- Cacographie
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La cacographie (du grec ancien κακός (kakos), laid, mauvais, et γράφειν, graphein, écrire) est une orthographe erronée ou un mauvais style.
Les noms propres sont souvent victimes de cacographies dues à une mauvaise compréhension de l'étymologie ou du passage d'une langue à une autre, exemple : Châlons et Chalon ou Castelnaud pour « castel nau » (château neuf).
Didactique
Dans le domaine pédagogique, la cacographie se réfère à l'utilisation de textes dans lesquels des fautes d'orthographe ont été délibérément introduites afin d'entraîner les élèves à les corriger.
Cette méthode d'enseignement de l’orthographe apparut en France en 1803 avec le Recueil de phrases dans lesquelles on a violé à dessein l'orthographe des mots de Jean-Étienne-Judith Forestier Boinvilliers. Comme on lui reprochait d’habituer les élèves à mémoriser des formes fautives et d’aboutir ainsi à un effet inverse de celui qui était poursuivi, elle fut abandonnée dans les années 1850 pour être remplacée par des recueils de dictées.En 1820, F. Munier, instituteur, membre de la Société de lettres de Metz, trouvant la méthode de Boinvilliers trop difficile, publia La Cacographie méthodique.
À la fin du XXe siècle, le terme de cacographie a aussi désigné en France un jeu avec les mots consistant à écrire une phrase dans laquelle chaque mot doit être mal orthographié, de la manière la plus amusante possible.
Laurent Joubert (1529-1583), médecin du roi et traducteur de La Grande Chirurgie de Guy de Chauliac, a publié un Dialogue sur la cacographie fransaize expliquant la cause de sa corruption. Antre parleurs fransais & Wolffgang en 1579 (issu de son précédent Traité du Ris).
Le Dictionnaire de l'Académie en 1835, donne de cacographe cette définition :
« Auteur qui écrit mal les mots d'une langue. Un cacographe. — Il est aussi adjectif. Un écrivain cacographe[1]. »
Notes et références
- Supplément au Dictionnaire de l'Académie française, éd. Librairie G. Barba, Paris, 1836. François Raymond,
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