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Chapelle de la Sorbonne
La Chapelle Sainte Ursule de la Sorbonne ou plus simplement Chapelle de la Sorbonne est un bâtiment religieux situé à Paris, dans quartier latin, au sein de l'ensemble architectural de la Sorbonne.
Lorsqu'en 1622, le Cardinal de Richelieu devient proviseur du collège de la Sorbonne, ce dernier n'est plus qu'un ensemble de bâtiments disparates et délabrés, groupés autour de la première chapelle. Dès 1626, le cardinal charge Jacques Lemercier de reconstruire l'ensemble dans un style classique. Le cardinal prévoyant dès le début d'intégrer son futur mausolée à la chapelle, celle-ci fait l'objet d'une grande attention. Mais avec l'ascension rapide de Richelieu pendant ces mêmes années, le projet évolue sensiblement. La chapelle d'origine, qui devait être conservée dans le projet de 1626 pour servir de séparation entre deux cours symétriques, est finalement rasée. Une nouvelle chapelle doit être édifiée à l'emplacement du collège de Calvi, dégageant une vaste cour pour une Sorbonne agrandie. Ces évolutions dans les plans de l'architecte se répercutent sur la chronologie des constructions : les travaux sur le collège débutent en 1627, mais c'est seulement en 1635 que Richelieu vient poser la première pierre de la chapelle. Après la Journée des dupes, le projet prend encore de l'ampleur. Elle ne sera achevée que l'année de la mort du cardinal, en 1642, dont les funérailles se déroulent dans un décor de travaux.
Sommaire
Architecture
Le projet de Jacques Lemercier est dans la continuité des réflexions architecturales de la Renaissance et de l'époque baroque sur le problème du plan des églises. Il s'organise en effet autour d'une nef de type basilicale, mais intègre des éléments de plan centré : le transept n'est pas déporté vers le chœur comme dans le plan classique en croix latine, mais la coupe en son milieu. Les volumes se répartissent ainsi de façon symétrique qu'on entre par le parvis ou la cour de la Sorbonne. La croisée des deux axes est surmonté d'une double coupole sur un tambour à huit fenêtres. Deux autels font face aux deux entrées : le maître autel se trouve au fond du chœur tandis qu'un autel monumental, dédié au cardinal, fait face au porche situé dans la cour du collège. Sur les côtés se trouvent quatre chapelles.
Vu de la place, le collège de la Sorbonne, est dominé par la chapelle de la Sorbonne. Elle se distingue, à l'extérieur, par une façade originale, et par son élégante coupole. La façade, dans la lignée des églises baroques, présente deux rangs de colonnes superposées d'ordre corinthien, et d'ordre composite, bordés à l'étage par deux volutes. Elle est ornée de quatre statues : dans le haut à gauche saint Thomas d'Aquin, à droite, Pierre Lombard ; plus bas , dans les niches, Bossuet à droite, Gerson à gauche.
Dès son édification, la nouvelle chapelle emporte l'enthousiasme de la société cultivée. Il s'agit du premier monument d'importance à coupole dans la capitale. On lit les deux façades comme les deux faces de Rome. Le porche à colonnes dans la cour rappelle en effet la Rome antique du Panthéon, tandis que la façade baroque sur la place nouvellement dégagée rappelle la Rome chrétienne de la réforme catholique. Elle reste aujourd'hui considérée comme l'un des chef-d'œuvres du premier classicisme français.
Aménagement intérieur
La décoration intérieure est confiée à Philippe de Champaigne, qui réalise les tableaux et à François Girardon pour le tombeau du cardinal. Les stalles sont en chêne dans des coffrages de marbre rouge. L'architecture intérieure est dépouillée, en pierre nue, simplement ornée de pilastres et de moulures que viennent agrémenter des statues dans les niches du premier étage. Le décor peint se limite aux tableaux d'autel et à la voute. Les quatre pendentifs de la croisée représentent les quatre facultés de droit, théologie, médecine et arts. Selon la tradition, le chapeau du cardinal a été pendu au dessus du maître-autel, surmonté d'un christ en croix datant de la Restauration.
Dans le chœur, se trouve le tombeau du cardinal Richelieu par Girardon ( 1628-1715 ). A la mort du cardinal, la duchesse d'Aiguillon, son héritière, prend en charge ses dernières volontés. Elle commande un tombeau monumental qui ne sera achevé qu'en 1694, le corps de Richelieu étant déposé dans la crypte de la chapelle. Il se compose d'une vasque de marbre blanc sur laquelle repose le corps du cardinal soutenu par une figure de la religion. À ses pieds, se trouver la figure de la science qui le pleure également. Le monument a été plusieurs fois déplacé dans l'église, et a retrouvé sa place d'origine entre les stalles, le cardinal faisant face à l'autel.
Au dessus du porche sur le parvis, se trouve le dernier orgue en état d'origine du célèbre facteur Dalléry. Dans un style classique français, il est considéré comme un exceptionnel témoignage de l'organisterie du début du XIXe siècle. Faute d'utilisation et d'entretien depuis la moitié du XIXe siècle, il est dans un état de délabrement inquiétant. Des tubes sont régulièrement volés ou dégradés, notamment à chaque épisode d'occupation de la Sorbonne.
Vicissitudes
Lors de la révolution, le bâtiment est saccagé : le souvenir de la politique fiscale de Richelieu est si fort que la population parisienne se rue à la Sorbonne pour se venger de ce symbole de ce que l'absolutisme connut de pire. Le tombeau du cardinal est attaqué (le nez en est brisé), et son corps, sorti de la crypte est démembré. Seule sa tête sera préservée en deux parties, avant d'être replacée au XIXe siècle sous une chape de béton, afin de ne plus être profanée. Les œuvres sont dispersées ou détruites, si bien que la chapelle ne contient désormais quasiment plus aucune décoration. Au XIXe siècle, on envisage successivement de la transformer en amphithéâtre, de la diviser en salles, ou même de la détruire. Elle n'est plus utilisée que pour des expositions ou des concerts, et se dégrade progressivement au cours du XXe siècle. La tempête de 1999 endommage une partie des structures, si bien qu'elle est fermée dans le cours des années 2000, pour des raisons de sécurité. En 2004, une campagne de restauration est entreprise conjointement par l'État et la ville de Paris pour consolider les structures.
Liens externes
- | Association de sauvegarde de l'orgue de la Sorbonne
- | Histoire de la chapelle (site de la Sorbonne)
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