Trône de Dagobert

Le Trône de Dagobert est un siège en bronze du haut Moyen Âge mentionné pour la première fois par l'abbé Suger et qui était conservé dans le trésor de Saint-Denis. Traditionnellement, il est désigné comme le trône de Dagobert, mais aucune source historique fiable atteste précisément de cette fonction. Il est conservé au Département des monnaies, médailles et antiques de la Bibliothèque nationale de France.

Description du trône de Dagobert Ier

Le trône est constitué de deux parties distinctes en bronze en partie doré :

• Un siège pliant, sur le modèle des sièges curules antiques, quatre montants terminés par des protomés de panthère à décor gravé réunis par des traverses articulées, ce système de pliage a été bloqué au XII^e siècle. L'assise était formée de larges bandes de cuir.
• Un dossier ajouré et deux accoudoirs en bronze à décors de rinceaux comme on en voit sur des enluminures carolingiennes. Ces compléments ont été vraisemblablement ajoutés sous le règne de Charles le Chauve (843-877).

Datation du trone de Dagobert Ier

Le siège pliant est difficile à dater précisément, deux options sont possibles, soit l'époque mérovingienne, ce qui conforterait la tradition faisant intervenir Dagobert I^er (629-639), soit une époque postérieure faisant référence à la renaissance lombarde sous Charlemagne, des enluminures carolingiennes montrent le même genre de trônes décorés de protomés de fauves (représentation, par exemple, de l’empereur Lothaire en son psautier).

Histoire du trône de Dagobert Ier

détail des protomés de panthère

Le trône est répertorié par Suger dans l'inventaire du trésor de Saint-Denis au milieu du XII^e siècle. Il en parle dans son ouvrage De Administrationne et déclare l'avoir fait restaurer car il le retrouve bien délabré^[1] : parce que « sur ce siège, les rois avaient la coutume de s'assoir pour recevoir l'hommage des grands de leur royaume »^[2]. Suger, en l'attribuant à Dagobert, veut montrer l’ancienneté de Saint-Denis et ses liens étroits avec la monarchie française.

Dès 1076-1080, des rois capétiens sont représentés sur leur sceau assis en majesté sur un siège similaire.

En 1625, l'abbé Dom Doublet signale que le prêtre célébrant la messe au grand autel de la basilique de Saint-Denis s'y asseyait. En 1791, le trône est transféré, avec 13 autres objets du trésor considérés comme Monuments des Arts et des Sciences, à la Bibliothèque royale. Ce siège, considéré comme une regalia, garde une haute valeur symbolique, sa dernière utilisation est faîte par Napoléon I^er qui s'y assoit lors de la distribution de l'Ordre de la Légion d'honneur au camp de Boulogne en 1804.

Une copie, réalisée en fonte de fer dorée d'après moulage, est fabriquée au début du XIX^e siècle et est encore visible dans la basilique de Saint-Denis^[3], cette copie est classée monument historique au titre d'objet depuis 1999.

Source de documentation du trône de Dagobert Ier

Cartel descriptif qui présente l'objet au Cabinet des médailles de la BNF.

Notes et références

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