- Caisse d'Escompte
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Caisse d'Escompte
Créée en 1776 avec l'appui de l'administrateur des finances Turgot par le banquier suisse Isaac Panchaud, théoricien de l’amortissement et admirateur de la révolution financière britannique, la Caisse d'Escompte eut pour mission d'escompter les lettres de change et autres effets de commerce afin de faire baisser le taux d'intérêt du crédit commercial. Elle réussit aussi cette mission par le biais d'une baisse du taux d'intérêt des emprunts publics, qu'elle s'est mise progressivement à racheter sur le marché.
La Caisse d'escompte est considérée comme l'ancêtre de la Banque de France, de la direction du Trésor et de la Caisse des dépôts et consignations. Elle a a permis de lancer une politique d'emprunts publics à l'époque où l'armée et l'industrie se modernisaient. Jacques Necker y introduisit de grands banquiers français et utilisa son réseau de contacts européens, ainsi que celui d'Isaac Panchaud, pour placer les emprunts dans l'Europe entière et faire baisser leur taux d'intérêt. Lors de la guerre d'indépendance d'Amérique, la Caisse se mit à négocier les effets publics.
La Caisse d'escompte rendit de réels services au commerce et permit aussi de réaliser les emprunts du contrôleur général des finances de Louis XVI Charles Alexandre de Calonne. Son statut ambigü d'entreprise privée, chargée du bien public mais indépendante, fut cependant critiqué à la révolution. Elle sera mise en liquidation par la Convention en 1793, lorsque apparaissent les projets de Banque de France un siècle exactement après la création de la Banque d'Angleterre.
Les actions de la Caisse d’escompte, cotées en Bourse, avaient chuté en novembre 1783 de 5000 à 3000 livres, laissant supposer que la banqueroute était imminente. Le problème était seulement le manque d’espèces en circulation, qui empêchait la banque d’échanger ses propres billets pour des pièces. Les autorités bancaires réglèrent la crise en retirant de la circulation de nombreux billets et obtinrent du gouvernement l’autorisation de recapitaliser, afin de faire remonter le capital de la banque à 15 millions, provoquant un rebond de l'action.
Il existait dans les années 1780 une confusion quant au statut des actions de la Nouvelle Compagnie des Indes, la Compagnie des Eaux de Paris, la Banque de Saint-Charles et la Caisse d’escompte. Aucune d’entre elles ne pouvait être considérée comme une entreprise privée car chacune dépendait dans une certaine mesure de l’État. La Compagnie des Indes bénéficiait d’un monopole sur l’importation de tissus étrangers, tandis que 90% des actions de la Compagnie des Eaux étaient entre les mains du gouvernement[1].
Notes et références
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