- Trotula de Salerne
-
Trotula de Salerne est un médecin femme qui travaillait à Salerne, en Italie, entre le XIe et le XIIe siècle. Plusieurs ouvrages traitant de la santé des femmes lui sont attribués, incluant Les Maladies des femmes, Traitements pour les femmes, et Soins cosmétiques pour les femmes. Dans l'Europe du Moyen Âge, ces textes constituaient une source d'information essentielle pour tout ce qui touchait à la santé des femmes[1].
Les trois textes précités, Les Maladies des femmes, Traitements pour les femmes, et Soins cosmétiques pour les femmes, sont généralement désignés sous le nom de Trotula.
Sommaire
Biographie
On sait en réalité très peu de choses de sa vie. On pense qu'elle appartenait à l'École de médecine de Salerne. Le spécialiste du Moyen Âge qu'était Caspar Wolff affirma que les textes de Trotula avait en réalité été écrit par un homme, un esclave romain libéré[2]
Trotula de Salerne prôna l'accouchement sans douleur grâce à l'opium[réf. nécessaire] dans son ouvrage Trotulae curandarum aegritudinum mulierorium ante et post partum (traitement des femmes malades avant et après l'accouchement)et jeta les bases de la médecine féminine avec son De passionibus mulierum curandarum, Trotula Major, son ouvrage fondamental.
Au Moyen Âge, puis à la Renaissance, les scientifiques tentèrent de la faire passer pour un homme, refusant l'existence d'une femme médecin et l'église catholique refusa ses techniques dites « maudites » puisque la volonté de Dieu était celle de l'enfantement dans la douleur (« dans la peine tu enfanteras des fils », Genèse, 3.6).
La théorie la plus reconnue aujourd'hui quant à son identité reste celle d'un médecin effectivement femme.
Ouvrages
Le Trotula
Depuis la fin du XIIIe siècle, on regroupe trois textes sous ce titre :
- Maladies des femmes (De passionibus mulierum curandarum, Trotula Major)
Composé de 27 sections, il décrit toute une série de problèmes de santé concernant les femmes, tels que ceux liés aux règles et à l'accouchement. À la différence de Traitements pour les femmes, ce texte propose des explications théoriques des différentes affections. Ces explications proviennent des théories gynécologiaues de Galien. Ceclui-ci affirme que les femmes sont plus froides que les hommes et sont donc incapables de « cuire » leurs aliments ; aussi ont-elles recours aux règles pour éliminer le surplus. Dans la gynécologie selon Galien, la menstruation est considérée comme un phénomène important et sain. L'auteur de Maladies des femmes décrit en détail différentes manières de réguler la menstruation.
La question du mouvement de la matrice féminine, autre point important de la gynécologie selon Galien, est également abordée en détail. Le mouvement vers le haut, appelé « suffocation » de la matrice, provoque un certain nombre de problèmes. L'auteur explique que cette « suffocation » provient d'un excès de la « semence » de la femme (encore une idée propre à Galien), et propose plusieurs remèdes possibles.
D'autres problèmes sont traités en détail, comme le traitement de la fistule vaginale, et le régime à faire suivre à un nouveau-né. L'auteur du texte a probablement été initiée à la gynécologie de Galien au travers de textes médicaux arabes, tels que le Viatique d'Ibn Al Jazzar[3].
- Traitement pour les femmes
Ce texte dresse la liste des traitements pour les différentes affections dont pouvaient souffrir les femmes (ainsi d'ailleurs que quelques problèmes de santé masculins). On y trouve peu d'explications sur les causes du problème de santé ; à la place de cela, ce sont les soins à donner qui sont d'abord et avant tout décrits. Les problèmes abordés sont variés, allant du coup de soleil à la stérilité. Les remèdes font souvent appel à des mélanges d'herbes et d'épices. Les traitements recensés dans ce texte trouvent leur source dans la tradition orale des régions méditerranéenne, plutôt que de textes arabes ou d'autres venant de la médecine de Galien[4].
- Soins cosmétiques pour les femmes (De Ornatu Mulierum, L'Ornement des dames)
On y voit décrites des techniques pour blanchir les dents, purifier la peau, s'épiler, et colorer les lèvres. Ce texte est plus court que les deux autres. Beaucoup des soins qui y sont décrits sont d'origine musulmane[5].
Autres ouvrages
En dehors du Trotula, on ne connait de l'auteur que deux autres textes.
Références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Trotula » (voir la liste des auteurs)
- Green, Monica: The Trotula, page xi. U. of PA, 2001.
- Rowland, Beryl: Medieval Woman’s Guide to Health, page 3-4. Kent State, 1981.
- Green, pages 17-25, 65-87.
- Green, pages 89-112.
- Green, pages 113-124.
Biographie
- Monica H. Green, The Trotula: a medieval compendium of women's medicine, Philadelphie, University of Pennsylvania, 2001. (ISBN 0-8122-3589-4).
Wikimedia Foundation. 2010.