- Boîte (surréaliste)
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La Boîte surréaliste est une expression plastique inventée par Marcel Duchamp et/ou Man Ray.
Sommaire
Principe de l'expression
La Boîte surréaliste, objet fait (a contrario de l’objet déjà tout fait), se risque à proposer en un univers condensé, sculpture et peinture, assemblage et collage d’éléments plus ou moins hétéroclites.
Le maître d'œuvre en cette matière est Marcel Duchamp qui, dans sa Boîte-en-valise réunit son Grand Verre en réduction, des photos de ses ready-made (urinoir, roue de bicyclette), et diverses reproductions d'éléments plastiques et picturaux, comme un cabinet de curiosités de voyage, une valise d'échantillons d'un VRP surréaliste.La Boîte surréaliste déjoue sa fonction d'objet, accommode les matériaux les plus opposés dans leur expression la plus incongrue, défend l'ouvert et permet le fermé, le secret et le dévoilé, le petit et l'immense, le lourd et le léger, retrouve le parfum éventé des cachettes de l'enfance, des tiroirs invisibles de secrétaires profus, des double-fonds de cercueils, détrousse l'équivoque du symbolisme féminin du coffret par sa volonté d'apprivoiser, un peu, l'amour et la mort, rêve les façons d'habiter, de s'enfermer ou d'ouvrir les portes.
Quelques boîtes surréaliste remarquables
- Man Ray « Le Jeu d'échecs », 1920-62 et « Hôtel meublé », 1921.
- Marcel Duchamp « Why not sneeze Rrose Selavy ? », morceaux de marbre taillés comme des cubes de sucre dans une cage à oiseaux d'où sortent un os de seiche et un thermomètre, 1921.
- André Breton et Jacqueline Lamba « Le Petit mimétique », insecte ailé (libellule ?) sur amas de feuilles mortes séchées dans un écrin de bois tapissé d'un papier translucide de couleur miel, 1936[1].
- André Breton « Souris blanche », boîte-poème, 1937.
- Marcel Duchamp « La Boîte-en-valise », 1936-1941 (en série jusqu'en 1968), coffret de cuir rouge contenant 80 œuvres en reproductions diverses : fac-similés et objets miniatures, 41,5 x 38,5 x 9,9[2].
- Hans Bellmer « En souvenir de ma femme Margaret », 1938.
- Joseph Cornell « Les Îles Salomon », "boite de marin" dont le couvercle est tapissé d'une carte des îles Salomon, un compartiment supérieur contient vingt petites boussoles et le compartiment inférieur contient des objets et des scènes gravées inspirés de voyages et d'explorations, 1942.
- Joseph Cornell « Nécessaire pour bulles de savon », 1948[3].
- Joseph Cornell « Vers la péninsule bleue », 1952. Le titre est tiré d'un poème d'Emily Dickinson : "il serait peut-être plus facile d'échouer en vue de la terre que de gagner ma péninsule bleue pour y périr de joie".
- Mimi Parent et Marcel Duchamp « Boîte alerte : missives lascives… » en couverture du catalogue de l'"Exposition inteRnatiOnale du Surréalisme" (EROS) de 1959.
- Élisa Claro-Breton « Lucy, faire », 1971 et « Ne quittez pas », 1972.
- Gilles Ghez « Le Gardien de musée », 1978, "Onirodrame dans un univers à la Fritz Lang, Murnau et Joseph Cornell", Édouard Jaguer.
- Mimi Parent « La Belle cheval », 1982, boîte-relief, 76,5 x 51,9 cm, Galerie François Petit[4]
- Mimi Parent « Adieu vieux monde », 1991, boîte-relief, 85 x 94 cm, collection particulière[5]
- Mimi Parent « Espace bleu », 1991, boîte-relief, 63 x 77 cm, collection particulière[6]
Bibliographie
- Adam Biro et René Passeron (sous la direction de) « Dictionnaire général du surréalisme et de ses environs », Office du livre, Fribourg, Suisse & Presses universitaires de France, Paris, 1982, p. 58
Notes
- Surréalisme et l'amour », Gallimard, catalogue de l'exposition au Pavillon des Arts de Paris du 6 mars au 18 juin 1997, page 95 Vincent Gille & Béatrice Riottot El-Habib (sous la direction de) « Le
- Reproduit dans « Varian Fry et les candidats à l'exil », Actes Sud, 1999, p. 86
- André Breton « Le Surréalisme et la peinture », Gallimard, Paris, 1965, p. 81
- Reproduction dans Colvile « Scandaleusement d'elles. Trente quatre femmes surréalistes », Jean-Michel Place, Paris, 1999, p. 230
- Reproduction dans Colvile, op. cité, p. 232
- Reproduction dans Colvile, op. cité, p. 231
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