- Catholicisme réformateur
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Catholiques réformateurs
Les « catholiques réformateurs », ou « catholiques critiques », sont des chrétiens se réclamant du catholicisme, mais défendant des idées libérales en matière de mœurs et de doctrine, contredisant généralement les positions de l'Église catholique.
Sommaire
Origines et développement du courant
Les origines politiques du courant peuvent s'enraciner dans le catholicisme libéral né au XIXe siècle, et ses origines théologiques dans la crise moderniste.
Le courant « réformateur » se développe surtout à la suite du Concile Vatican II, ouvert en octobre 1962, s'appuyant notamment la déclaration sur la liberté religieuse, le pluralisme religieux, et la constitution conciliaire Gaudium et Spes considérée comme un contre-Syllabus. Toutefois, certains considèrent que la fenêtre ouverte[1] s'est refermée comme une parenthèse, notamment à travers les textes de Jean-Paul II et de Benoît XVI.[2]
Certains groupes, se disant catholiques « réformateurs », sont pro-avortement comme Catholics For Free Choice, et se sont donc excommuniés de facto. D'autres comme les schismatiques d'Emmanuel Milingo ont formé des sectes entièrement coupées de Rome. Plusieurs de ces groupes se sont ralliés à des organismes protestants.
Prises de position
Leurs prises de position concernent différents domaines :
Éthique
- la contraception ;
- le préservatifs pour la prévention du SIDA,[3]
- les récents scandales pédophiles dans le diocèse de Boston, malencontreusement intervenus en même temps que la révélation d'une vague de scandales pédophiles plus vaste et européens ;
- l'homosexualité : les prises de position sur l'homosexualité [4] sont régulièrement contestées par David et Jonathan, association de chrétiens homosexuels[5],[6].
Discipline
Ces associations se font porteuses de revendications diverses, dont quelques-unes sur la discipline :
- le mariage des prêtres ;
- le sacerdoce féminin [7]
- les compagnes de prêtres dont s'occupe l'association Plein Jour[8].
Dogmatique
La critique de la dogmatique telle que l'envisage les catholiques réformateurs pourrait se définir ainsi :
« La foi dont se réclament la plupart des grandes religions reflète bien plus les traditions, les croyances, les normes et les rites de ces religions que les élaborations doctrinales ou théologiques de leurs convictions. Plusieurs de ces croyances ou de ces rituels se trouvent d'ailleurs en contradiction avec les événements historiques et les interprétations rationnelles qui en découlent. Au cours des siècles, les croyances et les dévotions populaires ont ainsi eu plus d'influence que les recherches et les conclusions intellectuelles. Celles-ci ont souvent dû se mettre au service des premières, au détriment de la vérité ou du simple bon sens. Cette évolution de la foi accentue ainsi sa dimension irrationnelle, confondant celle-ci parfois avec sa dimension spirituelle. » « Face à la croissance de l'éducation et des connaissances scientifiques, la foi paraît aussi mystérieuse et insaisissable que l'art et le monde de l'imaginaire. En revanche, l'histoire de la foi, surtout chez ceux et celles qui consacrent leur vie au spirituel et au mysticisme, nous laisse une image bien réelle de cette partie de nous-mêmes qui nous échappera toujours. L'histoire personnelle de notre propre foi démontre d'ailleurs une tendance naturelle à vouloir nous évader des limites du merveilleux ou de l'imposé qui préside souvent aux origines de la foi religieuse des institutions. » « Ce n'est pas la foi, en soi, qui est détestable, mais la foi qui s'enracine dans l'ignorance et qui s'érige en absolu au mépris de l'intelligence et de la raison. C'est cette foi-là qui soutient le culte de la personnalité, l'absolutisme et le fanatisme. » Bourgault (Pierre), Le Journal de Montréal, 15 septembre 2002
Autour de quelques théologiens, mis à l'écart ou non, se réunissent de groupes de pensée, groupes de parole, ou communautés de base. Tous notent :
- que l'exégèse progresse et qu'elle n'a aucun effet sur une dogmatique reposant essentiellement sur la philosophie néo-platonicienne, spécialement celle du philosophe grec Plotin dont la trinité est restée célèbre : l'Un-souverain Bien, le Logos engendré, et L'Esprit qu'il ne va pas jusqu'à hypostasier cependant.
- ils regrettent que ces connaissances ne soient pas plus répandues mais remarquent que chaque tentative faite par un théologien est sanctionnée par la Curie comme le signalait déjà Yves Congar o.p. dans son journal d'un théologien 1946-1954. Il en est ainsi du chanoine Jean Kamp et de son ouvrage Ce grand silence des prêtres (Ed Mols) qui continue d'assurer bien des conférences et séminaires de formation de laïcs du groupe Culture et foi. Jean Kamp expose que tous les prêtres sont au fait des travaux exégétiques qui contraignent à distinguer le Christ de la foi du Jésus de l'Histoire mais qu'ils se taisent. Ainsi, ils continuent de promouvoir l'ignorance dont parle Bourgault ci-dessus.
- Pour épargner les clercs, les laïcs se retrouvent en première ligne.
Principales associations
Europe
- Wir Sind Kirche, association fondée à la suite du limogeage de Eugen Drewermann, dont la branche française est NSAE «Nous sommes aussi l'Église»[9]
- Réseau des Parvis [10]
- Réseau Européen Eglises et Libertés, convergence spontanée d’organisations – associations, communautés, groupes et réseaux informels – de chrétiennes et de chrétiens majoritairement catholiques d’Europe partageant (1) la vision d’une Eglise prophétique, œcuménique, solidaire, aimante qui n’exclut ni ne discrimine et qui marche dans la voie de Jésus le libérateur, et (2) la volonté d’œuvrer dans le respect de la diversité culturelle et religieuse pour la paix, la justice, la liberté, les droits humains et la démocratie, y compris dans l’Eglise Catholique [11]
Amérique
Voir aussi
Articles connexes
- Catholicisme, Concile Vatican II, Catholicisme libéral
- Théologie catholique du XXe siècle
- Crise moderniste
- Libéralisme théologique
Notes et références
- ↑ selon le mot de Yves Congar o.p. dans son Journal du Concile, Cerf, 2001
- ↑ Voir Vatican II, 40 ans après
- ↑ Les Soeurs de la Perpétuelle Indulgence sont une association critique de cette attitude en même temps qu'une forme de militance pour de bonnes pratiques
- ↑ Les membres de l'association David et Jonathan ne se disent pas catholiques, mais chrétiens.
- ↑ site web de l'association David et Jonathan
- ↑ Sur les questions d'éthique sexuelle, voir par exemple Roger Lussier et Guy Ménard dans l'article « Religion et Sexualité »[1]. En effet, si l'Église catholique considère, à juste titre pour une religion révélée, que l'éthique est substantielle (de substantialisme) et normative, les groupes de catholiques réformateurs pensent plutôt une éthique de l'effet sur les sociétés.
- ↑ voir par exemple à ce sujet [2]
- ↑ site web
- ↑ voir le site web de leur siège social francophone)
- ↑ (voir leur portail web)
- ↑ voir le site[3]
- ↑ site web
- ↑ [4] dont le pendant francophone serait Golias
Catégorie : Courant religieux catholique
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