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Château-Roussillon
Château-Roussillon (cat. : Castellrosselló) est une petite agglomération de la commune de Perpignan située sur une butte dominant la Têt, et site de la ville antique de Ruscino, qui donna son nom au Roussillon.
Sommaire
Historique
Des origines aux Romains
Les fouilles ont attesté une occupation du site au néolithique. Les traces d'une cabane de l'Âge du fer a été récemment découverte au pied du futur musée.[1]
De l'Antiquité au Moyen Âge
Il a été admis que l'oppidum avait été romanisé lors de l'instauration de la Gaule narbonnaise et de la réfection de la Via Domitia au IIe siècle av. J.-C.. Cependant, d'après les fouilles actuellement en cours, la ville romaine ne serait née qu'au milieu du Ier siècle av. J.-C..[2] Elle reçoit ensuite le statut de "cité latine" lui conférant de nombreux avantages[3]. Elle profitera du commerce local ainsi que de celui engendré par la Via Domitia. Son apogée est marquée à la fin du Ier siècle av. J.-C., où elle se dote d'un forum monumental sous Auguste. La ville périclite ensuite à la fin du siècle suivant au profit d'Elne (Oppidum Illiberis) et de Narbonne. Le site est ensuite occupé par les Wisigoths puis brièvement par les Arabes, comme l'atteste la découverte de plusieurs sceaux coufiques datés du VIIIe siècle[4]
Au Moyen Âge
Les comtes de Roussillon ont résidé à Château-Roussillon entre le VIIIe siècle et le Xe siècle. Ils se sont ensuite établis à Perpignan, ce qui marqua le développement de cette ville au détriment de Château-Roussillon qui perdit alors son importance. Une seigneurie en portant alors le nom s'y établit alors et y fait construire un château dont il subsiste encore aujourd'hui une tour ronde haute d'une vingtaine de mètre, une chapelle dédiée à Sainte-Marie et Saint-Pierre et quelques pans de muraille[5].
Époque moderne
Des fouilles sont entreprises à partir du XIXe siècle sur l'emplacement de l'ancienne ville romaine. On dégage ensuite le forum et une partie du quartier d'habitations. Des sondages sont également réalisés pour localiser les autres monuments de la cité.
Description
La ville antique
- Le seul monument de la ville antique à avoir été presque entièrement dégagé est le complexe monumental du forum. Orienté nord-sud, il comprenait le forum proprement dit, bordé de boutiques, une basilique à trois nefs et une curie, adossée au mur septentrional. Il n'en reste que les fondations, les fouilles ayant livré de nombreux éléments permettant d'en reconstituer l'élévation et la décoration. Dans les prochaines années, il est prévu de dévier le chemin vicinal passant à l'est pour tenter de retrouver l'entrée monumental de ce complexe qui n'a pas été découverte pour l'instant.
- Sur la partie est de l'oppidum subsistent les ruines d'un théâtre. Il n'en reste que l'empreinte dans le talus de la colline, celui-ci n'ayant vraisemblablement jamais été maçonné. Il aurait pu être en argile ou en bois.
- Entre le théâtre et le forum, un quartier d'habitation a été partiellement dégagé ; les bâtiments étaient construits en galets recouverts d'enduits. Les ruines ont livré un morceau de mosaïque et des éléments d'enduit décoratif.
- Des sondages ont de plus permis de localiser des thermes, dont l'excavation n'a pu avoir lieu en raison d'un manque de fonds.
- Aucun lieu de culte n'a pour l'instant été localisé sur le site.
Le château médiéval
- Les vestiges actuels sont plus ou moins facilement datables.
- La tour ronde, qui domine le site, est datable du XIIIe siècle ou du XIVe siècle. D'une vingtaine de mètres de hauteur, elle domine les environs. Une restauration a été récemment menée pour la remettre en valeur.
- En face de la tour s'élève la chapelle Sainte-Marie et Saint-Pierre, au plan original puisqu'elle comprend deux vaisseaux accolés. La nef septentrionale est assez étroite et est terminée à l'est par une petite abside désaxée. Le vaisseau méridional, à la forme évasée d'est en ouest, est plus large et fermé à l'ouest par une abside plus importante. Un portail en plein cintre s'ouvre au sud, et un clocher-mur s'élève sur le mur occidental. La datation de l'édifice reste difficile : on attribue au XIe siècle la partie nord et les murs sud et ouest, et au siècle suivant le reste de l'édifice.[6].
La légende de Guillem de Cabestany
Une légende est attachée à Château-Roussillon : celle de Guillem de Cabestany. Ce dernier, un jeune chevalier, était devenu l’amant de la dame Saurimonda, épouse du cruel Ramon de Château-Roussillon. Ramon découvre l'aventure et fait tuer Guillem avant de servir son cœur cuisiné à sa femme. À la fin du banquet il lui révèle l’identité du plat qu'elle vient de déguster ; Saurimonda se suicide en se jetant du haut de la tour du château. Il est pourtant attesté que Saurimonda d'Avinyó, épouse de Ramon IV de Château-Roussillon, survécut à son mari puisqu'elle se remaria avec Ademar de Mosset. La légende a peut-être survécu à cause de la conservation d'une tour sur le site de Château-Roussillon, vite assimilée à la tour de la légende[7].
Notes et références
- ↑ Une reconstitution va en être réalisée par les archéologues du site aidés de bénévoles.
- ↑ Collectif, Voies romaines du Rhône à l'Ebre : Via Domitia et Via Augusta, Documents d'Archéologie française, 1997, pages 50-52
- ↑ Le site archéologique de Ruscino : 27 siècles d'histoire, site web de la mairie de Perpignan, http://perpignan.fr/index.php?np=1620
- ↑ Perpignan Mag numéro 55, mai 2005, page 15.
- ↑ Géraldine Mallet, Églises romanes oubliées du Roussillon, Les Presses du Languedoc, 2003, pages 99-100
- ↑ Géraldine Mallet, Églises romanes oubliées du Roussillon, Les Presses du Languedoc, 2003, pages 100-101
- ↑ Bernard Duhourcau, Guide des Pyrénées mystérieuses, Les Guides noirs, Tchou, 1985
Voir aussi
- Personnalité de la commune : le poète surréaliste Robert Rius (1914-1944).
Liens internes
Liens externes
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