- Cabane
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Pour les cabanes de montagnes, voir Refuge de montagne.
Une cabane est une construction immobilière destinée à servir d'abri à des personnes, des biens ou des activités.
Sommaire
Définition
La cabane (mot d'origine provençale XIVe siècle ) se distingue de la maison qui est un habitat familial fournissant une adresse par un certain nombre de caractéristiques.
- Elle est destinée à abriter le plus souvent séparément soit du matériel, soit des animaux (constituant des bâtiments dépendant de la ferme), soit des hommes.
- Elle est bâtie de manière rudimentaire, d'où sa fragilité et sa précarité éventuelle. Elle n'est en général pas divisée en pièces ou locaux. Elle ne fait pas l'objet des mêmes procédures administratives pour être construite que la « maison d'habitation ».
- Elle ne représente qu'un faible investissement financier, voire aucun, d'où souvent sa valeur marchande faible ou inexistante.
- Elle fait appel habituellement à un matériau local : le bois dans les zones forestières, la pierre dans les zones rocheuses, mais les matériaux de récupération ne sont pas à exclure, surtout dans les zones péri-urbaines (tissu, métal, plastique, carton, etc.).
- Participant de l'autoconstruction, elle est en règle générale construite manuellement et avec les moyens du bord. Elle peut alors s'inscrire dans un choix de vie écologiste ou primitiviste.
Cabane et baraque
Un autre nom courant de ce type de construction est baraque, terme apparu au XIIIe siècle et qui a donné baraquement pour l'habitat regroupé aussi bien en milieu rural qu'urbain, aussi bien en habitat permanent que saisonnier, aussi bien en bâtisse fixe que transportable. Les noms de cabane et baraque ont été utilisés l'un comme l'autre lors des colonisations, et ont servi à former des noms de lieux.
Baraque, ses variantes et ses dérivés ont désigné autrefois des cabanes en pierre sèche : ainsi baracou dans les causses de Blandas et de Campestre (Gard) et à Saint-Félix-de-l'Héras dans le Larzac héraultais ; baraquette au Mont-Saint-Clair près de Sète (Hérault) ; baraque dans le haut Vidourle (Gard) et dans le Châtillonnais (Côte-d’Or); barraca dans les Aspres (Pyrénées-Orientales), barraque (avec deux r) dans l'Aude.
En Europe
Cabanes de la plèbe rurale au début du XXe siècle
Autrefois, la cabane servait généralement d'habitation temporaire ou saisonnière (cabanes d'estive, de défricheurs, de cultivateurs, de bergers, de bûcherons, de charbonniers, de chaufourniers, de boisseliers, de sabotiers, de résiniers dans les Landes, de vanniers et de gardians en Camargue, de cantonniers, de gardes, d'ermites, etc.), mais il lui arrivait aussi d'être l'habitation permanente de familles indigentes installées sur le domaine public ou tolérées en domaine privé.
Aujourd'hui, la construction de cabanes ne concerne plus qu'une infime partie de la population (scouts, auto-constructeurs amateurs, pêcheurs, chasseurs, et enfants...).
Cabanes de pêcheurs et de chasseurs
Les pêcheurs et les chasseurs ont une grande culture de la cabane. Celle-ci peut être leur lieu de travail ou simplement un entrepôt pour leur matériel.
Ces cabanes sont dans la majorité des cas plus une obligation qu'un choix délibéré car il est difficile de construire avec peu de moyens dans des endroits peu accessibles.
Celles des chasseurs ont la qualité d'être discrètes dans leur environnement pour ne pas effrayer les animaux.
La cabane tchanquée est une cabane en bois perchée sur pilotis typique du Bassin d'Arcachon.
Cabanes de scouts
Les scouts sont amenés à fabriquer des cabanes soit pour s'abriter, soit pour ranger des outils, des vêtements, etc. Elles sont en général rudimentaires mais assez solides pour durer plusieurs semaines voire quelques mois. Cette tradition est liée à celle du froissartage.
Cabanes d'amateurs
Cabanes dans les arbres
Article détaillé : Maison dans les arbres.Il existe de nombreuses cabanes d'amateurs, c'est-à-dire construites et habitées non par nécessité mais par plaisir. Beaucoup d'enfants aiment construire des cabanes qui leur servent de terrain de jeu.
Depuis quelques années, se développe une nouvelle mode touristique : la location de cabanes perchées. Il est possible désormais de passer une nuit dans une cabane dans les arbres.
Cabanes en pierre sèche
Par ailleurs, le regain qu'a connu l'autoconstruction à pierre sèche à partir de la fin des années 1970 en France, s'est traduit par l'édification de bâtisses en pierre sèche, plus ou moins conformes aux règles de l'art, sur des propriétés privées, des espaces publics (jardins publics, ronds-points, bords d'autoroute), des sites muséologiques, etc. Ces nouveaux édifices sont généralement baptisés par leur constructeur du nom donné actuellement aux cabanes en pierre sèche dans la commune ou dans la région afférente (capitelle, cadole, caselle, chibotte, etc.).
