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Philibert Commerson
(prononcer le "on" de Commerson comme dans "cresson")
Philibert Commerson (18 novembre 1727, Châtillon-les-Dombes[1] - 13 mars 1773, île Maurice[2]) est un explorateur et un naturaliste français. Fils de Georges-Marie Commerson, notaire, et de Jeanne-Marie Moz.Sommaire
Biographie
Alors qu'il est en classe de troisième, à Bourg-en-Bresse, un professeur lui fait découvrir la botanique[1]. Après deux années de rhétorique à Bourg, il poursuit ses études au collège bénédictin de Cluny. Bien que destiné par son père au même métier que lui, notaire, Philibert Commerson part en 1747 étudier la médecine à la Faculté de Médecine de Montpellier où il obtiendra le grade de docteur[3].
Sa passion pour la botanique est telle, qu'il n'hésite pas à voler des plantes cultivées dans les jardins botaniques des alentours, au point où le professeur de botanique de l'université lui en interdit l'accès[3].
Il commence à voyager en France et en Europe et débute son herbier. Commerson étudie et décrit les poissons méditerranéens et en tire le traité d'ichtyologie que Carl von Linné l'a chargé de rédiger en réponse à une demande de la reine de Suède[3].
Il épouse en 1760 la fille d'un notaire, Antoinette Beau. Celle-ci meurt en couches en 1762, donnant naissance à un fils, Anne François Archambault Commerson (1762-1834)[4].
Recommandé par l'astronome Lalande (1732-1807), Commerson est désigné comme naturaliste pour accompagner Bougainville (1729-1811) dans son voyage autour du monde. Il embarque en 1766 dans la flûte L'Étoile avec sa compagne, Jeanne Barret (1740-1803) qui se fait passer pour son valet. C'est lors de l'étape du Brésil qu'il découvre la Bougainvillée, arbuste baptisé en hommage au capitaine de l'expédition.
Il arrive en 1768 à l'île de France où il rencontre Pierre Poivre (1719-1786), intendant de la colonie. Il participe à l'expédition de Poivre (1771-1772) destinée à obtenir des pieds de plantes produisant des épices (les Néerlandais ayant le monopole de leur culture). Pierre Sonnerat (1748-1814) l'assiste durant cette expédition. En 1773, il visite Madagascar et l'île Bourbon. Il meurt, épuisé par le voyage, à l'île Maurice.
Postérité
Philibert Commerson laisse de nombreux manuscrits et un très important herbier au Muséum national d'histoire naturelle. Mais l'histoire ne peut pas rendre véritablement justice à son œuvre car une grande partie d'entre elle a été soit perdue (une grande partie des plantes qu'il récolta en Amérique du Sud n'est jamais arrivée), soit utilisée à leurs propres comptes par d'autres naturalistes. Ainsi, ses manuscrits sont intégrés par Lacépède (1756-1825) dans ses propres œuvres. Quant à ses poissons, ils sont retrouvés près de 70 ans plus tard, rangés dans une caisse dans le grenier de Buffon (1707-1788), et seront enfin décrits par André Duméril (1774-1860). Son destin n'est pas sans rappeler celui de Johann Reinhold Forster (1729-1798).
Le voyage de Philibert Commerson et Jeanne Barret autour du monde est raconté dans le Passage de Vénus, bande dessinée de Jean-Pierre Autheman et Jean-Paul Dethorey éditée chez Dupuis[5]. Son histoire a été également romancée dans le livre de Fanny Deschamps intitulée La Bougainvillée[6].
Son nom a été donné
- À un cratère du massif du Piton de la Fournaise, le "cratère Commerson" à La Réunion, un massif qu'il a visité avec Jean-Baptiste Lislet Geoffroy comme guide
- À un oiseau de la famille des strigidés, le petit-duc de Commerson (Mascarenotus sauzieri)
- À un petit cétacé, le dauphin de Commerson (Cephalorhynchus commersonii)
- À un genre de plantes australiennes de la famille des malvacées, Commersonia
- À plus de 100 espèces de plantes : [1]
Biographies
- Philibert Commerson : naturaliste voyageur, étude biographique suivie d'un appendice présenté par Paul-Antoine Cap, 1861, Paris.
- Martyrologue et biographie de Philibert Commerson : médecin-botaniste et naturaliste du roi présenté par Fernand Montessus De Ballore, dans Bulletin de la Société des sciences naturelles de Saône-et-Loire, fasc. 2-4 (1886-1890), p. 78-302, Châlon-sur Saône.
- Philibert Commerson le découvreur du bougainvillier présenté par Jeannine Monnier, Anne Lavondes, Jean-claude Jolinon, Pierre Elouard et Yves Laissus (Pref.), 1993, Association Saint Guignefort, Châtillon-sur-Chalaronne - ISBN 2-95079-240-5
- Bougainville et Ses Compagnons Autour du Monde : 1766-1769 : journaux de navigation établis et commentés par Étienne Taillemite, contenant le carnet de voyage de Commerson, 2006, Paris, Impr. Nationale - ISBN 2-742-76271-X
Liens externes
Notes
- ↑ a et b Paul-Antoine Cap, « Philibert Commerson : naturaliste voyageur », Journal de pharmacie et de chimie, Paris, Librairie Victor Masson, 3e série, volume 38, 1860, 2e partie, texte intégral en ligne sur Google books p.414
- ↑ Paul-Antoine Cap, Journal de pharmacie et de chimie, p.429
- ↑ a , b et c Paul-Antoine Cap, Journal de pharmacie et de chimie, p. 415-416
- ↑ Paul-Antoine Cap, Journal de pharmacie et de chimie, p. 418
- ↑ En deux tomes, collection Aire Libre, (ISBN 2-8001-2658-2) et (ISBN 2-8001-2806-2).
- ↑ Édité au livre de poche (ISBN 2253039047)
Comm. est l’abréviation botanique officielle de Philibert Commerson.
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