- Théorème de Glaeser
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Le théorème de Glaeser, en analyse mathématique, est une caractérisation de la continuité de la dérivée de la racine carrée des fonctions de classe C2. Il a été publié en 1963 par Georges Glaeser[1], puis simplifié par Jean Dieudonné[2].
Énoncé et démonstration
Théorème de Glaeser — Soit une fonction de classe C2 sur un ouvert U de . Alors est de classe C1 sur U si et seulement si ses dérivées première et seconde s'annulent aux zéros de f.
Démonstration du Théorème de Glaeser en une variable1) Donnons d'abord une condition nécessaire et suffisante pour que soit dérivable sur : Si est dérivable en x0, alors comme .
Si , alors , et si f(x0) = 0, alors et f'(x0) = 0. Or, f étant de classe C2, d'après le théorème de Taylor-Young (T.Y), , et donc , . D'où, comme , on a , et dans ces conditions, , soit, en passant à la limite en et , admet pour dérivées à gauche et à droite en x0, et . Ainsi, si est dérivable en x0, alors nécessairement f''(x0) = 0.
Réciproquement, si , alors par théorème de composition de fonctions dérivables, est dérivable en x0, de dérivée . Si f(x0) = 0, alors il est nécessaire d'après ce qui précède, pour que soit dérivable en x0, que f'(x0) = f''(x0) = 0. Si on suppose donc f(x0) = f'(x0) = f''(x0) = 0, alors comme f est C2 d'après le théorème de T.Y, f(x) = (x − x0)2ε(x), où et donc , , soit , et f(x) est dérivable en x0, car .
En définitive, est dérivable sur si et seulement si , ou bien et alors , ou bien f(x) = f'(x) = f''(x) = 0, et dans ce cas, .
2) Maintenant on suppose que f(0) = f'(0) = f''(0) = 0. Soit α > 0 et . Montrons que , on a :On suppose que M(α) > 0, quitte à prendre . , alors , et d'après l'inégalité de Taylor-Lagrange sur [x;x + h], , et donc . On en déduit donc que , et fixé dans [ − α;α]. Montrons que P(h), polynôme du second degré en h, est en fait positif pour tout , et donc son discriminant Δ est négatif ou nul, soit , ce qui est l'inégalité demandée. Or, , soit en appliquant l'inégalité des accroissements finis (I.A.F) à f' sur , et donc . Si, par l'absurde, Δ et h1,h2 sont les racines P(h), où h1 < h2, alors et . On en déduit donc que h1 et h2 sont de même signe et, d'après : on a donc, soit , soit et donc , soit (par l'absurde). Ainsi, dans tous les cas, , et ce est contradictoire.
3) On en déduit maintenant la condition nécessaire et suffisante du théorème de Glaeser. On sait que est dérivable en x0 si et seulement si , ou bien ou bien f(x0) = f'(x0) = f''(x0) = 0. Quand , et donc dans un voisinage de x0 par continuité, alors comme dans ce voisinage, , par les théorème généraux, est continue en x0. Quand f(x0) = f'(x0) = f''(x0) = 0, on se ramène en 0 par changement de variable. Ainsi, on pose g(x) = f(x0 + x), et donc g est C2,g(0) = g'(0) = g''(0) = 0 et est dérivable en 0 de dérivée . Si g(x) = 0 dans ce voisinage de 0, alors g'(x) = g''(x) = 0 aussi, et donc dans ce voisinage, soit est continue en 0, ie est continue en x0. Si l'on suppose que dans un voisinage V de , alors d'après le point 2, pour tout α > 0, et pour tout , où . Ainsi, , soit . Or par continuité de g'' en 0, il est clair que , d'où , et donc est continue en 0, soit est continue en x0.Références
- article G. Glaeser, Racine carrée d'une fonction différentiable, Ann. Inst. Fourier 13, no 2 (1963), 203--210 :
- Résumé Zbl, article p.85, article p.86, article p.87 (la p.88, non accessible gratuitement sur internet, ne contient que les deux dernières lignes de l'article et la référence à Glaeser) J. Dieudonné, Sur un théorème de Glaeser, J. Analyse math. 23 (1970), 85--88 :
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- Racine carrée
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