- Conflit du Beagle
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Le conflit du Beagle est une dispute territoriale entre l'Argentine et le Chili à propos des îles Lennox, Nueva et Picton, qui faillit provoquer une guerre entre les deux pays en 1978.
Ces îles se trouvent à une position stratégique au débouché oriental du canal Beagle au sud de la Terre de Feu, offrant un espace maritime et de possibles revendications sur la péninsule Antarctique dont elles sont les territoires sud-américains les plus proches.
Sommaire
L'arbitrage
Le 22 juillet 1971, Salvador Allende et le général Alejandro Lanusse, présidents respectifs du Chili et de l'Argentine, conviennent de soumettre l'issue du différend territorial à la décision d'une Cour d'arbitrage organisée sous les auspices de la couronne britannique. La Cour est composée de cinq juges : Hardy C. Dillard (USA), Gerald Fitzmaurice (Royaume-Uni), André Gros (France), Charles D. Onyeama (Nigeria), Sture Petrén (Suède). Le 2 mai 1977, la Cour décide que les îles et les territoires adjacents appartiennent au Chili.
Les manœuvres militaires
Mais la junte argentine dénonce le 25 janvier 1978 l'arbitrage britannique et fixe aux 21 et 22 décembre 1978 l'opération militaire Soberanía (« opération Souveraineté »), qui prévoit d'envahir les îles et le territoire chilien. Les Argentins planifient l'invasion tandis que les Chiliens déploient leur armée le long des frontières, qui sont minées, et dynamitent des passages à travers les montagnes. Le 22 décembre le Chili place sa flotte dans les îles disputées.
In extremis, le jour de début de l'opération, le pape Jean-Paul II annonce qu'il envoie le cardinal Antonio Samorè dans les deux capitales[1],[2]. Le cardinal Sebastiano Baggio, alors préfet de la Congrégation pour les évêques, est envoyé en tant que médiateur par le Chili[3][réf. insuffisante]. Par ailleurs, une sévère tempête gêne les manœuvres argentines. Six heures avant le débarquement l'opération est annulée. On ignore encore aujourd'hui si les forces terrestres argentines ont pénétré le territoire chilien avant l'annulation des opérations.
Le règlement
Malgré la médiation du Vatican par l'envoyé du pape Jean-Paul II[4], le cardinal Antonio Samorè, les tensions ont continué jusqu'à la défaite argentine lors de la guerre des Malouines (1983), le Chili de Pinochet étant alors le seul État sud-américain à soutenir les Britanniques. L'aventure argentine conduit à la défaite de la junte militaire et à l'avènement d'un gouvernement démocratique en décembre 1983. Le 23 janvier 1984, l'Argentine et le Chili signèrent le Tratado de Paz y Amistad (« traité de paix et d'amitié ») au Vatican, qui attribua les îles au Chili mais une grande partie des droits maritimes à l'Argentine. Le traité incluait aussi une délimitation du détroit de Magellan.
Le président argentin Raúl Alfonsín organisa un référendum, approuvé par 80 % des électeurs. Le traité fut ratifié par l'Argentine le 14 mars 1985 et par le Chili le 12 avril.
Par la suite, toutes les autres disputes territoriales entre les deux pays trouvèrent une solution négociée.
En hommage à la médiation d'Antonio Samorè, une des principales voies traversant les Andes pour relier le Chili et l'Argentine fut renommée la Paso Cardenal Antonio Samorè.
Notes et références
- (en) LATIN AMERICA: War Averted, Time, 22 janvier 1979
- (es) Beagle: historia secreta de la guerra que no fue in le journal argentin "la Nación" le 12 août 1996, "Base de Datos SER en el 2000" : « Finalmente se [la junta argentina] aceptó detener la cuenta regresiva, dar marcha atrás y esperar la llegada del enviado papal … »
- Jullien, Claude-François, « Théologie de la libération et Realpolitik » in Politique étrangère n° 4 - 1984 - 49e année pp. 893-905.
- ISBN 2-259-18101-5). Carl Bernstein, Marco Politi, Sa Sainteté Jean Paul II, édition Plon, 1996, p. 170 - 171 (
Article connexe
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