- Claude De Bouteroue D'Aubigny
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Claude de Bouteroue d'Aubigny
Claude de Bouteroue d'Aubigny, chevalier, intendant de la Nouvelle-France de 1668 à 1670, est né en 1620 à Paris, et est mort en 1680.
Il appartenait à une famille de la noblesse de robe qui servait la couronne depuis plusieurs générations. En 1654, il occupait le poste de conseiller à la cour des Monnaies, tribunal spécialisé qui siégeait à Paris pour connaître des délits commis par les employés des 30 monnaies royales. En 1666, il publia une étude importante sur les anciennes monnaies françaises, intitulée Recherches curieuses des monnayes de France depuis le commencement de la monarchie (Paris, 1666). Il épousa Marie Lescot (ou Lescault), dont il eut une fille.
Au début de 1668, Colbert le désigna pour succéder à Jean Talon, qui avait demandé la permission de rentrer en France pour raisons de santé. Il arriva à Québec en septembre, accompagné de sa fille. Une religieuse infirmière de l'Hôtel-Dieu de Québec le décrivit comme un homme grand et bien fait, savant et poli, « qui prévenait tout le monde et qui savait se faire craindre et aimer ». Il eut la bonne fortune d'avoir à ses côtés le secrétaire et suppléant de Talon, Jean-Baptiste Patoulet, qui était resté dans la colonie. Ce dernier lui fut d'une grande assistance, le conseilla sur les affaires canadiennes et rédigea les dépêches adressées annuellement au ministre.
Bouteroue avait, toutefois, la réputation d'être assidu dans l'exercice de ses fonctions et il fit adopter au Conseil souverain un édit pour arrêter la vente de l'eau-de-vie aux Indiens, qui, en état d'ivresse, commettaient les crimes les plus odieux. Par malheur, il ne s'entendait pas avec Rémy de Courcelle, gouverneur général de la colonie (ce en quoi il était loin d'être une exception), et Courcelle se plaignit à Colbert que Bouteroue subissait trop l'influence de Monseigneur de Laval*. Colbert défendit Bouteroue et il informa Courcelle que l'intendant était tenu en haute estime en France et qu'il avait toujours rempli ses fonctions de la manière qui convenait.
En 1670, Jean Talon, nommé de nouveau intendant, revint à Québec et Bouteroue rentra en France à l'automne. Dans une lettre à Colbert, Talon déclara, d'une façon plutôt condescendante, que s'il manquait de certaines des qualités nécessaires pour le poste d'intendant de la Nouvelle-France, Bouteroue avait fait son possible et s'était attiré l'estime des principaux citoyens de la colonie. En France, Bouteroue s'installa à Paris. Colbert le consultait parfois à propos des affaires de la Nouvelle-France. Il mourut en 1680.
Source: DBC
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