- Conte (genre écrit)
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Le genre littéraire du conte appartient à la famille littéraires des récits. Il est à l'origine issu des contes de tradition orales qui ont fait l'objet, depuis la Renaissance, de collectages et réécritures partielles ou totales par des écrivains. Ce faisant, ces travaux de retranscription transforment les récits entendus en œuvres écrites. La version ainsi retranscrite prend alors fréquemment le pas sur la multitude de versions qui circulent par le biais du bouche à oreille.
Ce travail de l'écrit amène aussi les écrivains à se détacher peu à peu des sujets, des structures et des thèmes du conte oral. Et si les contes de Perrault, ou de Straparole avant lui, sont encore relativement proches des contes populaires dont ils sont issus, des contes comme La Reine des Neiges de Hans Christian Andersen ou bien Ligeia d'Edgar Allan Poe en sont au contraire fort éloignés.
Par extension, voire abus de langage, on appelle donc parfois "contes" certains écrits qui sont de pures inventions d'écrivains et n'ont aucun rapport avec l'oralité.
Sommaire
Définition
Le conte de la littérature écrite s'identifie par des caractéristiques littéraires qui lui sont propres, et non pas par son aspect merveilleux comme le voudrait une idée couramment admise. C'est tout d'abord un récit, de même que le roman, la biographie, etc., dans lequel les actions sont racontées, et non représentées comme au théâtre. Ensuite, c'est un récit court, de même que la nouvelle, mais a contrario du roman ou de l'épopée. Contrairement à la nouvelle qui souvent s'autorise des pauses narratives, des longueurs de description, etc., le conte est un récit court mais relativement rapide, dans lequel l'action mène bon train, sans que cela interdise néanmoins descriptions et redites. Le conte supporte néanmoins mal l'analepse, et préfère, contrairement à la nouvelle, les structures narratives linéaires, sans retour en arrière. Ensuite, le conte littéraire, de même que le conte populaire, se présente délibérément comme fictif. C'est une histoire inventée, de même que la nouvelle, au contraire de l'anecdote ou de l'historiette. Ces dernières, même fausses, se présentent comme vraies. Le conte se présente de fait comme faux. Ce en quoi, enfin, il a un statut d'imagination et de fantaisie que connaît peu la nouvelle. La nouvelle se présente comme fictive, mais plausible, alors que le conte se présente comme fictif, mais invraisemblable. De cette affirmation de fantaisie, on a souvent inféré que le conte littéraire s'arrêtait au conte merveilleux. Rien n'est moins sûr, vu que cette forme littéraire peut adopter des contenus très diversifiés, qui ne visent pas nécessairement à émerveiller le lecteur, mais à l'édifier, l'effrayer, etc. Il ne s'agit pas non plus d'un genre de littérature conçu exclusivement pour le jeune public.
Histoire du conte écrit
Le conte classique
Le conte en tant que genre littéraire écrit naît[réf. nécessaire] en Occident au XIVe siècle avec le Décaméron de Boccace et Les Contes de Cantorbéry de Geoffrey Chaucer. Plus tard, au XVIe siècle, Straparole et Basile s'inspireront en partie de la tradition orale quand ils composeront, l'un les Nuits Facétieuse, l'autre le Conte des Contes.
En France, la grande étape dans le renouveau littéraire du genre du conte se situe à la fin du XVIIe siècle, quand une vogue salonnière pour les contes merveilleux, à partir de la tradition orale, se développe. Toute l'élite intellectuelle des mondains se prend au jeu par un phénomène d'auto-émulation. Parmi eux figurent Marie-Jeanne L'Héritier de Villandon, Charlotte-Rose de Caumont La Force, Catherine Bernard, Jean de Préchac, Fénelon, la licencieuse et originale Henriette-Julie de Castelnau de Murat, la subversive Marie-Catherine d'Aulnoy et Charles Perrault, le plus célèbre de nos jours.
Les Mille et une nuits furent redécouvertes au tout début du XVIIIe siècle par Antoine Galland qui les traduit en français en les expurgeant d'élèments (souvent érotiques) qu'il jugeait non essentiels[1]. Ces récits d'origine arabe constituent rapidement un modèle en Occident : le conte oriental. Leur publication donne lieu à la création de nombre de contes à thématique orientale, tout au long du XVIIIe siècle[2].
Le conte romantique
Ludwig Tieck, Jean Paul, Petrus Borel, Alphonse Karr, etc. Edgar Allan Poe
Le conte réaliste
Une nouvelle réaliste, ou parfois conte, est une nouvelle qui, comme l'indique son nom, se fonde sur la réalité. Mettant en scène peu de personnages, mais fortement caractérisés, dans un cadre spatio-temporel délimité, elle est centrée sur un fragment de vie ou une anecdote. À la différence du conte merveilleux, elle est ancrée dans le réel. Le réalisme est un mouvement artistique moderne apparu en Europe dans la seconde moitié du xixe siècle, notamment en Italie et en Allemagne. Celui-ci naquit du besoin de réagir contre le sentimentalisme romantique et contre « la sottise, le poncif et le bon sens »1. Il cherche à peindre la réalité telle qu'elle est, sans artifice et sans idéalisation, choisissant ses sujets dans les classes moyennes ou populaires, et abordant des thèmes comme le travail salarié, les relations conjugales, ou les affrontements sociaux. Il s'oppose ainsi au romantisme, qui a dominé la première moitié du siècle, et au classicisme. Il s'étendra ensuite à l'ensemble de l'Europe et à l'Amérique, où il survivra jusque dans les années 1950. Les mouvements qui ont supplanté le réalisme incluent le symbolisme, insuffisamment défini en face du naturalisme plus rigoureux2, le parnasse et le surréalisme. George Sand, Alphonse Daudet, etc.
Le conte symboliste
Jean Lorrain
Les contes écrit spécialement pour enfants
Roald Dahl, Emmanuelle, Benoît de Saint Chamas et Jacqueline Wilson et bien d'autres ont écrit des contes destinés aux enfants.
Notes et références
- Les Mille et Une Nuits, traduction et préfaces de René R. Khawam, Phébus, Collection libretto (4 vol.), 2001. Cette traduction propose une reconstruction de l'œuvre originale en se basant sur l'édition de Boulaq
- Féeries, n° 2/2004-2005. Publication collective sous la direction de JF Perrin. Fichier PDF L’invention d’un genre littéraire au XVIIIe siècle : le conte oriental. Revue scientifique
Voir aussi
Articles connexes
- L'épopée de Gilgamesh
- Pañchatantra
- Contes du vampire
- Mille et une nuits
- Les Contes du chat perché, de Marcel Aymé
- Les Contes de ma mère l'Oie, de Charles Perrault
- Conte (oral)
- Conte
- Renouveau du conte
Bibliographie
- Jeanne Demers et Lise Gauvin, « Autour de la notion de conte écrit », Études françaises, vol. 12, n° 1-2, 1976, p. 157-177.
- Anne Defrance (dir.), Féeries, Université de Grenoble, parution annuelle, depuis 2005. [lire en ligne]
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