- Trombone à pointes fines
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Le principe du trombone à pointes fines aurait été évoqué pour la première fois au cours des années 1750, par Matthias van den Gheyn, qui cherchait alors à perfectionner le système du trombone dit 'classique'. Il lui reprochait notamment une pression trop importante imposée aux muscles labiaux, qui provoquait un échauffement du pourtour des lèvres, donnant lieu à des irritations.
Se servant de ses travaux précédents sur la composition à métaux alliage des orgues de la collégiale Saint-Pierre de Louvain, il utilisa les fines pointes en laiton servant de marteau pour le déclenchement hydraulique des tuyaux, innovation déjà surprenante dans le milieu des organistes. Le laiton, métal pauvre par essence, servait alors de 'tampon' dans le déclenchement du système tubulaire, s'interposant en vrilles successives dans la rythmique du clavier, dont le souffle était alors actionné par des systèmes polymorphes (pédales, soufflets). Métal peu dense et malléable, le laiton, par son action déformante, transmettait l'énergie nécessaire aux soufflets pour émettre le son. De ce principe, van den Gheyn tira une application concrète : le souffle du tromboniste devait être transmis par un rotor interne, transmettant de vibrations via les pointes sus-nommées. Le premier prototype fut confectionné en 1752, mais révélait quelques faiblesses au niveau des pointes. Gheyn sollicite alors l'aide du mathématicien Joseph-Louis Lagrange, avec qui il met au point l'application théorique du système, après diverses modélisations :
Relation liant colonne d'air et système des pointes fines rotatives : u(t) = S un cos( nw 0 t + Y n ).
Le souffle est alors transmis et accéléré par le rotor qui s'auto-entraine selon la fréquence de résonance du cuivre et la fréquence de la note. A ceci s'ajoute une astuce simplissime mais ingénieuse : la force centrifuge, qui permet au rotor d'effectuer une accélération régulière, accentuant ainsi la force de souffle (voir les études de Henri Bouasse) sans nécessairement impliquer une pression croissante des lèvres, et donc une douleur.
Ce système, délicat à mettre en place, ne fut jamais réellement fabriqué. Seuls quelques prototypes ont été réalisés, et un seul connu à ce jour, réalisé par Matthias van den Gheyn lui même, existe encore (collection de Paul Hindemith).
Catégorie :- Instrument à vent de la famille des cuivres
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