- Comète de Halley
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Comète de Halley
La comète de Halley, photographiée le 8 mars 1986 par W. Liller à l'Ile de Pâques.Caractéristiques orbitalesA Époque JJ 2449400,5
17 février 1994Demi-grand axe 17,9 ua Excentricité 0,96727 Périhélie 0,58721 ua Aphélie 35,33 ua Période 76,09 a Inclinaison 162,238° Dernier périhélie 9 février 1986
6 h 40 min TUProchain périhélie 28 juillet 2061 Découverte Découvreurs Connue depuis les temps préhistoriques. Nommée en l'honneur d'Edmond Halley. Date 1758 (premier périhélie prédit) Désignations 1P/Halley La comète de Halley (désignation officielle 1P/Halley) est la plus connue de toutes les comètes. Son demi grand axe est de 17,9 ua (soit environ 2,7 milliards de kilomètres), son excentricité est de 0,97 et sa période est de 76 ans. Sa distance au périhélie est de 0,59 ua et sa distance à l'aphélie est de 35,3 ua. On peut démontrer les caractéristiques orbitales suivantes : vitesse au périhélie : 54,5 km.s-1, vitesse à l'aphélie : 810 m.s-1.[réf. nécessaire]
Sommaire
Histoire
Identification
En 1705, Edmund Halley publia un livre avançant que les comètes qui étaient apparues dans le ciel en 1531, 1607 et 1682 étaient en fait une seule et même comète. Expliquant que la comète voyage sur une orbite elliptique, elle prend 76 ans pour faire une révolution complète autour du Soleil. Halley prédit qu'elle reviendrait en 1758.
En 1757, Lalande, aidé par Nicole-Reine Lepaute, et sur la base des formules conçues par Clairaut, décida de calculer les déviations de la comète dues aux grosses planètes. Il prévit un retard de 518 jours dû à Jupiter et de 100 jours dû à Saturne. Il annonça donc le retour de la comète, non en 1758, mais en 1759 avec un passage au périhélie en avril 1759, avec une incertitude d'un mois. Lorsque la comète réapparut en décembre 1758 avec un passage au périhélie le 13 mars 1759, ce fut un triomphe. Cette prévision permit d'asseoir définitivement la mécanique newtonienne en France, la théorie des tourbillons de Descartes tombant définitivement dans l'oubli. Sur proposition de Nicolas Louis de Lacaille, elle est baptisée « comète de Halley[1] », mais Isaac Newton et Halley ne sont plus en vie pour assister à leur triomphe.
Passages historiques célèbres
On peut reculer dans le temps et présumer le moment où la comète de Halley aurait dû théoriquement apparaître dans le ciel. Les premières mentions de la comètes de Halley sont dues aux Chinois : celle de - 611 est rapportée par Zuo Qiuming dans le Commentaire de Zuo[2], sont ensuite notées celles de - 467 et - 240[3].
Elle fut décrite en 837 lors de son passage le plus spectaculaire durant les temps historiques (environ 3 millions de kilomètres), à la fois dans des textes chinois, japonais et européens, notamment par L'Astronome, auteur d'une chronique sur la vie de Louis le Pieux, mais aussi par Loup de Ferrières, dans une lettre à son ami Altuin[4].
Elle a pu également être observée en l'an 1066. Une comète attira en effet l'attention de l'armée de Guillaume le Conquérant et on la retrouve sur la célèbre tapisserie de Bayeux, qui illustre la conquête normande de l'Angleterre.
Description
Article détaillé : Comète.On en connaît beaucoup plus sur la comète Halley depuis que la sonde Giotto en a sondé le cœur. Lancée en 1985, la sonde avait pour mission d'aller photographier le noyau de la comète. Giotto s'est approché à 600 km du noyau en forme de cacahuète d'une dimension de 16 × 8 × 7 km ; ce fut une première dans l'histoire de l'astronomie. Giotto a pu y voir deux gros geysers de gaz qui alimentaient la chevelure et la queue.
À son dernier passage, on a pu déterminer que son noyau est très sombre, d'un albédo d'environ 3 %. Les photos de la sonde Giotto sont des données précieuses permettant de mieux comprendre la constitution des comètes et le mécanisme de sublimation à l'approche du Soleil. Les trois dernières visites de la comète de Halley remontent à 1835, 1910 et 1986 ; son prochain passage au périhélie devrait avoir lieu le 28 juillet 2061[5].
Dates d'observation
- 240 av J.-C. : le passage de la comète est noté dans les archives chinoises.
- 164 av J.-C : observation par les astrologues babyloniens[6].
- 87 av J.-C. : mention dans les archives chinoises et sur les tablettes babyloniennes.
- 12 av J.-C. : observation en Chine.
- 66 : mention en Chine et dans le Talmud.
- 141 : mention en Asie.
- 218 : mention en Asie.
- 295 : mention en Asie.
- 374 : mention en Asie.
- 451 : passage ayant marqué les contemporains puisqu'il correspond à la défaite des Huns dirigés par Attila.
- 530 : mention en Chine.
