- Union athlétique du chantier
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Union athlétique du chantier 
Sigle U.A. Chantier Sport représenté Multisports Création 1905 Président Jean-Jacques Verniest Siège 24 rue Hénard, 75012 PARIS Affiliation Fédération sportive et culturelle de France Site internet http://www.lechantier.asso.fr/accueil/ modifier 
Fondée en 1904, l'Union Athlétique du Chantier (U.A Chantier) est un ancien patronage paroissial du 12° arrondissement de Paris toujours actif aujourd'hui.
Sommaire
Historique
En 1904 le curé de l'église "Saint-Antoine des quinze-vingt" charge son vicaire, l'abbé Francis Poivrel, de créer un patronage de garçons. Celui-ci loue immédiatement le hangar d'un négociant en bois au 199 rue de Bercy, face à la gare de Lyon, et entreprend de réunir auprès des notables de l'arrondissement les fonds nécessaires à son aménagement en salle polyvalente avec multiples annexes.
Les premiers pas : 1904-1914
L'inauguration et l'annonce officielle de l'ouverture du patronage et des ses activités a lieu le 25 décembre 1905, alors que les travaux se poursuivent. Les enfants prennent alors l'habitude de se retrouver "sur le chantier" et le nom reste accolé à l'association. Si 40 enfants assistent à ce premier arbre de Noël, ils sont 500 l'année suivante et 700 en 1907[1].
Destiné aux jeunes de milieux populaires, le patronage ne tarde pas à attirer les fils de la bourgeoisie locale, apportant sa contribution au brassage social du quartir. Les conférences du Vendredi soir, ouvertes à tous, jouent dans ce domaine un rôle décisif.
La volonté de jouer un rôle social auprès des plus démunis se matérialise par la création d'une centrale d'achat, de consultations médicales] hebdomadaires gratuites pour les membres et leur famille, de consultations juridiques, d'une tontine et d'un bureau de placement.
Le développement culturel repose sur un groupe théâtral qui ne tarde pas à assurer trois séances mensuelles, une harmonie et une clique de 60 musiciens qui se produisent dans les kiosques à musique de la capitale puis une chorale et un orchestre qui permettent d'élargir le répertoire aux opérettes. Des cours de dessins sont organisés dès 1906 et un photo-club apparait l'année suivante.
L'UA Chantier adhère en 1906 à la fédération gymnastique et sportive des patronages de France [2]où elle marque particulièrement sa place en présentant simultanément jusqu'à 400 gymnastes dans certains concours. Mais elle ne néglige pas le sport naissant et dès 1909 engage cinq équipes de football dans les divers championnats. Elle participe l'année suivante au premier cross national, initie des cours de natation.
La formation religieuse est intégrée au fonctionnement et la messe dite dans une chapelle propre au patronage : le 28 avril 1907, 90 jeunes y font leur première communion. L'enjeu nationaliste devenant important pour légitimer les catholiques, la formation des futurs conscrits est mise en œuvre la même année et dès 1908 l'association présente chaque année plus de 20 candidats au brevet d'aptitude militaire.
La Grande Guerre et ses suites : 1914-1939
L'abbé Poivrel achète sur les deniers familiaux une propriété sur les bords du lac Leman afin d'y emmener en vacances les enfants du quartier[3]. Alors qu'une équipe est à Hermance depuis le 14 juillet pour préparer la première colonie de vacances la guerre éclate le 1er Aout. Les colons restent à Paris et 400 membres de l'association sont mobilisés ; 103 n'en reviennent pas.
Cependant à Paris l'œuvre continue à fonctionner et renforce même ses activités sociales. Dès le 15 mai 1918, la colonie d'Hermance peut enfin accueillir 130 enfants qui y restent jusqu'en septembre pour échapper au bombardement de la capitale par la Bertha.
