- Abbe Paysant
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Victor Paysant
Victor Paysant, né à Fel (Orne) en 1841, fut curé de Ménil-Gondouin (Orne) de 1873 à sa mort en 1921, et artisan de l'église vivante et parlante visible en ce lieu et restaurée récemment.
Sommaire
Biographie
L'homme d'église
Il débuta sa carrière ecclésiastique comme vicaire à Ceaucé en 1867, avant de prendre son poste définitif en 1873 qu'il occupa pendant presque cinquante ans. Son activité dans la décoration de l'église a eu un but pastoral. Toujours dans le même but, il écrivit un Cantique des Mages et même une cantate, faisant exécuter par les membres de la paroisse des jeux scéniques à l'occasion des diverses fêtes religieuses.
L'homme de culture
A peine en place, il eut comme objet de sauver ou restaurer nombre de statues anciennes. Son intérêt se portait aussi sur d'autres sujets de culture plus générale : Membre de la Société historique et archéologique de l'Orne, il fit de nombreux pèlerinages et voyages (au Proche-Orient, en Italie et dans d'autres pays d'Europe)[1]. En outre, il herborisait.
Un personnage au caractère atypique
Le personnage a marqué de par son côté atypique qui n'a pas manqué de trancher avec l'attitude de la plupart des prêtres de l'époque. Un de ses contemporains a pu le dépeindre ainsi: « Sous un aspect un peu rude et franc, au langage direct, c'était un cœur d'or et un esprit cultivé et novateur. » Il était en outre adepte de la bicyclette sur toutes les routes. Les anecdotes ainsi que l'œuvre du personnage persistent, presque un siècle après son décès.
L'église vivante et parlante
L'abbé Paysant arrive au village alors que la nouvelle église vient d'être bâtie en 1870. Il n'a eu de cesse d'adapter la construction à l'idée qu'il se fait de sa mission dans la décoration que ce soit par les peintures ou par la mise en place de statues.
La décoration de l'église
La longue présence à Ménil-Gondouin a laissé des traces, dont la décoration de la nouvelle église Saint-Vigor : la façade, la voûte, le portail) sont ornés de motifs religieux et d'extraits des Écritures saintes ou de la vie des saints, en français comme en latin. Ces décorations avaient un but pastoral, l'abbé souhaitant en faire « un vrai musée catholique et chrétien ».
Ce style rattache le monument à l'art brut[2].
L'abbé fit installer également à l'intérieur de l'église un grand nombre de statues, parfois anciennes, dont la plupart sont perdues.
Histoire depuis la mort de l'abbé
A la mort de l'abbé, l'administration du diocèse de Sées décide d'effacer les traces de ses frasques : la façade est passée à la chaux et l'ensemble de la décoration intérieure revue.
La sécheresse de 1976 fit ressortir un certain nombre de fresques[3] et une association locale du Houlme sensibilisa la population locale à ce patrimoine méconnu.
Après 2001, la municipalité de la commune décide de réhabiliter celui-ci, et oeuvre afin de parvenir à boucler le financement de l'opération, non sans avoir obtenu l'autorisation de l'évêché. Le maire de la commune, M. Guy Béchet, effectue une marche jusqu'à Rome afin d'aider à parvenir à rassembler les fonds disponibles et la médiatisation de ses efforts entraîne l'appui de la Fondation du Patrimoine[4]. Avec l'aide de la mémoire d'une personne âgée, ainsi qu'avec les nombreuses cartes postales - 180 recensées -[5] éditées au début du siècle, la restauration extérieure peut commencer en juillet 2004, suivie par celle de l'intérieur de l'édifice achevée en juin 2006.
Voir aussi
Bibliographie
- Abbé Victor Paysant, Amis du Houlme, Briouze, 1984.
- ROUCH Jeanine, Ménil Gondouin dans "Patrimoine Normand" n°63, août-sept-oct 2007.
- Yves Buffetaut, L'église vivante et parlante dans Itinéraires de Normandie n°12, décembre 2008, p.58-65.
Notes et références
Les abbés créateurs
Liens externes
- Site sur l'église de Ménil Gondouin
- Péripéties de la restauration de l'église
- Article sur la restauration
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