- 684 : mention dans la Chronique de Nuremberg ; cette chronique cependant date du XVe siècle.
- 760 : mention en Chine.
- 837 : passage le plus spectaculaire de la comète durant les temps historiques (environ 3 millions de kilomètres). Mention dans des textes chinois et japonais. En France, L'Astronome, auteur d'une chronique sur la vie de Louis le Pieux, indique ce passage et précise qu'à sa suite le roi et sa cour se livrèrent à un jeûne. Il semble que ce passage ait stimulé dans le monde chinois la recherche d'autres « étoiles invitées ». La découverte des deux étoiles invitées de 837 est sans doute le fruit de ces recherches. Il s'agit d'une des rares occurrences où plus d'une « étoile invitée » fut découverte en une année (avec les quatre étoiles invitées de 1592).
- 912 : mention en Chine, en Corée, au Japon et en Europe.
- 989 : mention en Chine, en Corée, au Japon et en Europe.
- 1066 : mention en Chine, en Corée et au Japon. En Europe, le passage est documenté par plusieurs sources, la plus célèbre étant la tapisserie de Bayeux où la comète apparaît comme un signe précurseur de la mort prochaine d'Harold II d'Angleterre et de la victoire de Guillaume le Conquérant.
- 1145 : mention dans le psaumier d'Eadwine de Canterbury. Mention en Corée, en Chine et au Japon.
- 1222 : mention en Corée, au Japon et en Chine. On estime que le passage de la comète a été représenté dans la cathédrale de Plaisance[réf. souhaitée].
- 1301-1302 : plusieurs comètes furent observées autour de cette date, ce qui rend difficile l'identification des observations spécifiques à la comète de Halley.
- 1378 : mention en Chine, en Corée et au Japon.
- 1758 : Johann Georg Palitzsch est le premier à voir le retour de la comète, dans la constellation du Taureau. Auparavant, Charles Messier avait cru l'observer, mais il avait en fait redécouvert la Nébuleuse du Crabe, déjà observée en 1731 par John Bevis.
- 1835 : Mark Twain naît deux semaines après le passage de la comète, et mourra un jour après le périapside suivant. En 1909, il avait écrit dans son autobiographie :
- « Je vins au monde avec la comète de Halley en 1835. Elle reviendra l'année prochaine, et je m'attends à partir avec elle. Le Tout-puissant a dit “Voyez donc ces deux monstres inexplicables ; ils sont venus ensemble, ils doivent repartir ensemble”. »
- 1910 : passage spectaculaire de la comète, précédé quelques mois plus tôt par une autre comète spectaculaire, visible en plein jour. La première observation du retour de la comète de Halley fut réalisée par Max Wolf dans la nuit du 11 au 12 septembre 1909, à l'aide de plaques photographiques.
- 1986 : passage peu spectaculaire de la comète, à l'opposé du Soleil par rapport à la Terre. Plusieurs sondes spatiales, notamment Giotto, l'approchent de près. La navette spatiale Challenger s'envole pour l'observer avec une enseignante dans l'équipage qui était censée donner des cours en direct depuis l'espace en particulier sur cette comète. L'accident de la navette spatiale Challenger pendant le décollage tue tout l'équipage et détruit la navette.
- 2061 : prochain passage au périhélie.
Référence poétique
Dans son poème Amers, Saint-John Perse écrit :
« Et comment il nous vint à l'esprit d'engager ce poème, c'est ce qu'il faudrait dire. Mais n'est-ce pas assez d'y trouver son plaisir ? Et bien fut-il, ô dieux ! que j'en prisse soin, avant qu'il ne nous fût repris... Va voir, enfant, au tournant de la rue, comme les Filles de Halley, les belles visiteuses célestes en habit de Vestales, engagées dans la nuit à l'hameçon de verre, sont promptes à se reprendre au tournant de l'ellipse[7]. »
Notes et références
- Sur le calcul des élémens de la théorie de la comète qui paroît maintenant, Mémoires de mathématique et de physique tirés des registres de l’Académie royale des sciences de l’année MDCCLIX, p. 522 ff (12 mai 1759). Abbé de la Caille,
- Jacques Pimpaneau, Chine. Histoire de la littérature, Philippe Picqiuer, 2004, p. 80.
- Jacques Gernet, Le Monde chinois, vol. 3, Armand Colin, collection « Agora Pocket », rééd. 2005, p. 144 et 146.
- Léon Levillain (édit. et trad.), Loup de Ferrières. Correspondance, Paris, Champion / Belles Lettres, 1927, vol. 1, p. 68-71. [Coll. « Les classiques de l’histoire de France au Moyen Âge », 10].
- La comète 1/P Halley, Webastro, 15 juillet 2010. Consulté le 17 mars 2011
- Tablette conservée au British Museum
- Saint-John Perse, Amers, Gallimard, collection « Poésie », p. 17.
Liens externes
- (en) The Giotto mission
- (en) Halley's Comet
- (en) Caractéristiques et simulation d'orbite sur la page Small-Body Database du JPL [java]
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