- Collège Sainte-Croix
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Le Collège Sainte-Croix, devenu le 14 septembre 1967 le Collège de Maisonneuve, est une maison d'enseignement collégiale de Montréal.
Sommaire
Histoire
L'Externat classique Sainte-Croix, qui deviendra plus tard le Collège Sainte-Croix[1], a été fondé à Montréal en 1929 par les Pères de Sainte-Croix, une congrégation enseignante créée par le Père Basile Moreau au Mans (Sarthe) en 1837.
La direction de la nouvelle institution est confiée au Père Hervé Morin, alors rattaché au Collège Saint-Laurent.
L'objectif des Pères de Sainte-Croix est de permettre aux jeunes des quartiers modestes et défavorisées de l'Est de Montréal, d'acquérir une formation de qualité dans le cadre d'un «externat», plutôt que celui du «pensionnat», formule plus onéreuse qui était alors le modèle des collèges classiques au Québec.
Le 29 juillet 1929, le Père Morin prend possession d'une ancienne résidence des Frères des Écoles chrétiennes, sise au 2352 rue Létourneux. Avec une poignée de collaborateurs, il accueille, comme prévu, le 6 septembre 1929, ses premiers 29 étudiants.
En 1934, pour répondre à l'accroissement de la clientèle, on entreprend la construction d'un immeuble plus considérable, qui sera situé au 3820 Est rue Sherbrooke.
En 1938, est fondé le journal étudiant Le Trait d'Union qui deviendra plus tard le plus vieux journal étudiant francophone d'Amérique du Nord encore publié.
De 1945 à 1948, le nombre d'étudiants passe de 325 à 505, et c'est dans ce contexte de croissance que les Pères de Sainte-Croix acquièrent le Château Dufresne, angle Sherbrooke et Pie-IX, en biais avec le Jardin botanique de Montréal, une résidence prestigieuse et monumentale, construite entre 1915 et 1918 selon les principes de l'architecture Beaux-Arts qui avait appartenu aux frères Oscar et Marius Dufresne, issus d'une riche et influente famille de l'ancienne Cité de Maisonneuve. Le château est alors réaménagé pour recevoir environ 150 étudiants, ceux des classes de Philo I et II, de Rhéthorique et de Belles-Lettres. Il est baptisé Pavillon Dufresne, tandis que l'établissement principal construit en 1934 prend le nom de Pavillon Morin.
En 1960, c'est l’arrivée des baby-boomers. Sous la direction du Père Maurice Lafond, alors supérieur du Collège, les Pères de Sainte-Croix doivent à nouveau construire une rallonge majeure du Pavillon Morin, dotée cette fois d'équipements des plus modernes à l'époque, dont un gymnase, une chapelle, un jardin intérieur et une bibliothèque.
En 1964, les étudiants du 29e cours (1956 à 1964) obtiennent leur baccalauréat ès arts lors d'une collation des grades présidée par le directeur du quotidien montréalais Le Devoir, Claude Ryan, lui-même un ancien du Collège Sainte-Croix. Ce groupe d'une trentaine de finissants est le dernier à compléter les huit années du curriculum du cours classique, héritier d'une tradition française qui remontait au XVIe siècle. Le premier collège classique avait été fondé au Québec par les Jésuites dans la ville de Québec, en 1634.
En août 1967, le Collège accepte l'offre du nouveau ministère de l'Éducation du Québec de devenir un Cégep (collège d'enseignement général et professionnel) et prend le nom de Collège de Maisonneuve.
Les neuf Pères supérieurs
Au cours de son histoire, le Collège Sainte-Croix a connu neuf supérieurs, tous Pères de Sainte-Croix : Hervé Morin (1929-1935), le fondateur, l'âme de la maison de la rue Létourneux; Dismas Leblanc (1935-1936); Léopold Pauzé (1936-19390; Roméo Boileau (1939-1945); Eugène Ruel (1945-1949); Alfred Lavallée (1949-1955); Maurice Lafond (1955-1962); Aimé Fagnant (1962-1965); René Clément, à titre de supérieur (1965-1967) et, après la transformation de l'institution en cégep, à titre de directeur général (1967-1970)[2].
