- Charles-Michel Lespée
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Charles-Michel de L'Épée
Charles-Michel de L'Épée, dit l'abbé de L'Épée, né Charles-Michel Lespée[1] à Versailles le 25 novembre 1712 et mort à Paris le 23 décembre 1789, est un entendant qui s'est battu et a réussi à imposer à l'opinion le fait que les sourds sont des personnes comme les autres.
Sommaire
Biographie
Il a initié la recherche sur un langage de signes méthodique utilisable par les personnes atteintes de surdité, afin de lier ces signes avec le français écrit, mais son erreur fut de vouloir assimiler la structure syntaxique du français à celle de la gestuelle des sourds, comme l’a très justement souligné Ferdinand Berthier.
Contrairement à ce que certains croient encore, ce n'est pas l'Abbé de l'Épée qui a éduqué des sourds, même avec des gestes. En revanche, c’est le regroupement des élèves sourds dans son institution et le besoin de communiquer entre eux qui favorisa et perfectionna la langue des signes française (LSF), la langue naturelle des sourds. L’échec de l'enseignement du langage de signes méthodiques de l'abbé de l’Épée montre qu’il est vain de vouloir enseigner aux sourds sans tenir compte de leur identité culturelle. Il pratiquait aussi les techniques de démutisation et a adapté à la langue française les techniques mises au point en Espagne par Juan de Pablo Bonet, en Angleterre par John Wallis et aux Pays Bas par Johann Conrad Amman. Il opposa sa méthode à celle de deux autres précepteurs de sourds : Jacob Rodrigue Péreire en France et Samuel Heinicke en Allemagne.
Les signes méthodiques ne sont pas non plus proches de ce qu’on peut appeler le français signé, car ils ont été créés artificiellement.
En 1791, deux ans après sa mort, l'Assemblée nationale l'a reconnu en décrétant que son nom serait inscrit comme bienfaiteur de l'humanité et que les sourds bénéficieraient des Droits de l'homme.
Sa tombe se trouve dans l’église Saint-Roch à Paris.
L’institut qu’il avait créé existe toujours aujourd'hui, mais il s’est transformé. Il assure un enseignement en LSF. Il s'agit d’un des quatre Instituts nationaux pour jeunes sourds, situé rue Saint-Jacques à Paris, les autres étant à Metz, Chambéry et Bordeaux.
Œuvres
- Les Quatre Lettres sur l'éducation des sourds, Paris, Butard, 1774
- Institution des sourds et muets par la voie des signes méthodiques Paris : Nyon l'Aîné, 1776. [1]
- La véritable manière d'instruire les sourds et muets, confirmée par une longue expérience Paris : Nyon l'aîné, 1784. [2]
- L'Art d'enseigner à parler aux sourds et muets de naissance, Paris, J.-B. Baillière et fils, 1820. [3]
- Dictionnaire des sourds-muets, Paris, 1896
Postérité
On trouve dans plusieurs villes des voiries appelées Rue de l'Abbé-de-l'Épée
Au cinéma
- En 1996, le comédien Jacques Mathou a interprété le rôle de l'abbé de l'Épée dans le film Ridicule de Patrice Leconte.
- En 2006 Michel Aumont incarne l'abbé de l'Épée dans le téléfilm "L'enfant du secret" réalisé par Serge Meynard.
Bibliographie
- Fauchet, Claude. Oraison funèbre de Charles-Michel de l'Épée, Paris : Lottin de Saint-Germain, 1790. [4]
- Berthier, Ferdinand. L'abbé de l'Épée, sa vie, son apostolat, ses travaux, sa lutte et ses succès ; avec l'historique des monuments élevés à sa mémoire à Paris et à Versailles Paris : Lévy frères, 1852. [5]
Voir aussi
Articles connexes
Références
- ↑ Jean-René Presneau, Signes et institution des sourds, XVIIIe-XIXe siecle, Champ Vallon, 1998, p.95
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