- Charles Artus de Bonchamps
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Charles Melchior Artus de Bonchamps Charles Melchior Artus de Bonchamps par GirodetNaissance 10 mai 1760
JuvardeilDécès 18 octobre 1793 (à 33 ans)
Varades
Mort au combatOrigine Français Allégeance Royaume de France
Royaume des Français
VendéensArme cavalerie Grade Général Années de service 1777 - 1793 Conflits Guerre d'indépendance des États-Unis
Guerre de VendéeFaits d'armes Bataille de Beaupréau
Bataille de Thouars
2e Bataille de Fontenay-le-Comte
Bataille de Nantes
1re Bataille de Châtillon
Bataille de Martigné-Briand
Bataille de Tiffauges
Bataille de Clisson
Bataille de Treize-Septiers
2e Bataille de Châtillon
Bataille de La Tremblaye
Bataille de CholetHommages Statue du "Pardon de Bonchamps" par David d'Angers Famille Bonchamps modifier Charles Melchior Artus, marquis de Bonchamps, né le 10 mai 1760 à Juvardeil en Anjou, mort le 18 octobre 1793. Il était un militaire français, fils de Charles Louis Artus, marquis de Bonchamps, commandant des armées vendéennes pendant l'insurrection des royalistes contre la République durant la Révolution française.
Sommaire
Biographie
Il servit avec distinction dans la guerre d'Amérique. Il était capitaine au régiment d'Aquitaine, lorsque la Révolution française, qu'il désapprouvait, lui fit quitter cette place. Il se retira dans son château, La Baronnière, près de Saint-Florent ; c'est là que les insurgés de la Vendée vinrent le chercher pour le mettre à leur tête.
Général prudent et habile, il battit quelquefois les troupes républicaines ; mais ses collègues l'accusèrent souvent d'indécision et de tiédeur. Il fut choisi en 1793 avec Maurice-Louis-Joseph Gigot d'Elbée comme général de l'armée catholique et royale de Vendée. Il obtint d'abord quelques succès dans l'Anjou, et contribua à la prise de Bressuire et de Thouars mais échoua devant Nantes.
Le 17 septembre 1793, l'Armée catholique et royale, commandée par Charette et Bonchamps, rangée en bataille sur le bord de la grande route de Tiffauges à Cholet, faisant face à Torfou, fut attaquée par les Républicains sous les ordres de Kléber[1].
Kléber, déjà grièvement blessé et se sentant de plus en plus pressé par les Vendéens, arriva au pont de Boussay, y fit placer deux pièces de canon[2]. Après cet échec, le général en chef Canclaux ordonna au général Beysser de se porter sur Boussay. Charette et Bonchamps résolurent de l'attaquer. Ils se joignirent à Montaigu, et là, à la suite d'un combat où le général républicain, atteint d'un biscaïen, passa pour mort pendant quelques moments, sa colonne fut mise dans un désordre complet et s'enfuit, vivement poursuivie jusqu'à Aigrefeuille.
De Montaigu, Charette marcha sur Saint-Fulgent, où il battit de nouveau les Républicains, leur prit 22 canons, leurs bagages et de nombreuses munitions. Le lendemain, 22, Bonchamps et d'Elbée assaillirent près de Clisson le général Canclaux. Déjà Bonchamps s'était emparé des chariots, des ambulances et d'une partie de l'artillerie républicaine ; mais Charette ne vint pas au rendez-vous, et les Vendéens furent vaincus à leur tour.
Le 30 septembre, Kléber, placé sous les ordres de Canclaux, rencontra, à deux lieues de Montaigu, les avant-postes de Bonchamps et de d'Elbée. Ces généraux étaient campés de ce côté avec 40 mille hommes et une nombreuse artillerie. Kléber donna le signal de l'attaque[3]. Après une lutte acharnée de deux heures, les Vendéens, troublés par l'impétuosité d'une charge à la baïonnette, se rompirent et furent mis en déroute.
Aux combats de Saint-Christophe-du-Ligneron et de la Tremblaie, les Vendéens, commandés par Bonchamps, d'Elbée, Lescure et La Rochejaquelein, sont encore battus après une lutte sanglante. Lescure fut mortellement blessé.
A la bataille de Cholet qui eut lieu le 17 octobre 1793, vingt-quatre mille Républicains combattirent contre quarante mille Vendéens découragés, très mal armés et encore plus mal disciplinés. Il y eut peu de batailles où les masses se soient entrechoquées avec autant de fureur. Les Vendéens eurent longtemps l'avantage. Ce fut le jeune général Marceau qui décida la victoire à se ranger de son côté[4]. La perte des insurgés fut évaluée à 8 000 hommes tués ou blessés. D'Elbée y fut blessé grièvement et Bonchamps mortellement. Ce dernier, porté à Saint-Florent-le-Vieil, obtient la grâce et la libération de 5 000 soldats républicains le 18 octobre[5].
