Comité pour la mémoire de l'esclavage

Comité pour la mémoire de l'esclavage

Le Comité pour la mémoire de l'esclavage a été institué en France par le décret du 5 janvier 2004[1], pris en application de l'art. 4 de la loi du 10 mai 2001, qualifiant l’esclavage et la traite négrière de crime contre l'humanité. Depuis le 6 mai 2009, il porte le nom de Comité pour la mémoire et l'histoire de l'esclavage, et ses missions ont été revues.

Sommaire

Nom

  • Par décret du 6 mai 2009, le Comité pour la mémoire de l'esclavage est devenu Comité pour la mémoire et l'histoire de l'esclavage[2].

Missions

Les missions du Comité ont été définies par le décret du 5 janvier 2004[3] :

  • proposer au Premier ministre la date de la commémoration annuelle, en France métropolitaine, de l'abolition de l'esclavage.
  • proposer aux ministres chargés de l'intérieur, de la culture et de l'outre-mer :
    • l'identification des lieux de célébration et de mémoire sur l'ensemble du territoire national ;
    • des actions de sensibilisation du public.
  • proposer aux ministres chargés de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche :
    • des mesures d'adaptation des programmes d'enseignement scolaire ;
    • des actions de sensibilisation dans les établissements scolaires.
    • des programmes de recherche en histoire et dans les autres sciences humaines dans le domaine de la traite ou de l'esclavage.

Ces missions ont été revues par le décret du 6 mai 2009[4] :

  • assister de ses avis et recommandations le Gouvernement sur les questions relatives à la recherche, l'enseignement, la conservation, la diffusion ou la transmission de l'histoire et des mémoires de la traite, de l'esclavage et de leur abolition.
  • faire des propositions et des recommandations au Premier ministre et aux membres du Gouvernement concernant, notamment :
    • Les commémorations ;
    • Les événements nationaux ou internationaux liés à l'histoire de la traite, de l'esclavage et de leur abolition ;
    • L'identification des lieux de mémoire, des institutions, des musées, des centres d'interprétation et des structures de recherche relatifs à ces thèmes ainsi que leur mise en réseau, y compris avec leurs homologues étrangers ;
    • Les actions de sensibilisation et de diffusion et les ressources documentaires pour mieux faire connaître l'histoire de la traite, de l'esclavage et de leur abolition, leur patrimoine archivistique et muséal, leur héritage, auprès du public le plus large, en particulier du public scolaire ;
    • Les initiatives communes aux Etats de l'Union européenne, et aux autres Etats concernés par la traite et l'esclavage, afin de favoriser les recherches, leur vulgarisation, et des commémorations partagées ;
    • Le recueil d'éléments et les travaux de toute nature liés à la mémoire de la traite et de l'esclavage.
  • apporter son expertise au Premier Ministre ou au Gouvernement pour l'étude d'un projet, la conception d'une manifestation ou d'un colloque et pour toute autre action de communication, d'information et de sensibilisation.

Travail du comité

Dans son premier rapport remis au Premier ministre le 12 avril 2005, il dresse comme constat:

  • mémoires fragmentées et territorialisées
  • insuffisance des manuels scolaires et de la recherche
  • manque de lieux publics pour se documenter et s’informer sur la traite négrière, l’esclavage et leurs abolitions.

Il formule des propositions détaillées et notamment :

  • le choix du 10 mai comme date officielle de commémoration annuelle de l’abolition de l’esclavage
  • des actions dans le domaine de l’enseignement, de la recherche et de la culture.

Leur but est de contribuer à faire sortir ces questions du ghetto où elles ont été trop longtemps reléguées et de les faire entrer dans la mémoire nationale, au même titre que d’autres drames majeurs de l’histoire récente.

Composition

Le conseil est composé de douze membres, choisis à l'origine « en considération de leurs travaux de recherche dans le domaine de la traite ou de l'esclavage », « de leur activité associative pour la défense de la mémoire des esclaves », et « de leur connaissance de l'outre-mer français »[5], et depuis le 6 mai 2009, « en raison de leurs compétences et de leur expérience en matière de recherche, d'enseignement, de conservation, de diffusion ou de transmission de l'histoire et des mémoires de la traite, de l'esclavage et de leur abolition »[6].

La composition initiale du comité a été fixée par décret le 15 janvier 2004[7].

