- William Playfair
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William Playfair (né à Dundee le 22 septembre 1759 – 11 février 1823), ingénieur et économiste écossais, est le promoteur des diagrammes statistiques[1]. William Playfair a introduit trois grands types de diagramme : en 1786 la série chronologique et l’histogramme de données économiques, puis en 1801 le diagramme circulaire montrant les proportions relatives des parties au tout[2].
Sommaire
Biographie
Playfair, quatrième fils d'un pasteur presbytérien de Dundee, fut d'abord un homme des Lumières ; parmi ses frères, il y eut l’architecte James Playfair et le mathématicien John Playfair. Lorsqu'en 1772 son père mourut, William n'avait encore que 13 ans, et son frère aîné dut prendre en charge sa famille et l'éducation de la fratrie. Après un apprentissage dans l'atelier d'Andrew Meikle, l’inventeur de la batteuse, James Watt le recruta comme projeteur et assistant en 1777[3].
Playfair exerça une multitude de métiers, tour à tour mécanicien-projeteur, orfèvre, comptable, marchand, courtier, statisticien–économiste,, traducteur, spéculateur immobilier, banquier et éditeur. Dès 1775, il partageait son temps entre la mécanique et une activité de journaliste d'opinion et pamphlétaire. Il quitta le bureau de Watt en 1782 pour s'établir à Londres à son compte comme orfèvre, mais il fit faillite. Ardent royaliste, il partit en 1787 pour Paris, et participa à la Prise de la Bastille deux ans plus tard. De retour à Londres en 1793, il y ouvrit une banque de dépôt sans trouver davantage le succès escompté. Il fut maître-chanteur et connut la prison[3].
Invention de l'histogramme
En 1765, soit vingt ans avant les premières publications de Playfair, le chimiste Joseph Priestley avait le premier eu recours à une frise chronologique, dans laquelle des barres superposées de différentes longueurs permettaient de comparer les époques auxquelles vivaient différentes personnes. Selon Beniger et Robyn[4], « La frise chronologique de Priestley fit sensation et connut un grand succès commercial, avec pas moins de douze rééditions. »
Ces frises ont directement inspiré à Wiliam Playfair l’invention de l’histogramme, qui apparaît pour la première fois dans son Commercial and Political Atlas, publié en 1786. Toujours selon Beniger and Robyn[4], « C'est le manque de données disponibles qui mena Playfair à cette invention. Il avait, dans son Atlas, compilé une série de 34 planches sur les importations et exportations de différents pays sur plusieurs années consécutives, et les exploita en traçant ce qu'il appelait des surface charts, graphiques de séries chronologiques ; c'étaient des graphiques ombrés entre l'axe des abscisses et la courbe. Mais comme Playfair ne disposait pas de données pour l'Écosse, il représenta ses statistiques commerciales pour chaque année séparément, faisant figurer 34 bâtons par planche, soit un pour chacun des partenaires commerciaux. »
Ainsi, dans cet histogramme, il put représenter les importations et les exportations de l'Ecosse pour l'année 1781 avec 17 pays : « Cet histogramme est le premier graphique à ne pas localiser ni dater les données, comme le faisaient jusque-là les tableaux de chiffres ou la frise chronologique de Priestley. Il offre une solution pure pour comparer les grandeurs discrètes[4]. »
Graphiques
Playfair qui, comme Bonaparte, clamait que les dessins valent mieux que des tableaux de chiffres, est crédité de l’invention des graphes chronologiques, des histogrammes, et des diagrammes circulaires. Ses graphiques de séries chronologiques passent encore aujourd'hui pour des parangons de clarté.
Playfair publia d'abord The Commercial and Political Atlas à Londres en 1786. Cet ouvrage comprotait 43 séries chronologiques et un histogramme, qui fut apparemment pour l'époque une innovation. Cet livre passe pour le premier à offrir des graphiques statistiques.
Le Statistical Breviary de Playfair, publié à Londres en 1801, contient le premier exemple de diagramme circulaire[5],[6].
Le « cycle » de Playfair
La citation suivante, connue dans le monde anglo-saxon comme le Playfair cycle, est un exemple non-apocryphe du cycle de Tytler relatif à la décadence des démocraties :
...wealth and power have never been long permanent in any place.
...they travel over the face of the earth,
something like a caravan of merchants.
On their arrival, every thing is found green and fresh;
while they remain all is bustle and abundance,
and, when gone, all is left trampled down, barren, and bare[7].Son caractère
Spence et Wainer (2001) dépeignent Playfair comme « un ingénieur, un économiste et un agitateur » tandis que l'encyclopédie Eminent Scotsmen le qualifie de « mécanicien inventif et écrivain polymathe ». Elle compare sa carrière à celle de son célèbre aîné, John Playfair, éminent professeur de l'université d’Édimbourg, et conclut sur l'importance d'une « attitude ferme et déterminée dans l'existence » et sur la part du « génie[8]. »
Œuvres
- 1786. The Commercial and Political Atlas: Representing, by Means of Stained Copper-Plate Charts, the Progress of the Commerce, Revenues, Expenditure and Debts of England during the Whole of the Eighteenth Century.
- Élémens de Statistique [« Statistical Breviary; Shewing, on a Principle Entirely New, the Resources of Every State and Kingdom in Europe »], Londres, Wallis, 1801 (réimpr. Paris, 1802) [lire en ligne]
- 1805. A Statistical Account of the United States of America by D. F. Donnant. London: J. Whiting. William Playfair, Trans.
- 1807. An Inquiry into the Permanent Causes of the Decline and Fall of Powerful and Wealthy Nations: Designed To Shew How The Prosperity Of The British Empire May Be Prolonged.
Notes et références
- Paul J. FitzPatrick, « Leading British Statisticians of the Nineteenth Century », dans J. of the American Statistical Association, vol. 55, no 289, mars 1960, p. 38-70. Cf.
- "Milestones in the history of thematic cartography, statistical graphics, and data visualization". pp 13-14. Retrieved 7 July 2008. Michael Friendly (2008).
- « Who Was Playfair? », dans Chance, no 10, 1997, p. 35–37 [texte intégral]. D'après
- « Quantitative graphics in statistics: A brief history », dans The American Statistician, no 32, 1978, p. 1–11 : "Priestley's timelines proved a commercial success and a popular sensation, and went through dozens of editions." D'après
- Edward Tufte, The Visual Display of Quantitative Information, Chesire, CT, Graphics Press, 2001, p. 44.
- Ian Spence, « No Humble Pie: The Origins and Usage of a statistical Chart », dans J. of Educational and Behavioral Statistics, no 30 (4), 2005, p. 353–368 [texte intégral]. Cf.
- An Inquiry into the Permanent Causes of the Decline and Fall of Powerful and Wealthy Nations, p. 102. William Playfair (1807).
- Ian Spence and Howard Wainer (2001). "William Playfair". In: Statisticians of the Centuries. C.C. Heyde and E. Seneta (eds.) New York: Springer. pp. 105–110.
Annexes
Articles connexes
- Charles Joseph Minard
- cycle de Tytler
Liens externes
Bibliographie
- Invitation à la lecture du petit livre rouge de William Playfair (1759-1823) par Antoine de Falguerolles (INRIA)
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « William Playfair » (voir la liste des auteurs)
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