- Yder
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Yder ou La Romance d'Yder est un roman en vers peu connu dont l'auteur est anonyme, et qui fait partie du cycle arthurien. Il n'existe qu'une unique version conservée dans un manuscrit à l'université de Cambridge. Il remonte aux débuts des romans arthuriens du XIIe siècle, et se révèle étroitement lié à la célèbre sculpture arthurienne de la cathédrale de Modène.
Sommaire
Résumé
L'unique manuscrit racontant l'histoire d'Yder est mutilé, de sorte que celle-ci n'est connue que par fragments[1].
Yder est un jeune noble ignorant de son lignage, qui se rend un jour à la cour du roi Arthur afin d'être sacré chevalier. La reine Guenièvre n'étant pas insensible à ses charmes, Yder provoque la jalousie d'Arthur, de Gauvain et du sénéchal Keu, le roi refusant de l'adouber avant qu'il n'ait prouvé sa valeur. Un jour, alors qu'Yder se trouve dans une chambre en compagnie de des dames dont Guenièvre, et de Gauvain, le vieil ours de la ménagerie royale (aveugle et guidé par son odorat) se libère et les attaque. Gauvain est désarmé et ne peut rien faire, c'est alors qu'Yder combat la bête à mains nues et parvient à la saisir par la tête et le cou, puis à la précipiter dans le vide. L'ours s'écrase sur des rochers et les chiens se jettent sur lui. Cet exploit lui vaut l'admiration de toute la cour, notamment des dames et de Guenièvre. Yder vit d'autres aventures et gagne l'amitié de Gauvain, finissant par être fait chevalier d'Arthur et par épouser Guenloie, mais le roi Arthur lui resta hostile jusqu'au bout[2].
Analyses
Selon l'analyse d'Alison Adam, l'un des épisodes préfigure la scène de la tentation de Sire Gauvain et le chevalier vert, et le fond celtique est bien mit en évidence dans la base du récit. Il est également proche dans le style et parfois dans son contenu de l'œuvre de Chrétien de Troyes[2].
Michel Pastoureau voit dans l'épisode de l'ours « le cœur du roman » et pense qu'il fait écho aux rites de passage tels que ceux qui sont attestés dans la Germanie à l'époque du paganisme nordique. Par ailleurs, l'ours a ici un statut d'animal royal qu'Arthur (le roi-ours) se doit de posséder dans sa ménagerie. De plus, la symbolique de l'ours est ici particulièrement transparente, puisque l'animal est attiré par les femmes et se guide à leur odeur[3].
Notes et références
- M. Payen, Les Origines de la courtoisie dans la littérature française médiévale : Le roman, vol. 2 de Les Origines de la courtoisie dans la littérature française médiévale, Centre de documentation universitaire, 1967, 140 p.
- Adams 1983.
- Pastoureau 2007, p. 104-106.
Annexes
Articles connexes
Liens externes
Bibliographie
- (en) Alison Adams, The Romance of Yder, D.S.Brewer (arthurian studies), 16 juin 1983, 267 p. (ISBN 978-0859911337) [lire en ligne]
- Michel Pastoureau, L'Ours : Histoire d'un roi déchu, Le Seuil, 2007 (ISBN 978-2-02-021542-8)
Catégories :- Cycle arthurien dans l'art et la culture
- Œuvre littéraire médiévale en anglais
- Ours dans la culture
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