Cathédrale Saints Michel et Gudule à Bruxelles

Cathédrale Saints Michel et Gudule à Bruxelles

Cathédrale Saints-Michel-et-Gudule de Bruxelles

50° 50′ 52″ N 4° 21′ 37″ E / 50.84783, 4.360283

Cathédrale Saints-Michel-et-Gudule de Bruxelles
Vue générale de l'édifice
Vue générale de l'édifice

Nom local Cathédrale Saints-Michel-et-Gudule de Bruxelles
Latitude
Longitude
Non renseigné
(Chercher ce lieu) 
Pays Belgique Belgique
Région Drapeau de la Région Bruxelles-Capitale Bruxelles-Capitale
Ville Bruxelles
Culte Catholique romain
Type Cathédrale
Rattaché à Archidiocèse de Malines-Bruxelles
Début de la construction 1226
Fin des travaux 1500
Style(s) dominant(s) Gothique
Cathédrale de nuit
Métro de Bruxelles
Descendre à la station de métro : Gare centrale.

La cathédrale de Bruxelles est dénommée en latin Cathedralis Sancti Michaelis et Gudulae Bruxellis, c'est-à-dire cathédrale Saints-Michel-et-Gudule de Bruxelles.

Sommaire

Histoire

Elle se dresse au carrefour de deux anciennes routes importantes (Routes: Flandre vers Cologne et Anvers vers Mons par Bruxelles). Ce carrefour était situé sur une colline, le Treurenberg (anc. Molenberg). On trouve une mention de Bruxelles dans les gestes des évêques de Cambrai (diocèse dont elle dépendait): l'évêque Vindicien devient malade près de Bruxelles peu avant sa mort en 695 (source du 11ème siècle: Gesta pontificium Cameracensius, PL 149, 46: cum egrotaret apud Brosselam).

Lambert II, comte de Louvain, et sa femme Oda de Verdun, fondèrent en 1047 un chapitre de 12 chanoines dans l'église Saint-Michel (d’où le nom de « collégiale ») et y firent transporter les reliques de sainte Gudule jusqu'alors conservées dans l'église Saint-Géry qui occupait l'emplacement actuel des halles Saint-Géry.

Collégiale Sainte-Gudule à Bruxelles, dessin par Léon van Dievoet

En 1072, l'église Saint-Michel fut de nouveau consacrée (probablement parce qu'elle avait été affectée par un incendie peu de temps avant). En 1200, sous l'impulsion d'Henri Ier de Brabant, l'église fut restaurée et agrandie par la construction d'un avant-corps occidental, accompagné de deux tours rondes. En 1226, le duc de Brabant Henri II décida la construction d'une collégiale gothique qui ne s'acheva qu'au début du XVIe siècle peu après la naissance de Charles Quint. Certaines chapelles s'y ajoutèrent aux XVIe et XVIIe siècles.

La construction de l'édifice actuel débute par le chœur en 1226. La nef et le transept qui datent des XIVe et XVe siècles sont de style gothique brabançon. La façade est surmontée de deux tours et date des années 1470-1485.

Ce n'est qu'en 1962 que Bruxelles, jusque-là dépendante de l'archevêché de Malines où résidait le primat de Belgique, fut associée à ce siège épiscopal sous le titre de diocèse de Malines-Bruxelles. C'est ainsi que la collégiale fut promue au rang de cathédrale.

D'importants travaux de restauration ont permis en 1991 de redécouvrir sous la cathédrale les vestiges de l'antique collégiale primitive, dont la crypte romane, épargnée par la construction de l'édifice gothique de 1226 et par les sépultures postérieures. Le placement d'une dalle rend possible la visite du site archéologique.

Description extérieure

La cathédrale est construite en pierre de Gobertange.

La façade occidentale

La façade occidentale, avec ses trois portails surmontés de leur gable et ses deux tours sont typiquement de style gothique français, mais sans rosace, cette dernière étant remplacée par une grande verrière brabançonne. Les deux tours dont les sommets sont aménagés en terrasses sont attribuées à Jan Van Ruysbroeck (1470-1485), l'architecte de la tour de l'Hôtel de ville de Bruxelles.

La forte prédominance des lignes verticales de cette façade est frappante. Quatre robustes contreforts enserrent et séparent les trois portails. Aux deux extrémités, les contreforts latéraux sont particulièrement importants. Larges de plus de quatre mètres, ils intègrent deux hautes tourelles percées de meurtrières qui s'élancent d'un seul jet jusqu'aux sommets des tours. Chacune de ces tourelles abrite un long escalier à vis qui relie le rez-de-chaussée à l'ensemble des étages de la façade et des tours, et se prolonge ainsi jusqu'aux terrasses des sommets, à près de 65 mètres de hauteur. Ces puissants contreforts latéraux et leur tourelle à meurtrières contribuent à donner à la façade une impression de puissance et de solidité.

