- Villa au grand péristyle de Vieux-la-Romaine
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Villa au grand péristyle de Vieux
Présentation Géographie Pays France Région Basse-Normandie Département Calvados Localité Vieux Coordonnées Géolocalisation sur la carte : Basse-Normandie
Géolocalisation sur la carte : France
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La Villa au grand péristyle aussi appelée domus du bas de Vieux est une villa gallo-romaine du site archéologique de Vieux-la-Romaine, l'antique Aregenua, située à environ 10 km au sud de Caen. Par ses proportions et l'état de conservation de ses éléments de décor dont un ensemble de colonnes sculptées, elle est unique surtout au nord de la Loire. Elle témoigne du processus de romanisation, de diffusion des modèles architecturaux méditerranéens. La fouille exhaustive a également permis de retracer l'histoire de l'insula sur laquelle elle est située, du Ier siècle au Ve siècle après J.-C. L'ampleur des découvertes est à l'origine du projet d'ouverture d'un musée de site qui est le musée archéologique de Vieux-la-Romaine, inauguré en 2002.Sommaire
Histoire
La villa a été fouillée par Pascal Vipard entre 1988 et 1991. Les fouilles ont été les plus importantes menées à Vieux depuis 1864[1].
L'étude de la villa a permis de suivre l'évolution de sa construction à sa destruction[1].
Des origines à l'épanouissement
Les premières occupations du site le sont avec des constructions légères de bois, torchis et sols de terre battue aux Ier et IIe siècles après J.-C. Le secteur de la villa avait peut-être une vocation artisanale. Le quartier est quadrillé de voies vers 125-150 après J.-C[2].
L'insula du milieu du IIe siècle est occupée par deux constructions, qui sont davantage connues de par la réutilisation de certains éléments dans les constructions suivantes[3]. Les maisons du troisième quart du IIe siècle sont déjà des bâtiments de grande taille[4]. Un des bâtiments est détruit pour permettre une extension de l'autre vers 170-180 après J.-C. que les archéologues ont baptisée Maison au petit péristyle de par la présence d'un tel péristyle[5]. A la fin du IIe ou au début du IIIe siècle des aménagements importants ont lieu : un viridarium occupe désormais la cour et l'état de la bâtisse justifie l'appellation de Maison au grand péristyle[5].
Déclin et destruction
La villa subit un incendie dans la seconde moitié du IIIe siècle mais elle est réparée et porte le nom de maison à la mosaïque en damier du nom d'un élément de décor. La qualité de vie a baissé et des artisans s'installent dans la villa qui a pu continuer toutefois à servir d'habitation[6]. Dans le premier tiers du IVe siècle, un nouvel incendie ruine un édifice déjà quasiment abandonné. Le cardo perce les ruines vers 330-340[7]. Les gravats sont répandus dans la villa. Une installation perdure toutefois car des antoniniens et une monnaie de Gratien ont été trouvés dans une fosse. Une monnaie d'Arcadius a également été trouvée ailleurs sur le site de la villa. Le site sert ensuite de ressource pour les matériaux de construction de manière ponctuelle et à grande échelle, vers 475-550 suite à la découverte d'une hache franque[8].
Description
La villa s’étend sur 1 250-1 500 m2, sur un plan gréco-italique de 50,80 m sur 30,80 m mais l'espace clos de mur était de 1 421 m2. Il faut y ajouter un étage estimé par le fouilleur à 572m2, outre une galerie de façade[9].
14 pièces étaient présentes au rez-de-chaussée. Le nombre de pièces d'habitation de l'étage est inconnu[10]. La villa s'organisait autour d’une cour centrale, ornée d’un bassin (impluvium) et entourée d’un péristyle. Un système d'hypocauste assurait le chauffage de plusieurs pièces.
La salle d’apparat, la cour et le jardin étaient décorés richement : fresque d’Achille et Téthys, sculptures bacchiques, colonnes ciselées de motifs végétaux, piliers ornés de bas-reliefs, mosaïques… Ces éléments de décoration sont exceptionnels[10].
La domus a conservé aussi une partie de son dallage d’origine en calcaire. C’est une demeure typiquement méditerranéenne qui prouve l’assimilation de l’architecture romaine par les Gaulois du Nord. Elle est selon le fouilleur « représentative des grandes demeures aristocratiques provinciales [...] et présentant un caractère ostentatoire très affirmé »[10].
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Colonne aux motifs bacchiques (vigne et raisins) remontée pour partie au Musée archéologique de Vieux-la-Romaine.
Notes et références
- Pascal Vipard, La cité d'Aregenua, p. 83
- Pascal Vipard, La cité d'Aregenua, p. 84
- Pascal Vipard, La cité d'Aregenua, p. 86
- Pascal Vipard, La cité d'Aregenua, p. 86-89
- Pascal Vipard, La cité d'Aregenua, p. 89
- Pascal Vipard, La cité d'Aregenua, p. 90-91
- Pascal Vipard, La cité d'Aregenua, p. 91
- Pascal Vipard, La cité d'Aregenua, p. 92
- Pascal Vipard, La cité d'Aregenua, p. 89-90
- Pascal Vipard, La cité d'Aregenua, p. 90
Voir aussi
Liens internes
Liens externes
Bibliographie
- Pascal Vipard, La cité d'Aregenua (Vieux, Calvados); chef-lieu des Viducasses. état des connaissances, Château-Gonthier, 2004.
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