- Cellule NK
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Lymphocyte NK
Pour les articles homonymes, voir NK.Les lymphocytes NK (sigle de l'anglais Natural Killer, c’est-à-dire "cellules tueuses naturelles"), sont des cellules de l'immunité innée des mammifères. Ce sont des lymphocytes non-T (CD3-) non-B (CD19-), caractérisés chez l'humain par le marqueur CD56.
Ils sont capables de lyser des cellules étrangères à l'organisme de manière indépendante de l'antigène et sans activation préalable, au contraire des lymphocytes T et B. Par leur fonction de lyse, on peut les rapprocher des lymphocytes T CD8+, mais la reconnaissance de la cible des NK est très différente de celle des lymphocytes T. En effet, là où les lymphocytes T reconnaissent et ne s'attaquent qu'aux cellules portant un peptide particulier présenté par les molécules du complexe majeur d'histocompatibilité, les cellules NK sont spontanément lytique envers toutes les cellules. Cependant, de nombreux mécanismes de régulation empêchent les NK de s'attaquer aux cellules saines.
Les cellules NK peuvent reconnaître les cellules cibles potentielles de deux façons différentes.
Il existe sur la membrane cellulaire des NK des récepteurs activateurs (portant des séquences « ITAM » : immunoreceptor tyrosine-based activation motif) ou inhibiteurs (portant des séquences « ITIM » : immunoreceptor tyrosine-based inhibition motif). Lorsqu'un NK rencontre une autre cellule, la lyse de cette cellule ne se produira que si les signaux d'activation surpassent les signaux d'inhibition. Le principal signal inhibiteur est produit par les récepteurs KIR (acronyme de l'anglais « Killer cell Ig-like Receptor »), portés par le NK, qui reconnaissent les molécules du CMH de classe I. L'activation d'un seul type de récepteur KIR suffit à empêcher l'activation du NK alors qu'il faut toujours plusieurs signaux activateurs différents pour provoquer la dégranulation du NK et la mort de la cellule non reconnue. Les signaux d'activation sont variés, et comportent notamment des protéines produites par des cellules stréssées, comme par exemple lors d'une infection. Ce système d'équilibre dynamique activation/inhibition permet en pratique aux cellules NK de lyser toutes cellules dépourvues des molécules du CMH de classe I (dont théoriquement tous parasites extracellulaires) ou cellules infectées par des virus ou des bactéries tout en épargnant les cellules saines.
Une autre voie par laquelle les cellules NK reconnaissent les cellules cibles potentielles dépend du fait que des cellules tumorales et des cellules infectées par certains virus exposent des antigènes contre lesquels le système immunitaire a développé une réponse anticorps, de telle façon que des anticorps antitumoraux ou antiviraux soient liés à leur surface. Etant donné que les cellules NK expriment le CD16, qui est un récepteur membranaire pour l'extrémité carboxy-terminale de la molécule d'IgG, appelée Fc (cf. anticorps), elles peuvent fixer à ces anticorps et, par la suite, lyser les cellules ainsi marquées. Ceci est un exemple d'un processus connu sous le nom de cytotoxicité cellulaire dépendante des anticorps (ADCC, Antibody-Dependant Cell-mediated Cytotoxicity).
La lyse des cellules cibles se fait principalement par les voies perforine/granzyme, mais également par la voie Fas.
Par analogie, la reconnaissance différente des cibles par les NK et les T CD8+ peut se voir ainsi : les lymphocytes ciblent les personnes dont le numéro de sécurité sociale contient la séquence « 367 » (par exemple), tandis que les NK ciblent tous ceux dont le numéro de sécurité sociale ne contient pas 15 chiffres.
Articles connexes
Bibliographie
- Richard A. Goldsby, Thomas J. Kindt, Barbara A. Osborne, Serge Weinman, Immunologie : le cours de Janis Kuby, Dunod, Paris, 2003. ISBN 2-10-007396-6
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