Wu Dao

Le Wu Dao (« la voie martiale ») est un art martial traditionnel d’origine sino-vietnamienne.

Historique

De racine sino-vietnamienne, le nom Wu Dao associe terminologie chinoise : Wǔ (武) et vietnamienne : Đạo. Le terme Wu désigne, entre autres en chinois : l'aspect martial, la danse, le mouvement harmonieux. Dao est un terme vietnamien désignant le chemin, la voie ; il correspond au Tao (道) chinois, au Do japonais. Wǔ Đạo signifie la voie martiale, la voie du mouvement harmonieux.

L’origine du nom Wu Dao suit les origines du Wu Dao. En effet il dérive en partie du Việt Vũ Đạo, dont le terme Vu viendrait de la déformation du mot chinois wŭ (五), cinq, relatif à une légende selon laquelle la naissance du Vu Dao remonterait à l’époque Ming (XV^e siècle) et à la mise en commun du savoir de cinq experts en arts martiaux dans la province de Phuoc Tuy au sud du pays dans le but de faire face à l’occupant chinois (1407-1428), leur savoir réunit, ils ont alors initié les habitants de la province. C’est ainsi qu’avec la participation du peuple, dans tout le pays les Ming furent vaincus et Lê Lợi se proclama roi. Ces cinq maîtres étaient chacun spécialisés dans l’étude d’une « arme », l’un connaissait le combat à main nue, un autre le maniement du fléau, un autre le maniement du bâton, un le maniement du sabre et le dernier possédait une grande intelligence et une connaissance de la philosophie. Avec la déformation du terme Wu en Vu, l’idée de danse ou de discipline du mouvement imprègne l’école du Vu Dao.

Le Vũ s’est à nouveau déformé pour devenir Wǔ, avec sa signification martiale et en gardant l’idée du mouvement harmonieux dans la pratique.

Principes

Le Wu Dao invite le pratiquant à découvrir la philosophie qui l’imprègne et qui imprègne tout le Viet Nam, c'est-à-dire le confucianisme, le taoïsme et le bouddhisme et le culte des ancêtres.

Ainsi, les grandes valeurs présentes sont le respect, le courage, la persévérance, la confiance et l’humilité. On retrouve aussi l’importance de la transmission, la transmission du savoir des anciens sans négliger l’évolution de la pratique.

Tenue

La tenue du Wu Dao, le vo phuc, peut être considérée comme un signe de l’influence taoïste sur le Wu Dao de par l’utilisation des symboles duong et am (yin et yang). En effet cette tenue se compose d’une veste blanche proche du ciel (am ou yang) et d’un pantalon noir proche de la terre (duong ou yin) et symboliserait donc l’union du ciel et de la terre, du am et du duong, porté par le pratiquant du Wu Dao.

Le logo du Wu Dao est généralement porté sur la veste du vo phuc, du côté gauche, symboliquement le côté du cœur.

Grades

Pour différencier les pratiquants il n’existe que trois ceintures différentes dans le Wu Dao auxquelles s’ajoutent les grades décernaient après la ceinture noire, les Dang.

La ceinture blanche : c’est la première ceinture du pratiquant, celle du débutant ou du novice. Il la porte du début de sa pratique jusqu’à l’obtention de la ceinture noire. Pendant cette période c’est au professeur de juger la progression et les étapes franchies par l’élève. Après une certaine période et quand le professeur juge qu’il est prêt l’élève peut passer les épreuves afin d’obtenir la ceinture noire.

La ceinture noire : elle marque une nouvelle étape dans la pratique, la fin du noviciat et signifie que le pratiquant possède un certain nombre de connaissances techniques et théoriques. Après, la ceinture noire la progression est marquée par le passage des Dang au nombre de cinq, qui symbolisent l’augmentation de la maîtrise et qui sont représentés par le marquage de points blancs à l’extrémité droite de la ceinture.

La ceinture blanche et noire : à partir du troisième Dang, la ceinture est noire d’un côté et blanche de l’autre. Cette nouvelle ceinture symbolise une nouvelle étape dans la pratique et certifie une maitrise de l’art martial.

Pratique

La pratique du Wu Dao se compose d’exercices variés visant à améliorer aussi bien le mental que le physique.

On trouve dans la pratique des exercices d’échauffement et de travail du corps dont le but est le renforcement musculaire, l’amélioration de la souplesse, de l’endurance, de la coordination, de la résistance, de l’équilibre ou encore de la mobilité.

La partie technique comprend des techniques offensive et défensive à travailler seul et à deux, ces techniques utilisent les pieds, poings, balayages, piques et tranchants de la main, paumes, coudes, projection, clefs, casses et ciseaux.

Il y a également les enchainements codifiés, les Quyen (équivalant des Kata japonais), qui consistent à travailler individuellement un ensemble de techniques et de déplacement qui forment un combat imaginaire codifié. Les noms des Quyen rappellent là aussi l’influence chinoise sur le Wu Dao, avec le premier mot indiquant le numéro du Quyen en caractère chinois et le deuxième en vietnamien (exemple du deuxième Quyen : Liang (两) Dang).

Le Wu Dao consiste en un travail externe, mais aussi interne, la partie interne comprend des exercices sur la respiration des exercices énergétiques et de la méditation.

La pratique du Wu Dao aborde également le travail du maniement des armes, qui sont le bâton, le fléau (nunchaku) et le sabre.

Sources

• Maurice G. Nguyen Cong Tot, Đạo, Édition arts et traditions du pays des Viets.
• Tran Thi Hao, Une introduction à la connaissance du Vietnam, L’Harmattan.

Liens externes

• Site de la fédération

• Portail arts martiaux et sports de combat