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Six cents Franchimontois
C’est par un témoin de qualité Philippe de Commynes, à cette époque chroniqueur de Charles le Téméraire et par la suite celui de Louis XI, que ce fait d’arme nous est connu. Le contexte est le suivant: Louis de Bourbon avait été nommé prince évêque de Liège grâce à l’influence de son oncle Philippe le Bon, au mépris des règles d’élections en vigueur. Le dessein de la manœuvre est clair: amener la principauté de Liège, qui sépare les états de Bourgogne en deux, sous l’autorité de la famille de Bourgogne. Ce dessein a de nombreux opposants internes à la principauté, mais aussi externes, dont le roi de France lui-même, Louis XI, qui encouragea les Liégeois à ne pas se soumettre à l’autorité du duc de Bourgogne, son vassal insoumis.
En octobre 1468, les révoltes sont à leur comble, l’évêque s’échappe de la cité épiscopale, mais les Liégeois le rattrapent à Tongres et le ramènent à Liège. Ce dernier fait irrite son cousin, le duc de Bourgogne, Charles dit "le Téméraire", qui résolut de venir à Liège ramener l’ordre et asseoir son autorité. Louis XI est, à titre d’humiliation, contraint de l’accompagner pour lui servir de témoin.
Le 22 octobre, une milice liégeoise tente d’enrayer la progression de l’armée bourguignonne et se fait écraser à Lantin.
Le 26 octobre, une attaque tente encore de déloger les soldats ennemis des faubourgs de la ville. En désespoir de cause, Gosuin de Streel et Vincent de Bueren rassemblent les dernières forces disponibles, dont fait semble-t-il partie un important contingent venu du pays de Franchimont, pour une dernière tentative nocturne.
Dans la nuit du 27 au 28 octobre, le petit groupe d’hommes monte vers Sainte-Walburge, où est établi le campement des ennemis. Ils comptent sur l’effet de surprise pour capturer le duc de Bourgogne et Louis XI et ainsi inverser le rapport de force. Arrivés sur les lieux, les hommes parviennent à maîtriser les sentinelles, mais ils perdent du temps à combattre les soldats bourguignons plutôt que de se rendre là où les chefs logent dans le camp. Ceux-ci ont donc le temps d’organiser une contre-offensive.
Le lendemain, en guise de représailles, la ville de Liège fut mise à sac et incendiée. Son incendie dura, dit-on, sept semaines.
Le perron de la Place du Marché fut démonté et transporté à Bruges.
Voir aussi
Sources
- Article de Sophie Rottiers in Les grands Mythes de L'histoire de Belgique, de Flandre et de Wallonie, evo-histoire, 1996, ISBN 2-87003-301-X
- L'épisode est romancé dans "La Cité ardente" de Henry Carton De Wiart. C'est, depuis ce livre, le surnom de Liège.
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Catégorie : Histoire de Liège
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