- Charles Enderlin
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Charles Enderlin (né en 1945 à Paris) est un journaliste et reporter français et israélien. Il est le correspondant à Jérusalem de la chaîne de télévision France 2.
Sommaire
Biographie
Jeunesse
Après le divorce de leurs parents, sa sœur et lui sont élevés en Lorraine, dans la région de Metz, par sa mère et ses grands-parents maternels, Juifs autrichiens qui ont fui l’Anschluss en 1938.
Pendant les manifestations étudiantes de mai 1968, il est membre du comité de grève de la faculté de médecine de Nancy. En décembre 1968, féru des pensées de Theodor Herzl, il décide d'émigrer vers Israël pour vivre dans un kibboutz. Il prend la citoyenneté israélienne au début des années 1970.
Dans les années 1990, « il enfilait chaque année l'uniforme de l'armée israélienne pour accomplir sa période de réserve obligatoire. »[1]
Carrière
Il entre en journalisme en 1971 pour une radio israélienne. En 1973, il devient correspondant de RMC et l'année suivante éditeur à Kol Israel.
En 1981, il devient le correspondant à Jérusalem de la chaîne de télévision française Antenne 2 (devenue France 2) et acquiert le titre de grand reporter en 1988. En 1991, il est le chef du bureau de France 2 en Israël. Il est également vice-président de l'Association des correspondants de la presse étrangère à Jérusalem. Ses reportages sur le conflit israélo-palestinien ont suscité des réactions hostiles des partisans des deux camps.
Il a reçu la Légion d'honneur en 2009 à Jérusalem[2].
La controverse sur la mort de Mohammed al-Durah
Article détaillé : Affaire Mohammed al-Durah.Parmi ses reportages, les images tournées le 30 septembre 2000 par le caméraman Talal Abou Rahmeh au carrefour de Netzarim dans la bande de Gaza, sont parmi celles qui ont provoqué le plus de réactions en France, au début de la Seconde Intifada. Abou Rahmeh a filmé et Charles Enderlin commenté la mort dans une fusillade de Mohammed al-Durah, un enfant palestinien.
L'armée israélienne admet dans un premier temps être responsable de la mort de l'enfant et présente ses excuses, puis affirme ensuite que les tirs ne provenaient pas de la position israélienne. En février 2001, le B'nai B'rith de France a porté plainte contre France 2, pour diffusion d'une fausse nouvelle ayant entrainé un trouble de l'ordre public[réf. nécessaire]. Cette plainte était basée sur l'enquête menée par le réalisateur de documentaires Pierre Rehov. L'affaire a été rejetée par le tribunal correctionnel au motif que seul le procureur de la République pouvait l'en saisir.
Dans plusieurs entretiens dans la presse ou les émissions de médiation de France 2, Charles Enderlin a affirmé chercher l'objectivité dans ses reportages et ses commentaires. Il affirme dans Le Monde du 30 novembre 2004 : « À partir du moment où un correspondant de presse commence à travailler en tenant compte des réactions éventuelles que son information va susciter, il est fini ».
La direction de France 2 soutient son journaliste, maintient sa position et annonce avoir porté plainte contre X pour diffamation. Le 19 octobre 2006, la 17e chambre du tribunal correctionnel de Paris condamnait pour diffamation publique le directeur du site internet Media-ratings, Philippe Karsenty, qui avait relayé des soupçons de trucage du reportage exprimés par l'agence de presse francophone israélienne Metula News Agency. Le tribunal estimait que la contre enquête menée par la MENA se basait « essentiellement sur des extrapolations et des amalgames ». Le tribunal affirmait qu’« aucune autorité officielle israélienne […] n'avaient jamais accordé le moindre crédit [à la contre enquête du MENA] »[3]. Le 21 mai 2008, la Cour d'appel de Paris a relaxé Philippe Karsenty, « la cour a estimé que M. Karsenty avait exercé sa libre critique face à un pouvoir, celui de la presse », a déclaré son avocat, Me Patrick Maisonneuve, ajoutant que la cour avait « retenu la bonne foi » de son client[4]. France 2 et Charles Enderlin ont formé un pourvoi en cassation contre cet arrêt.
Charles Enderlin, qui a été victime de menaces de mort de la part de partisans de la théorie du complot[5],[1], a reçu le soutien de très nombreux journalistes, ainsi que de personnalités juives dont un ancien président du CRIF[6].
En 2010, il publie Un enfant est mort, livre qui revient sur cette affaire.
Bibliographie
- Shamir : une biographie, éditions Olivier Orban, 1991.
- Paix ou guerre : les secrets des négociations israélo-arabes, 1917-1995, éd. Stock, 1997, (ISBN 2234044480)
- Le Rêve brisé : histoire de l'échec du processus de paix au Proche-Orient, 1995-2002, éditions Fayard, 2002, (ISBN 2213610266)
- Les Années perdues : Intifada et guerres au Proche-Orient, 2001-2006, éditions Fayard, 2006, (ISBN 2213621500)
- Par le feu et par le sang, le combat clandestin pour l’indépendance d’Israël 1936-1948, éditions Albin Michel, 2008
- Le Grand Aveuglement, Israël et l'irrésistible ascension de l'Islam radical, éditions Albin Michel, 2009
- Un enfant est mort, éd. Don Quichotte, 2010-10-07, ISBN 2-35949-026-5
Notes et références
- Pierre Haski, « Un enfant est mort » : Charles Enderlin défend son honneur, Rue89, 29 septembre 2010.
- Charles Enderlin décoré de la Légion d'honneur, France2.fr, 12 août 2009.
- Charles Enderlin et France 2 gagnent leur procès, Le Monde, 20 octobre 2006
- (fr)Enderlin débouté en appel pour un reportage, Nouvel Obs, 21 mai 2008
- Enderlin conserve sa carte de presse israélienne, Le Nouvel Observateur, 1er juillet 2008.
- Pour Charles Enderlin, 27 mai 2008.
Voir aussi
Lien externe
Catégories :- Journaliste français du XXe siècle
- Journaliste français du XXIe siècle
- Correspondant de guerre
- Personnalité du conflit israélo-palestinien
- Naissance en 1945
- Naissance à Paris
- Élève du lycée Henri-Poincaré
- Chevalier de la Légion d'honneur
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