- Caran d'ache
-
Caran d'Ache
Pour les articles homonymes, voir Poiré (homonymie).Cet article concerne le dessinateur. Pour la firme suisse de crayons, voir Caran d'Ache (entreprise).Caran d'Ache, de son vrai nom Emmanuel Poiré, était un dessinateur humoristique et caricaturiste français, né le 6 novembre 1858[1] à Moscou, mort le 26 février 1909 à Paris.
Sommaire
Biographie
Son grand-père français, venu avec les armées napoléoniennes, était demeuré en Russie après la retraite de Russie en 1812. Emmanuel Poiré choisit, à sa majorité, d'émigrer en France et d'y faire le service militaire, afin de recouvrer la nationalité française qui avait été perdue par son père et qu'il n'avait donc pas eue.
Il adopte rapidement le pseudonyme de Caran d'Ache, directement transcrit du russe karandache, mot signifiant « crayon » (et issu du turc kara tash : pierre noire).
À partir de 1886, il publie ses dessins humoristiques dans Le Chat noir, Le Tout-Paris, La Vie militaire, La Caricature, Le Journal, entre autres. Il s'essaye également à la bande dessinée en 1885, sur le modèle töpferrien, avec l'Histoire de Marlborough. Pour le théâtre d'ombre du cabaret Le chat noir, il créa L'Épopée, une pièce en ombre chinoise sur le thème des guerres napoléoniennes. Cette « pièces », présentée la première fois le 27 décembre 1886, rencontrera un grand succès[2].
En 1894, il envoie au Figaro une lettre décrivant un grand projet : « Mais il est notoire que tous les romans parus depuis J.C. sont bâtis d'une façon uniforme quant à l'aspect extérieur et en plus ils sont tous écrits. Eh bien, moi, j'ai l'idée d'y apporter une innovation que je crois de nature à intéresser vivement le public ! Et c'est ? Mais tout simplement de créer un genre nouveau : le roman dessiné. (...) Tout sera exprimé par les dessins en 360 pages environ. » Cette œuvre, que Caran d'Ache prévoit d'appeler Maestro n'est cependant jamais publiée du vivant de l'auteur, et il faut attendre 1999 pour que 120 pages soient publiées par le CNBDI, sans que l'on sache si les autres ont survécu. En 2001, Thierry Groensteen redécouvre au département des Arts graphiques du Louvre quatre cahiers contenant des dessins préparatoires, des brouillons de cases, et la fin du synopsis de l'histoire, ce qui permet de mieux comprendre à la fois la technique de l'auteur et le déroulement de l'histoire[3].
En 1898, Caran d'Ache fut également co-fondateur, éditeur, dessinateur et animateur du journal Psst...![4], hebdomadaire satirique antidreyfusard. À cette aventure éditoriale au goût pas toujours des plus légers, fut associé, durant toute sa durée (85 livraisons), son ami Jean-Louis Forain (1852-1931), peintre, graveur et, comme lui, dessinateur, mais dans un registre plus « désabusé » que celui de Caran d'Ache.
Son dessin assurément le plus célèbre est le raccourci saisissant qu'il fit, le 14 février 1898, dans les colonnes du Figaro, des querelles parfois familiales nées de l'affaire Dreyfus, qui divisa profondément la France à la charnière des XIXe et XXe siècles.
Œuvres
Recueils de dessins
- Nos soldats du siècle, 1889
- Le Carnet de chèques, 1892, consacré au scandale de Panama
- Pages d'histoire, 1904
Bande dessinée
- Maestro, musée de la Bande dessinée, Angoulême, 1999
Annexes
Notes et références
- ↑ Dates et lieux de naissance et de décès tels que donnés sur le catalogue en ligne de la Bibliothèque nationale de France, dans la notice consacrée à Caran d'Ache.
- ↑ Les panneaux en zinc utilisés pour créer les ombres chinoises sont conservés par le musée d'Orsay où ils sont partiellement exposés
- ↑ Groensteen (2002)
- ↑ La caricature autour de l'affaire Dreyfus
Documentation
- Thierry Groensteen, « Caran d'Ache, le retour du Maestro », dans 9e Art n°7, Centre national de la bande dessinée et de l'image, janvier 2002, pp. 10-15
Catégories : Caricaturiste français | Dessinateur français | Nom de plume | Naissance en 1858 | Décès en 1909
Wikimedia Foundation. 2010.