Anciens illustres diplômés
- Claude Benjamin, président de la Régie du cinéma du Québec adjoint au vice-recteur aux affaires académiques de l’Université de Montréal, conseiller spécial auprès de deux ministres de l’éducation, président du Conseil supérieur de l’éducation du Québec, sous-ministre au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Science du Québec, président du conseil d'administration du Centre hospitalier de l'Université de Montréal (CHUM), administrateur de la société Univalor, puis maire de la municipalité de Saint-Brono-de-Montarville
- Raymond Charette, annonceur et animateur de Radio-Canada
- Jean Doré, maire de Montréal de 1986 à 1994
- Gilles Gougeon, écrivain, animateur de télévision et journaliste québécois
- Richard Goulet, directeur de recherche (DR 1) au Centre national de la recherche scientifique (CNRS)
- Fernand Harvey, sociologue et historien québécois
- Laurent Lachance, linguiste, pédagogue, auteur et créateur québécois; il a enseigné au Collège Sainte-Croix et il est le créateur de la série de télévision jeunesse bien connue Passe-Partout
- Yves Laferrière, compositeur et acteur québécois
- Robert Prévost, décorateur de théâtre dont le Nouveau-Monde et Radio-Canada. Et quelques décors pour le Metropolitan de New-York, entre autres.
- Jean Rochon, ministre de la Santé dans les gouvernements de Jacques Parizeau et Lucien Bouchard
- Claude Ryan, directeur du quotidien Le Devoir de 1963 à 1976, chef du Parti libéral du Québec de 1978 à 1982 et ministre influent dans les gouvernements de Robert Bourassa et Daniel Johnson
Armoiries du Collège Sainte-Croix
Les armoiries du Collège Sainte-Croix représentent une croix ancrée (aussi appelée croix grecque) devant des remparts derrière lesquels se lève le soleil. L'écusson est surmonté par un étendard déployé où figure la formule "Hoc signo vinces" ("par ce signe [de la croix] tu vaincras") que le premier empereur chrétien Constantin avait inscrite sur son labarum. Le soleil qui se lève derrière les remparts rappelle l'implantation de l'institution des Pères de Sainte-Croix dans le secteur Est de l'île de Montréal[3].
Notes et références
- Le nom conféré à la corporation «L'Externat classique Sainte-Croix» par une loi de l'Assemblée législative du Québec du 15 mars 1933 a été changé en celui de «Collège Sainte-Croix» le 4 janvier 1957 par un amendement à la loi 87. (De Sainte-Croix à Maisonneuve, 75 ans d'histoire, op. cit., p. 314)
- Laurent Lachance, De Sainte-Croix à Maisonneuve, 75 ans d'histoire, Montréal, Éditions Fides, 2003 consulté le=15 avril 2010
- De Sainte-Croix à Maisonneuve, 75 ans d'histoire, Collectif sous la direction de Laurent Lachance, Éditions Fides, Montréal, 2003
Bibliographie et liens externes
- De Sainte-Croix à Maisonneuve, 75 ans d'histoire, Collectif sous la direction de Laurent Lachance, Éditions Fides, Montréal, 2003, ISBN : 2-7621-2557-X
- Historique du Collège de Maisonneuve [1]
- Oger Magnuson, « Collège classique », L'Encyclopédie canadienne. Consulté le 14 avril 2010
- Hélène Laberge, « Les collèges classiques », L'Encyclopédie de l'Agora, 20 mai 2006. Consulté le 14 avril 2010
- Claude Bélanger, « Bibliographie des collèges classiques », L’Encyclopédie de l’histoire du Québec, mai 2006
- Le Musée du Château Dufresne [2]
- Constantin 1er le Grand http://www.empereurs-romains.net/emp55.htm
- Constantin 1er le Grand http://fr.encarta.msn.com/encyclopedia_761560455/constantin_i_er_le_grand.html
- Constantin 1er (empereur romain) http://fr.wikikto.eu/index.php/Constantin_(empereur)
- Constantin le Grand http://www.constantin-2007.de/fileadmin/pdfs/Biographie_FRdoc.pdf
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