manuels d'épigraphie notent les différentes valeurs que ce signe peut avoir.
Transcription des signes selon leur langue et leur type
Quand un texte comprend des mots dans plusieurs langues, on prend soin de les différencier. Il n'y a pas de conventions figées sur ce point. On peut choisir d'écrire des mots d'une langue de manière en minuscules droites, italiques, ou bien en majuscules, selon les habitudes du traducteur.
Les signes sont aussi différenciés selon leur fonction. Les idéogrammes (souvent des sumérogrammes) seront ainsi identifiés comme tels. Quant aux déterminatifs, ils sont mis en exposant, devant ou derrière le mot auquel ils sont rattachés, selon qu'ils sont antéposés ou postposés.
Étapes de la traduction d'un texte
Par convention, la traduction d'un texte cunéiforme se présente en plusieurs étapes (les noms des étapes peuvent varier selon les écoles) ; on note toujours le numéro des lignes du texte étudié, et on conserve l'ordre d'origine des mots, sauf pour la traduction finale :
1) On rapporte le texte cunéiforme étudié, avec une représentation la plus fidèle possible (à l'occasion une photographie ou un dessin du document est ajoutée en annexe).
2) La translittération : les signes sont notés selon leur valeur, les signes phonétiques étant différenciés des signes idéographiques, portant leur valeur phonétique à côté d'eux (tantôt la valeur phonétique sera entre parenthèses, tantôt ce sera la valeur idéographique) ; les mots du texte sont différenciés, dans le cas d'un mot écrit phonétiquement on l'identifie en rattachant les mots le composant par un tiret (a-wi-lum = awīlum).
3) La transcription : on écrit le texte tel qu'il doit être lu, les mots sont écrits de manière pleine, les idéogrammes sont traduits dans la langue dans laquelle ils doivent être lus.
4) La traduction : le texte est traduit dans une langue contemporaine ; la traduction peut se faire en deux étapes : une traduction mot-à-mot (transposition), puis une traduction dans un style moins proche de l'original, mais plus compréhensible et convenable du point de vue littéraire.
Lien interne
Bibliographie
- F. Malbran-Labat, R. Labat, Manuel d'épigraphie akkadienne (Signes, Syllabaires, Idéogrammes), Librairie Orientaliste Paul Geuthner, Paris
Catégories : Cunéiforme | Mésopotamie | Méthode de transcription
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