- Confrontation indo-pakistanaise de 2001-2002
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La confrontation indo-pakistanaise de 2001-2002 fut une confrontation militaire entre l'Inde et le Pakistan qui déboucha sur une accumulation de troupes près de la frontière internationale et à proximité de la Line of Control (LoC) dans la région du Cachemire. Ce face-à-face fut la seconde confrontation majeure, avec le Conflit de Kargil, entre ces deux pays à la suite des détonations réussies d'engins nucléaires par chacun d'entre eux, en 1998.
L'offensive militaire a été initiée par l'Inde en réponse d'une attaque à l'encontre du parlement indien le 13 décembre 2001 durant laquelle quatorze personnes, incluant les cinq activistes, périrent. L'Inde accusa deux groupes pakistanais, Lashkar-e-Toiba (LeT) et Jaish-e-Mohammad (JeM), soutenue par les services de renseignement pakistanais, l'Inter-Services Intelligence (ISI), d'être à l'origine de cette attaque visant à déstabiliser l'autorité indienne dans la région du Cachemire, une accusation aussitôt rejetée par le Pakistan.
En Occident, la couverture de cette confrontation entre les deux voisins asiatiques et la possibilité d'une escalade menant à une guerre nucléaire entre les deux pays ont conduit à se demander sur le rôle éventuel de l'Amérique alors qu'elle menait sa guerre contre le terrorisme. Le dangereux face-à-face entre les deux nouvelles puissances nucléaires finiront néanmoins par se décrisper, grâce au retrait des troupes de chaque côté de la frontière et à la médiation internationale.
Attaque du parlement
Durant la matinée du 13 décembre 2001, un groupe armé de cinq hommes a attaqué le parlement indien en profitant d'une brèche dans le cordon de sécurité au niveau de la porte 12. Les assaillants sont parvenus à tuer sept personnes avant d'être eux-mêmes abattus.
Les principaux dirigeants du monde et les pays du sud-est asiatique, dont le Pakistan, ont aussitôt condamné l'attaque. Le lendemain, l'Alliance Démocratique Nationale (National Democratic Alliance, NDA) ont blâmé le Pakistan d'avoir servi de base arrière pour les assaillants.
Confrontation
Risque d'une guerre nucléaire
Le Pakistan et l'Inde possédant chacun l'arme nucléaire depuis 1998, la question qu'une guerre conventionnelle se transforme en un conflit nucléaire a été souvent soulevé durant la confrontation entre les deux nations. Plusieurs déclarations ont été faites durant cet évènement, à la fois par des officiels indiens et pakistanais. La plupart s'accordait à respecter le principe de ne pas attaquer les premiers ("Not in first use"). Néanmoins, Pervez Musharraf a indiqué le 5 juin qu'il se réservait le droit d'utiliser son armement nucléaire en premier.
En décembre 2002, le président pakistanais Pervez Musharraf aurait averti l'Inde de "ne pas s'attendre à une guerre conventionnelle avec le Pakistan" si les troupes amassées près de la Line of Control au Cachemire traversait la frontière. Par la suite, Mousharraf précisa qu'il pensait alors à une guérilla. Le ministre de la défense indien a pour sa part affirmé que l'Inde pouvait "prendre une bombe ou deux voire plus...mais quand nous répondrons, il n'y aura plus de Pakistan".
La mobilisation militaire en urgence d'un demi-million de troupes et de l'arsenal nucléaire indien a couté un milliard de dollars à l'Inde.
Une autre préoccupation fut l'explosion d'un astéroïde le 6 juin 2002 à proximité de la terre, au niveau de l'est de la Méditerranée. Si le corps spatial avait explosé au-dessus de l'Inde ou du Pakistan, cela aurait pu lancer un conflit nucléaire.
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