- Concile de Verone
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Concile de Vérone
Le concile de Vérone est réunit par le pape Lucius III, qui chassé par la commune de Rome s'est réfugie à Vérone, entre le 1er août et le 4 novembre 1184, en présence de l'empereur Frédéric Barberousse. Le concile condamne les néo-manichéens (cathares). Le prédicateur lyonnais Pierre Valdès est excommunié. Les Umiliati de Lombardie, les disciples d'Arnaud de Brescia, les Patarins sont également condamnés.
Le 4 novembre, la bulle ad abolendam est promulguée. Elle institue l’Inquisition épiscopale : les autorités ecclésiastiques désignent les hérétiques qui sont châties par le pouvoir temporel. Elle définit l'hérésie à l'aide du droit canonique. Le crime de lèse-majesté contre l'Empereur est puni de mort. Ici, c'est un lèse-majesté divine. La punition ne peut être que la mort. Si l'hérétique ne veut pas se rétracter, il doit être condamné à mort.
Il faut soustraire de la communauté chrétienne le membre gangrené[1]. En conséquence, tous les princes doivent s'associer à la recherche anti-hérétiques sous peine d'être suspects eux-mêmes d'hérésie, et donc d'encourir excommunication ou déposition. C'est la première fois dans l'histoire de l'Église que le problème de définir l'hérésie se pose au niveau pontifical, auparavant c'était du ressort de l'évêque.
L'habitude de brûler les hérétiques est étrange. En effet, jusqu'à Vatican II, l'Église interdit l'incinération des morts[2]. Les corps doivent ressusciter[3]. En fait, ce qui importe ici c'est le symbolisme du feu purificateur. L'hérésie est comme un miasme dangereux qui doit être éradiqué par le feu. Le XIIe siècle est un siècle pessimiste. Si l'on ne peut convaincre un hérétique par le raisonnement, c'est qu'il est irrécupérable.
Source
- Notes du cours du Pr Leclercq, « L'Église et la vie religieuse au Moyen Âge », Paris-IV, 1997-1998.
Note
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Catégories : Concile | Personnalité chrétienne condamnée pour hérésie
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