- Conséquences de l'invasion de l'Irak
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Conséquences de la guerre d'Irak
Les principales conséquences de l'invasion de l'Irak les plus cités sont :
- disparition du régime de Saddam Hussein ;
- augmentation de l'insécurité générale en Irak (attaques terroristes, vols, agressions, meurtres, prises d'otages, etc.) ;
- création d'un gouvernement de transition irakien ;
- crise humanitaire en Irak ;
- augmentation du nombre d'attaques terroriste en dehors de l'Irak ;
- un recul ou progrès du droit (Droit international, Droits de l'homme).
- premières élections libres en Irak depuis plus de 50 ans.
Sommaire
Les activités terroristes islamistes
Comme l'avaient prévu plusieurs analystes, la disparition du régime de Saddam Hussein et l'occupation du pays par les forces américano-britannique entraîne une augmentation importante de l'activité terroriste d'origine islamiste.
Mais il est important de relativiser : l'augmentation du nombre d'attaques terroristes n'est pas forcément due entièrement à l'occupation de l'Irak. Elles ont augmenté depuis que la structure pyramidale du réseau Al-Qaïda a été détruite lors de l'invasion de l'Afghanistan. Les cellules terroristes sont donc maintenant plus autonomes et n'attendent plus les ordres des responsables d'Al-Qaïda.
Ainsi, une crise humanitaire due au manque de nourriture, d'eau potable, de médicaments ou d'autres produits de première nécessité est apparue. En outre, les dommages collatéraux occasionnés à l'infrastructure civile, en particulier les hôpitaux, les routes et les centrales électriques, empêchent le bon fonctionnement de l'économie et des services publics. Enfin, la rébellion, le sabotage des installations et le terrorisme sont particulièrement fréquents.
Pour ces raisons, les États-Unis ont annoncé le 31 mai 2003 qu'ils resteraient plus longtemps que prévu initialement en Irak.
La révolte de Falloujah
Le 31 mars 2004, des images de foules en colère à Falloujah ont été diffusées par les médias occidentaux. Elles montrent la foule frappant, traînant à travers la ville puis pendant à un pont les corps de quatre employés états-uniens de la société militaire privée Blackwater, tués par des grenades.
Ces images ont rappelé celles de 1993, à Mogadiscio en Somalie. La révolte de Falloujah a fortement influencé l'opinion publique états-unienne, jusqu'alors globalement favorable à l'intervention en Irak, en la faisant prendre conscience de la violence de ce conflit.
Attentats en Occident
L'invasion et l'occupation de l'Irak ont joué un rôle non négligeable dans la vague d'attentats du 7 juillet 2005 à Londres. Elle a non seulement provoqué l'apparition d'une nouvelle génération de volontaires pour le terrorisme islamiste, mais il apparaît également que les explosifs utilisés lors des attentats de Londres proviennent d'Irak.
Recul du droit
Droit international
La décision prise par les États-Unis d'envahir l'Irak sans l'aval du Conseil de sécurité des Nations unies, constitue, selon la diplomatie européenne, un recul du droit international. D'après les représentants de certains pays européens, comme la France, l'Allemagne ou la Russie, l'invasion de l'Irak en dehors de tout mandat délivré par l'ONU constitue un acte d'agression pur et simple, et non une libération ou un acte d'auto-défense. De plus, d'après ces mêmes pays, les États-Unis donnent le mauvais exemple en envahissant un État sans gestion multilatérale, gestion qui a prévalu dans les années 1990.
Recul des droits de l'Homme en Irak
De nombreux journaux et ONG déplorent un recul des droits de l'homme à l'occasion de la guerre en Irak. La situation provoquée par l'invasion de l'Irak empêche l'exercice de la liberté de la presse en Irak ; de plus, le gouvernement irakien en est même venu à expulser certains journalistes, et à interdire à d'autres de venir en Irak.
Période d'anarchie
Dès la fin de la période de guerre conventionnelle, l'Irak a connu une courte période d'anarchie totale. Les troupes d'occupation ne sont absolument pas intervenues, ni pour empêcher les destructions des souvenirs liés au régime de Saddam Hussein, ni pour empêcher les pillages des richesses du pays : banques, musées, etc.
Depuis 2003, le désordre est de plus en plus grand en Irak.
Modification de la situation géopolitique au Moyen-Orient
Iran
L'invasion étatsunienne de l'Irak et les menaces des États-Unis vis-à-vis de l'Iran, qui cherche à acquérir l'arme atomique, ont en partie provoqué la défaite des réformistes à l’élection présidentielle de 2005 en Iran. Celle-ci a cependant d'autres raisons :
- l'échec des réformes économiques, laissant de nombreux Iraniens dans la misère ;
- l'échec des réformes de libéralisation de la société et du fonctionnement des institutions, du à une constitution rendant impossible de telles réformes sans l'accord des religieux ;
- une faible mobilisation de l'électorat réformateur, du principalement à ces deux raisons précédentes.
Le prix Nobel de la Paix, Shirin Ebadi, dénonce également la croisade intégriste de Georges Bush, qui aggrave la situation des réformistes et des femmes dans son pays, l'Iran, et dans le reste du monde musulman.
