- Bonaventure Desperiers
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Bonaventure Des Périers
Pour les articles homonymes, voir Périer.Bonaventure des Périers (ou Bonaventure Des Périers selon la graphie d’époque), né en 1498 à Arnay-le-Duc en Bourgogne, mort en 1543 ou 1544 au même lieu, est un conteur français.
Sommaire
Vie
Après une formation d’humaniste, il collabora en 1534 à la traduction de la Bible de Jacques Lefèvre d'Étaples, parue en 1535, et travailla avec Étienne Dolet, qui préparait ses Commentarii linguae latinae. En 1536, il entra au service de Marguerite de Navarre ou (d’Angoulême), sœur de François Ier, en qualité de valet de chambre. Il publia des poèmes, défendit Clément Marot. En 1544 parut un Recueil des Œuvres de feu Bonaventure des Périers: sa mort remonte donc à 1543 ou 1544. D’après un texte d’Henri Estienne de 1566, des Périers se serait suicidé en se jetant sur son épée.
Une tradition remontant à Henri Estienne en 1566 lui attribue la paternité de Cymbalum mundi (Carillon du monde), en français, avec quatre dialogues poétiques, faits antiques, joyeux et facétieux, son œuvre la plus connue. Publié à Lyon, en 1537, cet ouvrage fut saisi par ordre du Parlement, et détruit. Le Cymbalum était supposé adressé par Thomas du Clénier (l’incrédule) à Pierre Tryocan (anagramme de Croyant). L’hypothèse de Bonaventure des Périers ferait émaner l’ouvrage du milieu évangélique de l’entourage de Marguerite de Navarre. D’autres hypothèses situent son origine à la Sorbonne, ce qui en ferait un pamphlet dirigé contre les évangélistes et les réformés. Enfin, d’autres voient dans cet ouvrage l’œuvre d’un auteur pratiquement athée qui, dans une série d’allégories, ridiculise toute forme de croyance et de connaissance, à la fois catholiques et protestants.
Des Périers est un conteur au style charmant, plein d’esprit et de finesse. Il reprend de la tradition des contes populaires, mais aussi aux Italiens et à François Rabelais, de courtes anecdotes satiriques (apologues) qui brocardent les travers individuels et les abus de pouvoirs de toute sorte.
Il a écrit sous le pseudonyme de « Thomas Du Clénier » (anagramme de Thomas l’incrédule) et collaboré sous, celui "Eutychus" (Bonaventure), à divers travaux sur les livres saints.
« Bonaventure des Périers, une des figures les plus caractéristiques des lettres françaises du XVIe siècle, continue à poser, par son destin d'homme et d'écrivain, des énigmes qui sont loin d'être dévoilées. Tôt disparu, mort sans doute par suicide, il n'est connu que grâce à des allusions disparates susceptibles d'interprétations fort diverses. Novateur timide dans le champ de la poésie qu'il avait marquée de quelques inventions formelles et surtout de sa sensiblité fraîche, un peu naïve; novateur hardi, aux dires de plusieurs critiques, dans le domaine des idées religieuses; auteur incertain d'un recueil de contes qui reste un des chefs-d'œuvre du genre de son époque, il a laissé un héritage varié et contradictoire[1]. »Œuvres
- Pour Marot absent contre Sagon in Les Disciples et amis de Marot contre Sagon, La Hueterie et leurs adhérentz (1537)
- Cymbalum Mundi ou Dialogues satiriques sur différents sujets (1537) - Réédition : Cymbalum Mundi. Édition critique par Max Gauna, Champion, Paris, 2000. Cymbalum Mundi: Adaptation en français moderne par Laurent Calvié, éd. Anacharsis, 2002.
- Discours non plus mélancoliques que divers de choses mesmement qui appartiennent à notre France, et à la fin la manière de bien et justement entoucher les lucs et les guiternes (1557)
- Les Nouvelles récréations et joyeux devis de feu Bonaventure Des Périers, valet de chambre de la royne de Navarre (1558) - Réédition : Nouvelles récréations et joyeux devis : I-XC. Édition critique avec introduction et notes par Krystyna Kasprzyk, Champion, Paris, 1980.
- Ses Œuvres ont été réunies en 1544 et rééditées par Louis Lacour de La Pijardière en 1858.
Bibliographie
- Charles Nodier, Bonaventure Desperiers, Cirano de Bergerac, Éditions J. Techener, Paris, 1841. In-16°, 112 p.
- Adolphe Chenevière, Bonaventure Des Périers, sa vie, ses poésies." (1886), Slatkine Reprints, 1969.
- Bonaventure Des Périers, un Arnétois de la Renaissance : Arnay-le-Duc... 30 août-14 septembre 1986, catalogue d’exposition, les Amis du pays d’Arnay, Arnay-le-Duc, 1986. 27 p.
- Bernard Leblanc, Bonaventure Des Périers : Poète et conteur bourguignon, Éditions des Druyères, Viévy, 1986, 202 p.
- Lire les Nouvelles Récréations et joyeux devis, de feu Bonaventure Des Périers, Clermont-Ferrand, Presses universitaires Blaise Pascal, 2009, 262 p., (ISBN 978-2-84516-399-7),
contient :
- Dominique BERTRAND, « Des Nouvelles Récréations qui ne “sont pas comme les marchandises”: falsification cynique de la “valeur” »
- Jean-Claude ARNOULD, « Le joyeux devis des nouvelles récréations »
- Amélie BLANCKAERT & Romain WEBER, « Nouvelles Récréations et joyeux devis: pour qui ? pourquoi ? »
- Nicolas LE CADET, « L'éloge de la naïveté »
- Nicolas LOMBART, « L'éloge de l'habileté mercurienne: Bonaventure Des Périers face aux “coupeurs de bourses” (nouvelles 79, 80, 81)»
- Anne-Laure METZGER-RAMBACH, « Figure du fol et réflexion sur le monde tel qu'il va »
- Guy DEMERSON, « Éthique et esthétique de l'idiotisme »
- Marie-Claire THOMINE, « Étude littéraire de la “Premiere Nouvelle en forme de preambule” »
- Daniel MENAGER, « La sixième nouvelle des Joyeux Devis »
- Véronique MONTAGNE, « La rhétorique de la séduction dans la nouvelle 16 »
- Pascale MOUNIER, « Densité narrative et dissonance énonciative: le début de l'histoire de maître Arnaud. Étude stylistique d'un extrait de la nouvelle 24 »
- Bruno MENIEL, « Rire caustique ou rire fraternel ? Une lecture de la nouvelle 68 »
Références
- ↑ Nouvelles récréations et joyeux devis, édition annotée et introduite par Krystyna Kasprzyk, Paris, Champion, 1980.
Liens externes
- Les Nouvelles récréations et joyeux devis
- Cymbalum mundi
- Recueil des oeuvres de feu Bonaventure des Périers
- Les Disciples et amys de Marot contre Sagon, La Hueterie et leurs adherentz
- (en) Les nouuelles recreations et ioyeux deuis de feu Bonauenture des Periers, valet de Chambre de la Royne de Nauarre, Lyon, Guillaume Rouille, 1561, avec une introduction savante et une bibliographie
Sources de la date de naissance via l'encyclopédie autodidactique de Quillet, tome 3 page 69. (Sources vérifiables)
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