  • Jean-Godefroy Bidima, directeur de programme au Collège international de philosophie.
  • Marcel Dorigny, maître de conférences au département d'histoire de l'université Paris-VIII - Saint-Denis.
  • Nelly Schmidt, chercheuse au CNRS
  • Françoise Vergès, professeure à l'université de Londres.
  • Henriette Dorion-Sébéloué, présidente de l'Union des Guyanais et des amis de la Guyane, présidente du Comité national de liaison des associations du souvenir.
  • Christiane Falgayrette-Leveau, présidente de l'Association des amis du musée Dapper.
  • Serge Hermine, président de l'Association des descendants d'esclaves noirs et de leurs amis ; remplacé le 30 janvier 2007 par Anne Lescot, cofondatrice et directrice de l'association Collectif 2004 Images pour la promotion de la culture haïtienne[8].
  • Pierrick-Serge Romana, président du Comité marche du 23 mai 1998 ; remplacé le 30 janvier 2007 par Roger Botte, anthropologue, membre du comité de rédaction de l'association Les Anneaux de la mémoire[8]; lui même remplacé le 13 février 2008 par Léa de Saint-Julien, artiste[9].
  • Maryse Condé, écrivain ; remplacée le 13 février 2008 par Eric Mesnar, professeur d'histoire-géographie[9].
  • Fred Constant, recteur de l'université Senghor d'Alexandrie.
  • Gilles Gauvin, enseignant.
  • Claude-Valentin Marie, sociologue.

Le conseil a été entièrement renouvelé le 8 mai 2009, à l'exception de Françoise Vergès[10]. Il est composé pour trois ans des personnes suivantes :

  • Françoise Vergès, professeur à l'université de Londres.
  • Greg Germain, acteur, metteur en scène, directeur du Théâtre d'outre-mer à Avignon (TOMA).
  • Claude-Valentin Marie, sociologue, démographe, vice-président de la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité (HALDE).
  • Henriette Dorion-Sébéloué, présidente de l'Union des Guyanais et des amis de la Guyane.
  • Guy Lavaud, consultant.
  • Jean Hébrard, inspecteur général de l'éducation nationale.
  • Myriam Cottias, directrice de recherche à l'université des Antilles et de la Guyane, responsable du centre international de recherche sur les esclavages (CIRESC-CNRS).
  • Marie-Hélène Joly, conservatrice générale du patrimoine, directrice du musée des ducs de Bretagne.
  • Jean-Claude Judith de Salins, président de l'Association réunionnaise communication et culture.
  • Frédéric Régent, docteur en histoire, enseignant à l'université des Antilles et de la Guyane.
  • Philippe Pichot, coordonnateur de l'association « La Route des abolitions de l'esclavage ».
  • François Durpaire, agrégé d'histoire, enseignant.

La présidence du Comité a été assurée par Maryse Condé, puis par Françoise Vergès à compter du 13 février 2008[9].

Voir aussi

Notes et références

  1. Décret n° 2004-11 du 5 janvier 2004 relatif au comité institué par la loi n° 83-550 du 30 juin 1983 relative à la commémoration de l'abolition de l'esclavage
  2. Décret n° 2009-506 du 6 mai 2009, art. 1
  3. Décret n° 2004-11 du 5 janvier 2004 relatif au comité institué par la loi n° 83-550 du 30 juin 1983 relative à la commémoration de l'abolition de l'esclavage, art. 5
  4. Décret n° 2009-506 du 6 mai 2009 Décret n° 2009-506 du 6 mai 2009 relatif au Comité pour la mémoire et l'histoire de l'esclavage, art. 4
  5. Décret n° 2004-11 du 5 janvier 2004 relatif au comité institué par la loi n° 83-550 du 30 juin 1983 relative à la commémoration de l'abolition de l'esclavage, art. 2
  6. Décret n° 2009-506 du 6 mai 2009 Décret n° 2009-506 du 6 mai 2009 relatif au Comité pour la mémoire et l'histoire de l'esclavage, art. 2
  7. Décret du 15 janvier 2004 portant nomination des membres du Comité pour la mémoire de l'esclavage
  8. a et b Décret du 30 janvier 2007 portant nomination de membres du Comité pour la mémoire de l'esclavage
  9. a, b et c Décret du 13 février 2008 portant nomination de la présidente du Comité pour la mémoire de l'esclavage et nomination de membres du Comité pour la mémoire de l'esclavage
  10. Décret du 8 mai 2009 portant nomination des membres du Comité pour la mémoire et l'histoire de l'esclavage

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Comité pour la mémoire de l'esclavage de Wikipédia en français (auteurs)

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