Bonchamps meurt le 18 octobre à 11 heures du soir à la Meilleraie en Varades. Son tombeau se trouve dans l'abbatiale de Saint Florent après que ses restes aient été déplacés par sa famille au début du XIXème siècle. M. de Barante, rédacteur des Mémoires de Madame de La Rochejaquelein, prétend que quelques jours après les républicains l'exhumèrent pour lui trancher la tête, et l'envoyer à la Convention.
Parmi les prisonniers grâciés se trouvait le père de l'artiste David d'Angers. Ce dernier érigea la célèbre statue du "Pardon de Bonchamps" dont on peut voir l'original à Saint-Florent-le-Vieil et une copie à la galerie David d'Angers ... à Angers.
Regards contemporains
« M. de Bonchamp, chef de l'armée d'Anjou, était un homme de trente-deux ans: il avait fait la guerre dans l'Inde avec distinction, comme capitaine d'infanterie, sous M. de Suffren. Il avait une réputation de valeur et de talent que je n'ai jamais entendu contester une seule fois; il était reconnu pour le plus habile des généraux; sa troupe passait pour mieux exercée que les autres; il n'avait aucune ambition, aucune prétention; son caractère était doux et facile; il était fort aimé dans la grande armée, et on lui accordait une entière confiance. Mais il était malheureux dans les combats: il a paru rarement au feu sans être blessé, et son armée était ainsi souvent privé de sa présence; c'est aussi pour cette cause que je n'ai jamais été porté à le voir[6]. »
— Victoire de Donnissan de La Rochejaquelein, Mémoires.
Notes et références
- baïonnette et les débusqua ; mais les fuyards, au lieu de se jeter en arrière, filèrent par la gauche des Républicains pour les prendre en flanc et les tourner. Cette manœuvre nécessita la retraite de Kléber après cinq heures d'un combat sanglant où les deux partis montrèrent un égal courage et un grand acharnement. Les soldats qui composaient la colonne mayençaise se faisaient hacher plutôt que de rendre les armes. Cette colonne dut surtout son salut à la résolution héroïque de Chevardin, chef de bataillon des chasseurs de Saône-et-Loire. L'attaque fut si impétueuse que le village et la hauteur furent évacués presque aussitôt par les Vendéens et occupés par Kléber ; mais la retraite de l'ennemi ne fut point une fuite ; il se rangea derrière les haies et les fossés. L'affaire s'engagea de nouveau, et Kléber ayant l'avantage de la position, chargea les Vendéens à la
- Il dit à Chevardin : Tu vas rester ici et défendre ce passage. Tu seras tué, mais tu sauveras tes camarades.— Oui, Général, répondit Chevardin, et il combattit et mourut au poste qui lui était assigné ; mais le passage ne fut point forcé.
- «Nous n'avons pas de canons, dirent quelques officiers. — Eh bien ! répondit le général, reprenons ici ceux que nous avons perdus à Torfou. »
- « Jamais, dit Kléber, les Vendéens n'ont livré un combat si opiniâtre, si bien ordonné ; ils combattaient comme des tigres et leurs adversaires comme des lions.
- 1845 raconte ainsi dans ses Mémoires les derniers moments de son mari : « M. de Bonchamps, après, sa blessure, avait été transporté à Saint-Florent, où se trouvaient 5 000 prisonniers renfermés dans l'église. La religion avait jusqu'alors préservé les Vendéens de représailles sanguinaires ; mais lorsqu'on leur annonça que mon infortuné mari était blessé mortellement, leur fureur égala leur désespoir ; ils jurèrent la mort des prisonniers. M. de Bonchamps avait été porté chez M.Duval, dans le bas de la ville. Tous les officiers de son armée se rangèrent à genoux autour du matelas sur lequel il était étendu, attendant avec anxiété la décision du chirurgien. Mais la blessure ne laissait aucune espérance. M. de Bonchamps le reconnut à la sombre tristesse qui régnait sur toutes les figures. Il chercha à calmer la douleur de ses officiers, demanda avec instance que ses derniers ordres fussent exécutés, et aussitôt il prescrivit que l'on donnât la vie aux prisonniers ; puis se tournant, vers d'Autichamp, il ajouta : « Mon ami, c'est sûrement le dernier ordre que je vous donnerai, laissez-moi l'assurance a qu'il sera exécuté. » En effet, cet ordre, donné sur son lit de mort, produisit tout l'effet qu'on en devait attendre ; à peine fut-il connu des soldats que de toutes parts ils s'écrièrent : Grâce! grâce! Bonchamps l'ordonne! Et les prisonniers furent sauvés. Madame de Bonchamps, morte en
- Victoire de Donnissan de La Rochejaquelein, Mémoires de Madame la marquise de la Rochejaquelein, sixième édition, 1848. p.148-149.
Source partielle
- Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « Charles Artus de Bonchamps » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, 1878 (Wikisource)
- « Charles Artus de Bonchamps », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, 1852 [détail de l’édition]
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