Cabanes pour appeaux
Dans la région de Marseille, le terme « cabane » désigne non seulement un édifice bâti en dur mais aussi un labyrinthe végétal aménagé au sommet d'un bois pour y déposer des gluaux ou baguettes engluées servant à capturer vivants des oiseaux destinés au rôle d'appelants. On parle, dans ce cas, de « chasse à la cabane » et la personne qui taille la cabane est le « cabanier ». En revanche, l'édifice bâti d'où les chasseurs à l'affût tirent sur des oiseaux, est qualifié de « poste ». On parle alors de « chasse au poste » et de « postier »[1].
En Amérique du Nord
La technique du « pièce sur pièce » ou empilement de tronc équarris suivant un plan rectangulaire rudimentaire et simple a été majoritairement utilisée par les colons qui avaient apporté cette technique d'Europe. (Le système du « colombage » pour constituer des murs (pans de bois) à la façon médiévale a été quelquefois utilisé donnant un niveau architectural toutefois un peu plus élevé que celui de cabane.)
Cabane de colons
Les cabanes des colons étaient faites de rondins de différentes tailles et épaisseurs pour les murs et le toit[2].
Les troncs étaient le plus souvent imbriqués les uns dans les autres afin de renforcer la robustesse de l'édifice.
Cabane à sucre
Article détaillé : cabane à sucre.Au Québec et dans d'autres régions du Canada, on trouve des « cabanes à sucre ».
Elles servent d'abri et de centre de production artisanale aux acériculteurs qui récoltent l'eau de leurs érables pour en faire du sirop.
En Amérique du Sud, en Asie, en Afrique, en Océanie, dans les iles du Pacifique et de l'Océan Indien
Certaines communautés primitives[3], encore préservées de la civilisation industrielle et des technologies qu'elle met à la disposition des gens, vivent dans des cabanes en pleine nature.
On en trouve de l'Amérique à l'Asie en passant par l'Afrique. Elles se trouvent majoritairement dans des zones tropicales ou subtropicales et sont faites, pour beaucoup, de bambou, de feuilles de palmiers ou de divers autres bois exotiques.
Certaines tribus (à Bornéo par exemple) vivant dans une habitation commune, disposent par ailleurs de cabanes en forêt où les couples peuvent s'isoler.
Cabanes de nomades
Beaucoup de nomades fabriquent et utilisent des cabanes par nécessité. Comme ils n'occupent jamais longtemps un même lieu, dès qu'ils s'installent ailleurs, leur intérêt est de construire rapidement des habitations peu coûteuses et rudimentaires car ils savent qu'elles ne leur serviront pas longtemps. Ce sont donc des cabanes par définition.
Notes et références
- Jean-Paul Fiorentino, L'Odyssée de la grive, Éditions Crépin-Leblond, 2011, 248 p., en part. chap. « La cabane ».
- Habituellement, on commençait par établir une fondation en pierre sèche (sans mortier).
- On retirait ensuite les branches d'un grand nombre de troncs pour obtenir des rondins.
- À quelques dizaines de cm du bout de chaque rondin, on faisait une entaille carrée ou en V sur les faces inférieure et supérieure.
- Deux rondins à encoches, posés l'un au-dessus de l'autre, venaient enserrer le bout d'un troisième posé à angle droit.
- L'opération était ensuite répétée, avec raccourcissement progressif des rondins dans les pignons de façon à obtenir un triangle.
- La cheminée, faite de baguettes enduites de terre ou sinon d'un galandage de pierres, montait en même temps que les murs.
- Le toit était construit en rondins de moindre section et couvert de bardeaux.
- Porte et fenêtres étaient découpées à la hache ou à la scie et munis d'un encadrement de planches.
- Les fentes entre les rondins étaient obturées avec des bouts de bois ou bouchées avec un mélange de terre et de paille ou d'argile et de chiffons.
- Si les pièces étaient sciées sur quatre faces, l'intérieur et l'extérieur étaient recouverts d'un enduit ou de planches à clin.
Édification d'une cabane de rondins :
- [1]. « Primitif » vient du latin primitivus, « qui naît le premier »; il est employé ici dans cette acception, qui est traditionnelle en ethnologie, et non dans celle, dérivée et récente, d'« attardé » dans le langage courant. Une caractéristique fondamentale des peuples primitifs est de ne pas avoir d'écriture et donc de moyen de conserver leur histoire, cf
Annexes
Bibliographie
- Marie-France Boyer, Le Génie des cabanes, Thames & Hudson, 2004
- Peter et Judy Nelson, David Larkin, Cabanes perchées, Hoëbeke, 2002
- Luis Espinassous, Le livre des cabanes, Milan, 2006
- Christian Lassure (texte et dessins), Dominique Repérant (photos), Cabanes en pierre sèche de France, Edisud, 2004
- J. Blanc, A. Rouzaud, in J.-C. Duclos et A. Pitte (dir.), Cabanes de bergers en terre des montagnes de l'Ariège, Grenoble, Glénat, 1993, p.
- Georges Buisan, Des cabanes et des hommes. Vie pastorale dans les Pyrénées, Toulouse, Cairn, 2000, p.
Filmographie
- Éloge de la cabane, film documentaire de création, réalisé par Robin Hunzinger, septembre 2004.
Articles connexes
- Cabane tchanquée
- Cabane de résinier
- Cabane de vigne
- Cabane à sucre
- Cabane en pierre sèche
- Pierre sèche
- Cabanisation
- Rorbu
Divers
- Ma cabane au Canada, chanson.
- La Cabane, film de Phil Comeau
Liens externes
Catégorie :- Édifice-type
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