Et dès la paix revenue, l'abbé Poivrel relance les activités, créant dès 1918 une mutuelle pour les adhérents. Il est secondé à partir de 1932 par l'abbé Jean Labbe, un ancien du Chantier qui vient d'être ordonné[3] et prend la direction de la colonie qui accueille chaque année plus de 150 enfants et dont les travaux d'aménagement s'accélèrent, l'abbé Poivrel ayant fait don de sa propriété à l'association.
Le groupe théâtral renforcé par l'orchestre se lance à partir de 1924 dans la production d'opérettes qui feront la réputation du Chantier. La gymnastique est une des meilleures sections de l'UD Seine et assurément la plus nombreuse. Le football aligne de 15 à 20 équipes qui doivent parfois s'entraîner et même jouer sur des terrains vagues où il faut amener les buts avec soi.
L'abbé Poivrel n'imagine pas une œuvre éducative sans l'apport des parents et dès 1908 il a impliqué les pères et les hommes de la paroisse au sein d'une Association des aînés du Chantier (AAC) [2]. Il élargit son action aux mères des membres qu'il mobilise au sein de l'ouvroir où elles confectionnent les tenues sportives et les costumes du groupe théâtral. Il ouvre les activités culturelles et la colonie aux "petites soeurs" des membres dès 1924 ; mesure quasi révolutionnaire pour l'époque.
La seconde Guerre et l'évolution : depuis 1945
Les travaux de la colonie d'Hermance viennent à peine de se terminer que la guerre éclate et qu'elle est occupée par les Allemands puis les Italiens. Deux cents membres partent au front, 17 sont tués et 84 restent captifs pendant cinq ans. La colonie est déplacée en 1941 et 1942 à Juilly en Seine et Marne mais réintègre Hermance dès 1943 pour se réfugier à Recloses en forêt de Fontainebleau l'année suivante. Puis Hermance est définitivement réinvestit
Les activités sportives et culturelles ont repris. La gymnastique après avoir retrouvé toute sa place a failli disparaître mais survit néanmoins. Le football reste une activité forte et gagne la coupe de France FSCF en 1955 avant de voir l'activité se réduire à une école de foot. Mais d'autres activités apparaissent : le volley-ball, l'escalade, le tennis, le tennis de table.
A la fin des années soixante, l'UA Chantier échappe aux difficultés liées aux positions de l'Église de France à l'égard de ses œuvres. Mais l'abbé Jean Labbe tombe malade et doit abandonner ses fonctions en 1972[4]. Les laïcs vont assurer la direction jusqu'en 1981 où un autre ancien du Chantier, l'abbé Marc Constantieux reprend les rènes : avec trois prêtres directeurs en un siècle le Chantier est un cas unique en France. Cependant l'association connaît d'autres difficultés, d'abord immobilières. Expropriée en 1973 l'association se réinstalle Quai de la Rapée dans une zone peu accessible aux membres et perd alors une grande parie de ses effectifs. Dès son arrivée, l'abbé Constentieux s'empresse de quitter ce lieu inapproprié pour des locaux neufs dans la ZAC de Reuilly [4].
Elle subit aussi la désertion des centres de vacances et la professionnalisation de leur encadrement ainsi que celle des pratiques sportives. Mais elle s'efforce néanmoins de poursuivre aujourd'hui sa mission d'œuvre chrétienne et sociale qui orne toujours son sigle.
Deux cents enfants participent régulièrement au centre de loisirs ou aux activités des sections sportives ; le groupe théâtral et l'orchestre poursuivent leurs activité et le fonctionnement du centre d'Hermance s'est adapté aux nouveaux besoins[5].
Notes et références
- Munoz, 2009, p. 131
- Munoz, 2009, p. 132
- Munoz, 2009, p. 133
- Munoz, 2009, p. 134
- Munoz, 2009, p. 135
Bibliographie
- Laurence Munoz, Des patronages aux association, Paris, L’Harmattan, 2009
Liens annexes
Catégories :- Patronage
- Club omnisports français
- Association affiliée à la Fédération sportive et culturelle de France
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