- Wen Jia
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Wen Jia ou Wen Chia ou Wen Kia, surnom: Xiucheng, nom de pinceau: Wenshui, né en 1501, mort en 1583. Peintre chinois. XVIe siècle.
Sommaire
Biographie
Second fils de Wen Zhengming, Wen Jia est un peintre très doué qui commence toutefois sa carrière artistique assez tard. Dans sa jeunesse il est maître d'école à Huzhou (province de Zhejiang. Il est aussi connu comme poète, connaisseur et critique de peinture. Homme très cultivé, il est plus remarquable par l'érudition et le raffinement que par le génie créateur, aussi ses œuvres sont-elles de grande qualité, mais rarement marquées par une forte personnalité[1].
Style et traditions
- École de Wu
La plupart des membres de l'école de Wu restent relativement fidèles à la tradition qui accorde la primauté à la définition linéaire; les styles qui éliminent, ou peu s'en faut, la ligne, ne les ont presque jamais séduits. Chen Chun (en) est l'un des seuls à suivre, à l'exclusion de toutes autres, les manières paysagistes de Mi Fu et de Mi Youren. Comme dernier exemple du paysage de l'école de Wu, cette délicieuse feuille d'album de Wen Jia, fils de Wen Zhengming, et le plus intéressant peut-être, avec son neveu Wen Boren, de ses vingt et quelques descendants qui se consacrent à la peinture[2].
Paysage dans l'esprit des poèmes de Du Fu, poète dont le peintre inscrit ces quelques vers en tête de sa composition: «L'eau bleue vient de loin et descend par mille torrents; des montagnes de jade sont là dans un ordre aérien, leurs sommets glacés». Par la vertu de ce couplet, se lève en Wen Jia une vision de rêve, avec d'étranges pics lavés par les eaux et des cascades qui se précipitent du haut d'une falaise dans un lac bouillonnant. La plénitude des formes et la ligne fluctuante des contours tout aussi bien que les pâles lavis de couleurs accentuent l'immatérialité de la scène[3].
Ses premiers paysages sont datés 1558-1559 et les meilleurs sont de petites études d'après nature. Comptant parmi les dernières de l'école de Wu, ses œuvres masquent souvent une réelle sophistication derrière un faux-semblant de naïveté et satisfont pleinement l'idéal esthétique des peintres lettrés, ennemis jurés de l'habileté voyante et de fini. Comme Chen Chun, Wen Jia évite de propos délibéré l'asymétrie et la diagonale, la règle depuis des siècles. Il dispose ses formes suivant un axe imaginaire qui coupe la composition en deux dans le sens de la hauteur. On trouve certes des précédents à ce procédé de construction, mais il n'en constitue pas moins un écart par rapport aux normes reconnues. Il y a plus étonnant: l'incompatibilité entre les deux moitiés de l'œuvre, que sépare une masse montagneuse, où les angles de vue et l'inclinaison du sol sont entièrement différents[4].
Il est pourtant assez rare de rencontrer autant d'originalité chez les derniers membres de cette école de Wu dont le déclin est signifié par un formalisme toujours plus grand et par une perte graduelle d'élan créateur. Cette émotion partout diffuse, cette admirable et poétique douceur des grands maîtres se transforme chez leurs disciples, artistes de second plan, en platitude ennuyeuse. Néanmoins, à la fin de l'époque Ming, l'école de Wu est encore une force stabilisatrice; elle incarne la séduction du rationnel en face de l'agitation assez frénétique des derniers représentant de l'école Tchö-Kiang et de l'excentricité violente de certains individualistes[5].
Musées
- New York: (Metropolitan Museum of Art):
- Pavillons au bord de l'eau, éventail signé.
- Osaka (mun. Art Mus.):
- Le chant du luth, daté 1569, encre et couleurs sur papier, d'après un poème de Bo Jyui (Bai Jyui (en)), rouleau en hauteur.
- Paris Mus. Guimet:
- Paysage, daté 1558, encre et couleurs légères sur fond moucheté d'or, éventail.
- Pavillon au bord de l'eau, éventail.
- Pékin (Mus. du Palais):
- Pavillon et pont au pied d'une montagne, signé et daté 1574, encre sur papier.
- Shanghai:
- Longues journées dans les monts tranquilles, couleurs sur papier, rouleau en longueur.
- Taipei (Nat. Palace Mus.):
- Sur l'île des Immortels, encre et couleur sur papier, rouleau en hauteur.
- Couleurs d'automne sur le lac Shihu, encre sur papier, feuille d'album.
- Pics et torrents dans l'esprit des poèmes de Du Fu, daté 1572, encre et couleurs légères sur papier, feuille d'album.
Bibliographie
- Dictionnaire Bénézit, Dictionnaire des peintres,sculpteurs, dessinateurs et graveurs, vol. 14, éditions Gründ, janvier 1999, 13440 p. (ISBN 2700030249), p. 540
- James Cahill (trad. Yves Rivière), La peinture chinoise - Les trésors de l'Asie, éditions Albert Skira, 1960, 212 p., p. 132, 133-134-135
- Nicole Vandier-Nicolas, Peinture chinoise et tradition lettrée, Éditions du Seuil, 1983, 259 p. (ISBN 2020064405), p. 168-211-212
- Yang Xin, Richard M. Barnhart, Nie Chongzheng, James Cahill, Lang Shaojun, Wu Hung (trad. Nadine Perront), Trois mille ans de peinture chinoise, Éditions Philippe Picquier, 1997, 4 02 p., p. 222
Notes et références
- Dictionnaire Bénézit 1999, p. 540
- James Cahill 1960, p. 132
- James Cahill 1960, p. 133
- James Cahill 1960, p. 134
- James Cahill 1960, p. 136
Catégories :- Peintre chinois
- Naissance en 1501
- Décès en 1583
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