La façade s'étage sur trois niveaux. Le niveau inférieur est celui des portails et de leur gable. Les deux portails latéraux sont (comme à Notre-Dame de Paris) situés à la base des tours. Le niveau moyen est celui de la grande verrière, flanquée de deux hautes baies, étroites et élancées situées chacune dans l'axe d'une des tours. Enfin au sommet de la façade le troisième étage présente un énorme pignon triangulaire juché au-dessus d'une galerie ajourée à fines colonnettes, et surmonté de plusieurs pinacles flamboyants, dont l'un, au sommet du pignon, est particulièrement impressionnant et atteint plus de 55 mètres de hauteur. De part et d'autre de ce pignon, se dressent les troisièmes et avant-derniers étages des deux tours, comportant deux baies très élancées, dotées d'abat-sons.

La nef

Le chevet de la cathédrale vu depuis le sud-est. Les arcs-boutants sont à deux niveaux et s'appuient en délit sur les contreforts du déambulatoire. À droite on aperçoit partiellement la chapelle axiale hexagonale ; à gauche le chevet de la chapelle Notre-Dame-de-la-Délivrance. Entre les deux, les deux baies de la photo s'ouvrent sur le déambulatoire.

Extérieurement la nef est soutenue par des arcs-boutants à deux niveaux, de même type que ceux créés pour la première fois à la cathédrale de Soissons, et lui assurant une stabilité maximale. Le chaperon de chacun des arcs-boutants supérieurs est surmonté d'un pinacle à son sommet près de la nef. Il en est de même de chacune des culées.
Le dos du chaperon de chaque arc-boutant supérieur comporte une canalisation destinée à évacuer les eaux de pluie du toit de la cathédrale. À son extrémité extérieure, cette canalisation traverse la partie supérieure de la culée pour se terminer par une gargouille destinée à projeter les eaux le plus loin possible de l'édifice.

De chaque côté de la nef, entre ces arcs-boutants, se loge une série de petites chapelles latérales peu profondes et dotées chacune extérieurement d'une belle verrière flamboyante à six lancettes. La façade de chacune des chapelles est surmontée d'un pignon triangulaire typiquement brabançon, lui aussi couronné d'un petit pinacle. Chaque face de la nef apparaît ainsi bien décorée et fort élégante.

Le chevet

Quelques dimensions

  • longueur hors œuvre : 114 m (contre 125 m pour la cathédrale Notre-Dame d'Anvers et 134 m pour Notre-Dame de Tournai)
  • longueur dans œuvre : 109 m
  • hauteur des deux tours : 64 m
  • largeur maximale extérieure (au niveau du chœur) : 57 m
  • largeur maximale intérieure : 54 m
  • largeur de la façade sans les contreforts extérieurs des tours : 35 m
La nef
  • hauteur sous voûte du vaisseau principal : 25 m (contre 33,5 mètres pour Notre-Dame de Paris, 36 pour le chœur de Notre-Dame de Tournai et 42,3 pour Notre-Dame d'Amiens)
  • hauteur des colonnes du vaisseau central y compris les chapiteaux : 6,7 m
  • hauteur des grandes arcades du vaisseau central : 10 m
  • largeur du vaisseau central de la nef entre les axes des colonnes : 13,5 m (contre 12 pour Notre-Dame de Paris)
  • largeur des collatéraux : 6,7 m
  • hauteur sous voûte des collatéraux : 11 m
  • profondeur des chapelles latérales : 2,8 m
La chapelle du Saint-Sacrement
  • largeur (nord-sud) : 13 m
  • longueur : 28 m

L'intérieur de la cathédrale

L'intérieur de la nef

Vue de la nef de la cathédrale bordée de colonnes cylindriques supportant les 12 statues des apôtres
Le chœur de la cathédrale Saints-Michel-et-Gudule
Chapelle Notre-Dame-de-la-Délivrance : le mausolée de Frédéric de Mérode, héros national, mort au combat lors de la révolution de 1830 - œuvre de Guillaume Geefs.

Dans la nef comportant huit travées barlongues ou rectangulaires, l'élévation est à trois niveaux : grandes arcades communiquant avec les deux collatéraux, triforium et fenêtres hautes.

La nef présente toutes les caractéristiques du style gothique brabançon : les voûtes quadripartites sont modérément élevées, les robustes colonnes bordant le vaisseau central de la nef, surmontées de chapiteaux à feuilles de choux, sont cylindriques et supportent les statues des 12 apôtres.

Celles-ci datent du XVIIe siècle, et furent créées par Luc Fayd'herbe, Jérôme Duquesnoy le jeune, J. van Meldert et Tobias de Lelis, sculpteurs renommés de l'époque, tous natifs de Bruxelles. Il s'agissait de reconstituer la statuaire détruite par les iconoclastes calvinistes en 1566. Les statues de gauche représentent Simon le zélote, Bartholomé, Jacques le mineur, Jean l'évangéliste, André et Pierre ; celles de droite représentent Thaddée, Matthieu, Philippe, Thomas, Jacques le majeur et Paul.