Israël-Palestine
Le premier ministre israélien, Ariel Sharon, a fait évacuer totalement (c'est-à-dire colons et militaires) la bande de Gaza à l'été 2005, permettant ainsi de donner une réelle base territoriale à un futur État palestinien. Il ne s'agit cependant que d'un faible recul, sur un territoire exigu et surpeuplé, sans ressources en eau (donnée cruciale au Moyen-Orient), et avec un faible risque pour le gouvernement, car il n'y avait que 8 000 colons israéliens à Gaza ; de plus, elle permet à Israël de se renforcer en Cisjordanie, plus riche en eau et moins peuplée.
Du côté palestinien, le groupe terroriste Hamas remporte les élections législatives palestiniennes de février 2006. Là encore, au lieu de faire disparaître le terrorisme, l’intervention des États-Unis a légitimé les groupes terroristes ou amplifié leur action.
Syrie
L'attitude menaçante des États-Unis aurait accélérer un raffermissement du régime syrien, accusé de soutenir le Hamas et de fermer les yeux sur l'infiltration de terroristes en Irak, après une brève et timide détente à la mort d'Hafez el-Assad.
La Syrie a cependant été contrainte d'évacuer le Liban après l'assassinat de Rafic Hariri, dirigeant libanais. Dans un contexte trouble, ce dernier essayant de se débarrasser de la Syrie pourrait avoir été assassiné par le gouvernement de ce dernier, ce que tant à démontrer l'enquête mené sous l'égide de l'ONU.
Courant novembre 2005, le président Syrien fait une allocution publique retransmise sur différentes chaînes à travers le monde, dont la chaîne européenne privée Euronews. Il rappelle l'histoire coloniale de la Syrie, pays issu de la division par les colons français et britanniques de la Syrie et du Liban pour les français, et de l'Irak et du Koweït pour les britanniques. Et la pression constante qu'ils ont exercé sur ce pays depuis qu'il a réussi à obtenir son indépendance. Prônant une vision plus équitable des relations internationales, et un plus grand respect du monde arabe dans ses diversités culturelles.
Tentatives de démocratisation
Les États-Unis tentent de pousser les régimes du Moyen-Orient, d'Asie centrale et d'Afrique du Nord à plus de souplesse et de démocratie (premières élections municipales en Arabie saoudite, droit de vote pour les femmes au Koweït, entrebâillement de l’élection présidentielle en Égypte, soutien de l'opposition libanaise contre la présence syrienne, coopération économique renforcée avec le continent africain, dégel des relations avec la Libye).
Divers
Crise humanitaire
La situation sanitaire du pays est désastreuse. Bien que déjà très peu satisfaisante avant l'invasion, du fait d'une décennie de blocus, elle a incontestablement été aggravée par la guerre : stations de pompage et d'épurations détruites ou inactives du fait des coupures de courant, hôpitaux ayant subi le même sort, manque de nourriture.
Coût financier
Les gouvernements de la Coalition estimait avant le début de cette guerre le coût des opérations militaires et de la reconstruction entre 100 et 200 milliards de $. Les évaluations les plus récentes sont bien plus élevés.
Coûts totaux de la guerre en Irak entre 2003 et 2005
- États-Unis : 255 milliards
- Coalition hors USA : 40 milliards
- Iraq : 134 milliards
- TOTAL : 429 milliards
Pour le Royaume-Uni, le coût financier de l'opération militaire est de 847 millions de livres (1 milliard et 176 millions d'euros) depuis 2003.
Coûts prévisibles pour la période 2005-2015
Il ne s'agit que d'une projection à long terme si l'engagement actuel se maintient :
- États-Unis : 349 milliards
- Coalition hors USA : 55 milliards
- Iraq : 173 milliards
- TOTAL : 577 milliards
Coûts « évités » par l'intervention
Coût auquel il faut soustraire les économies générées par ces opérations (arréts de l'application des résolutions de l'ONU et des souffrances du peuple Iraquien, relance du commerce international)
- États-Unis : 32 milliards
- Coalition hors États-Unis : 85 milliards
- TOTAL : 117 milliards.
sources : Scott Wallsten et Katrina Kosec de l'AEI-Brookings Joint Center for Regulary Studies
Revirement de l'opinion
L'année 2005 a vu un revirement de l'opinion publique dans les démocraties qui ont mené la guerre ; ce qui conduit notamment aux États-Unis à une reprise en mains du Sénat qui somme le président de fournir des perspectives claires concernant la suite à donner aux opérations sur le terrain de la lutte contre le terrorisme, ainsi que de donner un calendrier de retrait des troupes.
Environnement
En 2004, le Programme des Nations unies pour l'environnement lance un programme de restauration de l'environnement concernant les marais de Mésopotamie détruit à 90 % par l'ancien régime ; en 2006, environ 10 000 km² ont été restaurés et 100 000 personnes sont revenues habiter la zone.
Voir aussi
Lien externe
Catégories : Guerre en Irak (2003-2006) | Géopolitique
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