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Trouble des conduites alimentaires
Classification et ressources externesCIM-10 F50. CIM-9 307.5 MeSH D001068 Les troubles des conduites alimentaires (ou troubles des comportements alimentaires) (TCA)[1], se caractérisent par un trouble en rapport à l'alimentation. Cette psychopathologie qui présente sous des formes diverses peut apparaitre à tout âge mais touche principalement les adolescents, notamment les filles. Elle peut être reliée à un autre trouble psychique comme les dépressions, les psychoses (délire d'empoisonnement) ou traduit un fonctionnement borderline et/ou addictif.
Les TCA sont à distinguer d'affections organiques telle par exemple la « véritable » anorexie qui est un trouble strictement médical. En clinique, ces différentes formes se présentent soit de manière isolée soit mixte : l'anorexie mentale, la boulimie, le pica, le mérycisme, l'orthorexie, l'hyperphagie, la sitiomanie et la carpophobie.
Les TCA peuvent être transitoires ou durables et alors parfois devenir invalidants, engendrant même un risque vital (en particulier pour l'anorexie mentale). Les traitements de ces troubles sont effectués en collaboration entre par exemple le pédiatre, le pédo-psychiatre ou pédo-psychologue. Ils comprennent généralement des aspects psychothérapeutiques, éducatifs (comportementaux), diététiques et médicaux. Les traitements mobilisent de surcroît souvent l'entourage, famille, conjoint, etc.
Sommaire
Origine
Les troubles de l’alimentation sont une conséquence de troubles psychiques variés, souvent inconscients. Ils se manifestent par exemple par une préoccupation tyrannique du poids, ou au contraire une négligence totale du corps ou encore des attitudes qui ressemblent aux auto-mutilations. Ils comportent parfois une dimension suicidaire à laquelle le spécialiste consultant doit particulièrement veiller. Les enjeux psychiques de ces symptômes doivent être appréciés et évalués en fonction de la personne qui en souffre et de son histoire, celle de son environnement y compris l'environnement de la petite enfance et d'évènements déclencheurs de la symptomatologie. La seule présence - ou absence - d'un symptôme ou d'un autre ne suffit pas pour établir un diagnostique différentiel.
La mode de minceur, les mauvaises habitudes alimentaires, les phénomènes d'imitation entre adolescents, l'influence des médias - et autres facteurs socioculturels - jouent un rôle certain mais qu'il est difficile d'apprécier et qui de toute façon est assez peu pertinent dans les prises en charge. Origine sociale : anorexie plus fréquente dans les classes sociales moyennes et supérieures[2].
Prévention
S’il n’existe pas de moyens efficaces pour guérir des TCA, il y a, en revanche, des moyens pour prévenir ces maladies. Deux niveaux de prévention peuvent se distinguer :
- La prévention primaire, qui consiste à prévenir un problème avant qu’il n’apparaisse, en développant des habitudes nutritionnelles plus équilibrées (réglementation en matière de publicité ou de restauration scolaire, par exemple) et en luttant contre l’apologie de l’extrême minceur (exemple : charte signée avec les professionnels du secteur de l’image).
- La prévention secondaire qui consiste à freiner le développement d’une maladie, en intervenant le plus tôt possible auprès d’une population à risque. Cela se fait avec le patient et sa famille ainsi que le médecin référent et l’ensemble des éducateurs[3],[4],[5].
Causes
Les troubles des conduites alimentaires sont classifiés en tant que trouble d'Axe I[6] dans le manuel diagnostique et statistiques des troubles mentaux (DSM-IV) publié par l'Association Américaine de Psychiatrie (AAP). Il existe de nombreuses causes psychologiques facteurs des troubles des conduites alimentaires, certaines de ces causes remplissent le critère de diagnostic d'Axe I ou d'un trouble de la personnalité codé en Axe II est ainsi comorbide au trouble alimentaire diagnostiqué. Les troubles de l'Axe II sont des sous-types des "groupes", A, B et C. La cause entre les troubles de la personnalité et les troubles des conduites alimentaires doit être complètement établie[7].
Notes et références
- Association Américaine de Psychiatrie, DSM-IV-TR: manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, Masson, 2003 (ISBN 2-294-00063-1)
- Henri Chabrol, L'anorexie et la boulimie de l'adolescente, Que sais je?, 1998
- Habitudes alimentaires
- Présentation du plan « Santé des jeunes », 27 février 2008. Consulté le 9 septembre 2011
- TROUBLES DES CONDUITES ALIMENTAIRES : COMMENT PRÉVENIR SANS NUIRE » Sarah-Jeanne Salvy, «
- (en) Personality profiles in eating disorders: rethinking the distinction between axis I and axis II., vol. 158, 2001, 547–62 p.
- (en) The comorbidity of eating disorders and personality disorders: a meta-analytic review of studies published between 1983 and 1998., vol. 5, 2000, 52–61 p.
Annexes
Articles connexes
- Anorexie mentale
- Boulimie
- Troubles alimentaires non spécifiques
- Enfine (association)
Bibliographie
- Hilde Bruch : Les yeux et le ventre, éd. Payot-Rivages, 1994, (ISBN 2228888362)
- Karin Bernfeld: "Déjouer les troubles alimentaires", Flammarion/Librio, 2007
- René Roussillon et coll. : Manuel de psychologie et psychopathologie clinique générale, 2007, (ISBN 9782294049569)
- David Le Breton : L'adieu au corps, éd. Métailié, Paris, 1999, (ISBN 2864243261)
Liens externes
Catégorie :- Trouble nutritionnel
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