Une série de seize petites chapelles latérales (huit au nord et huit au sud) s'ouvrent sur les bas-côtés. Chacune est pourvue d'une large baie flamboyante dotée de vitraux du XIXe siècle réalisés par Jean-Baptiste Capronnier.

Le chœur

Le chœur de la cathédrale comporte également trois travées rectangulaires et une abside à cinq pans. Son élévation est à trois niveaux : grandes arcades communiquant avec le déambulatoire, triforium et fenêtres hautes. Il est entouré d'un large déambulatoire sur lequel s'ouvre la grande chapelle axiale hexagonale baroque de la Madeleine, devenue la chapelle Maes (XVIIe siècle). L'adjonction de deux vastes chapelles latérales au niveau de ce chœur (chapelle du Saint-Sacrement et chapelle Notre-Dame-de-la-Délivrance) a fait en sorte qu'il est devenu beaucoup plus large que la nef et même que le transept, bien que celui-ci ait été allongé, à la fin du XIVe siècle, par l'ajout d'un narthex à l'extrémité du croisillon sud.

Chapelle du Saint-Sacrement

La vaste chapelle du Saint-Sacrement se trouve du côté nord du déambulatoire. De style gothique flamboyant, elle fut édifiée au XVIe siècle. Orientée d'ouest en est, elle prend naissance au niveau du croisillon nord du transept, mais sa largeur de 13 mètres est telle qu'elle déborde largement ce dernier vers l'extérieur. Longue de 28 mètres, elle se termine à l'est par une abside à trois pans, située presqu'au niveau de l'abside principale du chœur.
Elle possède une petite annexe correspondant à l'espace entre son abside et le rond-point du déambulatoire du chœur.
La chapelle est superbement ornée par de fins vitraux Renaissance, dons de différents souverains dont François Ier de France et Jean de Portugal, et créés par le verrier anversois Jean Haeck d'après les dessins de Bernard van Orley [1]. Certains vitraux sont dus au peintre Michel Coxie. La fenêtre centrale, au-dessus de l'autel représentant la glorification du Saint-Sacrement est l'œuvre de Jean Baptiste Capronnier et date donc du XIXe siècle.
La chapelle communique avec le déambulatoire par quatre grandes arcades, ce qui permet de contribuer largement à l'éclairage naturel du chœur de la cathédrale.

Le trésor

La chapelle abrite le trésor de la cathédrale et contient quelques superbes œuvres d'art religieux, et notamment une croix-reliquaire anglo-saxonnne datée des environs de l'an 1000. Une belle sculpture de la Vierge à l'Enfant est une création du sculpteur allemand Conrad Meit, à l'époque de Marguerite d'Autriche, qui fut régente des Pays-Bas. Enfin il faut citer La légende de sainte Gudule, œuvre de Michel Coxcie.

Chapelle Notre-Dame-de-la-Délivrance

La chapelle Notre-Dame-de-la-Délivrance est la vaste chapelle orientée [2], correspondant et quasi symétrique à la chapelle du Saint-Sacrement. Comme cette dernière, elle constitue une petite église dans la cathédrale, située à la droite (au sud) du déambulatoire avec lequel elle communique par quatre grandes arcades. Construite à la demande de l'infante d'Espagne Isabelle fille de Philippe II d'Espagne qui avait épousé l'archiduc Albert de Habsbourg, elle fut terminée en 1649.
Elle est ornée de magnifiques vitraux, œuvres de Jean De Labaer d'après des dessins de Théodore van Thulden, l'un des élève de Pierre-Paul Rubens. Ces vitraux décrivent les principaux épisodes de la vie de la Vierge Marie.
Au fond de la chapelle se trouve un autel fait de marbre noir et blanc avec au centre une Assomption de la Vierge. Elle est due à Jean-Baptiste de Champaigne, neveu de Philippe de Champaigne.

La chapelle Maes

La chapelle axiale de la cathédrale anciennement chapelle de la Madeleine est appelée aujourd'hui chapelle Maes. Construite au XVIIe siècle, elle est de style baroque et de forme hexagonale. Elle se loge entre les culées des deux arcs-boutants postérieurs du chevet. Elle est surmontée d'une petite coupole, elle-même couronnée d'un lanternon ajouré. La chapelle est dotée de baies dont les vitraux du XIXe siècle sont l'œuvre de Jean-Baptiste Capronnier.

Les vitraux

La cathédrale possède de superbes vitraux, notamment des XVIe, XVIIe et XIXe siècles.

Nef de la cathédrale : un des vitraux de Jean-Baptiste Capronnier (XIXe siècle.
L'un des vitraux de la légende du Saint-Sacrement : scène de la profanation des hosties par des Juifs en 1370 - œuvre de Jean-Baptiste Capronnier.

Notes et références

  1. Histoire du règne de Charles-Quint en Belgique De Alexandre Henne
  2. Une chapelle orientée est une chapelle dont l'axe est parallèle à l'axe du chœur. Elle naît généralement au départ du mur oriental d'un des croisillons du transept

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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