- Charles de l’Aubespine
-
Charles de L'Aubespine
Charles de L'Aubespine, marquis de Châteauneuf (1580-1653), est un homme politique français, connu par ses contemporains comme Châteauneuf ou le garde des sceaux de Châteauneuf[1].
Biographie
Issu d'une vieille famille de conseillers et de secrétaires d'État, il est le petit fils de Claude de L'Aubespine, baron de Châteauneuf.
Il était abbé de Préaux.
Il avait été appelé en 1611 à la direction des finances avec Jeannin et de Thou. Il avait rempli diverses missions à l'étranger : il fut ambassadeur de France en Hollande (1609), à Valtellina (1626), et en Angleterre (1629).
Fait garde des sceaux par Richelieu en 1630 après la journée des Dupes, en remplacement de Michel de Marillac, il présida les commissions extraordinaires de justice qui condamnèrent à mort le maréchal Louis de Marillac et le duc Henri II de Montmorency.
Il était actif et travailleur, et semblait le docile instrument du cardinal. Néanmoins, il ne tarda pas à trahir Richelieu pour les beaux yeux de Mme de Chevreuse[2] : il lui révéla les projets de Louis XIII sur la forteresse lorraine de Moyenvic, et la duchesse en informa aussitôt Charles IV (1633). Le cardinal lui ôta alors les sceaux pour les donner à Séguier[3], et le fit jeter dans une prison du château d'Angoulême tandis que Mme de Chevreuse était exilée en Touraine.
Libéré à la mort de Louis XIII (1643), il participa à la cabale des Importants menée par la duchesse de Chevreuse contre Mazarin et fut de nouveau éloigné dès 1645.
Cependant, grâce au crédit de Mme de Chevreuse, Anne d'Autriche lui rendit les sceaux en mars 1650 mais les lui retira en avril 1651 et l'exila, à l'occasion du rapprochement provisoire entre Mazarin et de la Vieille Fronde[4]. Il réussit cependant à entrer au conseil après la majorité du jeune Louis XIV, mais il s'y trouva sans crédit à cause de ses intrigues passées et préféra se retirer au début de 1652, peu de temps avant de mourir à Leuville-sur-Orge (Essonne) (1653).
Il ne parvint pas plus que Chavigny à s'imposer comme principal ministre.
Sources
- Cardinal de Retz, Œuvres, Bibl. de la Pléiade, NRF, Gallimard, 1984 : note 6 à la p.290 (p.1354).
- Tallemant des Réaux, Historiettes (éd.établie et annotée par Antoine Adam), tome I, Bibl. de la Pléiade, NRF, Gallimard, 1960 : note 8 à la p.160 (p.848).
- Cet article comprend des extraits du Dictionnaire Bouillet. Il est possible de supprimer cette indication, si le texte reflète le savoir actuel sur ce thème, si les sources sont citées, s'il satisfait aux exigences linguistiques actuelles et s'il ne contient pas de propos qui vont à l'encontre des règles de neutralité de Wikipédia.
Notes
- ↑ Ou Chasteauneuf, selon la graphie de l'époque.
- ↑ Mme de Motteville dit de Châteauneuf : "Sa faiblesse fut cause de celles que les dames avaient pour lui. Elles ont, par leurs intrigues, beaucoup contribué à sa grandeur et à sa fortune, de même qu'à le rendre misérable". Note 8 à la p.160 (p.848) in Tallemant des Réaux, Historiettes, Pléaide.
- ↑ Louis XIII lui redemanda les sceaux le 25 février 1633.
- ↑ La Rochefoucauld dit dans ses Mémoires : "Cependant les Frondeurs pressaient le mariage de M. le prince de Conti et de Mlle de Chevreuse : les moindres retardements leur étaient suspects, et ils soupçonnaient déjà madame de Longueville et le duc de La Rochefoucauld d'avoir le dessein de le rompre, de peur que M. le prince de Conti ne sortît de leurs mains pour entrer dans celles de madame de Chevreuse et du coadjuteur de Paris. M. le Prince augmentait encore adroitement leurs soupçons contre madame sa sœur et le duc de La Rochefoucauld, croyant que tant qu'ils auraient cette pensée, il ne découvriraient jamais la véritable cause du retardement du mariage, qui était que M. le Prince n'ayant encore conclu ni rompu son traité avec la reine, et ayant eu avis que M. de Châteauneuf allait être chassé, il voulait attendre l'événement pour faire le mariage, si le cardinal était ruiné par M. de Châteauneuf, ou le rompre et faire par là sa cour à la reine, si M. de Châteauneuf était chassé par le cardinal." Le mémorialiste avait précisé que Châteauneuf "tenait alors la première place dans le conseil, et [qu'il] était inséparablement attaché à madame de Chevreuse". Note 31 pp.853-854 in Madame de Motteville, Chronique de la Fronde, coll. Le Temps retrouvé, Mercure de France, 2003.
- Portail de la France du Grand Siècle (1598-1715)
Catégories : Ministre français de la Justice | Ministre de Louis XIII | Ambassadeur français | Personnalité de la Fronde | Personnalité du XVIIe siècle | Naissance en 1580 | Décès en 1653
Wikimedia Foundation. 2010.