- Cinémathèque royale de Belgique
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La Cinémathèque royale de Belgique est fondée en 1938 par Henri Storck, André Thirifays et Pierre Vermeylen.
Elle a pour objet :
- de constituer et conserver une collection de films possédant un intérêt esthétique, technique et historique permanent,
- de réunir une documentation la plus large possible ayant trait à l'art cinématographique et
- d'assurer, dans un but d'intérêt esthétique et scientifique, la consultation de ces films et documents.
Elle a eu pour conservateurs Jacques Ledoux de 1948 à 1988, et depuis lors Gabrielle Claes jusqu'au premier octobre 2011 quand Wouter Hessels, désigné à ce poste par le Conseil d'Administration de la Fondation Cinémathèque royale de Belgique, prendra ses fonctions pour un mandat de six ans[1].
La Cinémathèque a le statut d'établissement d'utilité publique. Elle est membre de la Fédération Internationale des Archives du Film qui regroupe les cinémathèques les plus importantes sur le plan international. C'est un organisme bi-culturel subventionné par le gouvernement fédéral et s'adresse aux communautés linguistiques francophone et néerlandophone.
Sommaire
Missions
Conserver
La Cinémathèque donne priorité absolue aux travaux élémentaires liés à la conservation des collections acquises : magasinage, pré-inventaire sur la nature et l'état physique des films, métrage, classement physique, tirage des contretypes de préservation et de positifs de projection, construction, aménagement, climatisation et entretien des dépôts.
Problèmes liés à la conservation
- Le nitrate
- La majorité des films réalisés jusqu'en 1951 ont été fabriqués sur une pellicule à base de nitrate, extrêmement inflammable. À cause du risque qu'ils présentent, ces films sont entreposés séparément. La Cinémathèque a terminé le transfert de ces films sur pellicule de sécurité.
- La couleur
- Pour éviter la dépigmentation des films couleurs, ceux-ci doivent être conservés dans des chambres froides.
- Le syndrome du vinaigre
- À partir des années 1950, la pellicule nitrate est abandonnée au profit de la pellicule acétate, nettement moins inflammable. Quelques décennies plus tard, les conservateurs constatent avec horreur que l'acétate se décompose, en dégageant une odeur de vinaigre. La seule solution pour sauver un film est alors d'en tirer une copie.
- Les supports d'avenir
- Plus de cent ans après l'invention du cinéma, il apparaît que la conservation et la sauvegarde des films passera par leur numérisation. Plusieurs problèmes se posent encore avant d'y recourir effectivement :
- le coût reste exorbitant,
- la longévité des films numérisés n'est pas connue,
- les normes techniques restent à harmoniser,
- la question des droits d'auteur doit être réglée.
Restaurer
Dans le cas où la Cinémathèque possède plusieurs copies d'un même film, un travail de comparaison et de réfection (décollage, nettoyage, dérayage, réparations des perforations, etc.) doit être entrepris pour reconstituer une copie d'archive aussi fidèle que possible à l'œuvre originale.
Certains films - principalement parmi les muets - parviennent à la Cinémathèque sous une forme lacunaire ou problématique (sans titre original, sans générique, dans un état précaire). Dans ce cas il faut identifier le film, restituer son origine, son métrage original, ses intertitres etc. La reconstitution d'un film peut nécessiter de rassembler des matériels éparpillés à travers le monde et d'effectuer des recherches dans des fonds de documentation filmographique.
La Cinémathèque possède son propre laboratoire où sont effectués les travaux de restauration (du moins pour les films noir et blanc), y compris le tirage de copies. Priorité est donnée à la restauration du patrimoine cinématographique belge.
Montrer
Toute projection expose un film à la friction mécanique d'une machine et risque de l'endommager ou de le détruire. Idéalement, les films ne peuvent être projetés avant qu'une matrice négative en soit réalisée qui en permettrait la reproduction en cas d'accident. La Cinémathèque a pu protéger une part importante de ses collections rendant ainsi possible la projection des films.
Le plus souvent, la Cinémathèque est dépositaire des films sans posséder les droits de représentation qui y sont attachés. Il serait absurde de conserver une collection de films qui ne peut être montrée. Grâce à ses bons rapports avec l'industrie du cinéma, la Cinémathèque a obtenu le droit de projeter les films dans des contextes non commerciaux : culturel, pédagogique, scientifique. C'est dans cette perspective que le Musée du Cinéma a été créé en 1962 au sein du Palais des beaux-arts de Bruxelles.
Le musée du Cinéma, rebaptisé Cinematek en 2009, sert de vitrine à la Cinémathèque puisque la grande majorité des films projetés proviennent des collections de la Cinémathèque.
Notes et références
- Le nouveau visage de la Cinémathèque, La Libre Belgique, 2 juillet 2011
Voir aussi
- Musée du cinéma de Bruxelles
- Cinémathèque du ministère de la communauté française de Belgique
- Conservation et restauration des films
- Cinéma belge
Liens externes
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