- Thefarie Velianas
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Thefarie Velianas est le nom qui apparaît sur les fameuses Lamelles de Pyrgi, datées d'environ 500 av. J.-C., comme étant celui qui a dédié le temple à la déesse Ishtar ou Astarté (Uni pour les Étrusques).
Sommaire
Histoire et interprétations
« De Thefarie Velianas le nom propre est en lui-même intéressant. La présence de Thefarie au VIe siècle av. J.‑C. rappelle le Thebris véien et le Tiberinus albain, éponymes du Tibre, laissant supposer l'existence d'un filon légendaire étrusque concernant un mythique Thebris, altéré et confus par les traditions romaines. »
— Ludovico Magrini, en « Archeologia », n° 25, janvier-février 1965.
Selon l'interprétation faite par Sabatino Moscati du texte punique de la lamelle, Thefarie Velianas était le « roi » (MLK) de Caere (aujourd'hui Cerveteri) dont Pyrgi était le port : « À la dame Astarte. Ceci est le lieu sacré / qui a fait et qu'a donné / Thefarie Velianas, régnant / sur Caere ... »
Peu de choses, hormis le nom, sont connues de ce personnage, le plus ancien haut magistrat étrusque dont nous possédons les preuves formelles de son existence. Les autres, le lucomone de Chiusi, Porsenna, le roi de Rome Tarquin et Mastarna, sont connus à travers de sources littéraires comme Ab Urbe condita libri de Tite Live.
Le fait que les lamelles d'or avec la dédicace de Velianas soit rédigée en deux langues, l'étrusque et le punique, tend à démontrer que le haut magistrat de Caere, ville pas particulièrement amie de Carthage, a été imposé aux Étrusques par les Phéniciens à l'intérieur du tissu des alliances anti-helléniques dans la mer Thyrrénienne. Il est probable que Carthage tira profit VIe siècle av. J.‑C., de la crise provoquée par l'expulsion des Tarquins de Rome aux environs de l'année 509 av J.-C., afin de ressouder le contrôle des côtes de la mer Thyrrenéenne.
Rappelons que les traités (traités Rome-Carthage datent de la même époque.
Ludovico Magrini écrit :
« L’hommage de Thefarie Velianas à la déesse Astarté a été interprété soit comme une manifestation de sympathie envers l'allié soit comme une démonstration de soumission. »
— Ludovico Magrini, cit..
Tandis que Moscati souligne :
« ...en synthèse Thefarie Velianas voulut rendre hommage à une déesse carthaginoise dans sa ville et il le fit de la façon la plus visible et onéreuse. »
— Sabatino Moscati, Italia Punica, Rusconi, Milan, 1995, p. 350
Mais pourquoi rendre un hommage dans une façon aussi visible ? Si nous rappelons que Caere était la seule ville étrusque à maintenir un thesaurus près du temple de Delphes, en Grèce, signification d'une politique étrangère philo- hellénique, on peut penser à une imposition de Thefarie Velianas par les Carthaginois ou plus simplement à un revirement politique interne à la ville.
L'inscription sur la lamelle semble établir que la dédicace du temple ainsi que la production de la lamelle ait été effectuée durant la troisième année du « règne ». La traduction exacte des concepts par rapport à la valeur institutionnelle reste difficile. Le "MLK" du texte punique correspond (ma attenzione, le lamine non sono traduzioni l'una dell'altra) à l'étrusque zilath, plus proche du terme romain rex ou du grec autocrator.
On déduit encore du texte phénicien de la lamelle que Thefarie Velianas recherche une justification de son propre pouvoir par une sorte de droit divin. Le texte dans la proposition de Moscati, déclame que dans le temple :
« ... il a construit une édicule vu qu'Astarté a mis dans sa main / de régner pour trois ans... . »
— Sabatino Moscati, Italia Punica, Rusconi, Milan, 1995, p. 350.
Une autre traduction du même texte précise :
« J'ai construit le temple parce que Astarté me l'a demandé... »
— AA.VV, Mauro Cristofani, Etruschi: una nuova immagine, Giunti, 2000. p. 131.
Signe évident d'une tentative d'attribuer à la volonté de la déesse le pouvoir exercé par Thefarie Velianas sur sa ville.
Alors on peut se rappeler des prises de pouvoir en Étrurie par des chefs militaires, vrais seigneurs de guerre qui, comme les frères Vibenna, occupèrent les espaces politiques que l'ancienne aristocratie n'arrivait plus à maîtriser. Un autre exemple est l'élection, mal perçue par les autres villes étrusques, du roi de Véies Lars Tolumnius peu d'années avant la chute de Véies dont parle Tite Live dans Ab Urbe condita libri (V.19).
Articles connexes
Bibliographie
- AA.VV, (Mauro Cristofani) Etruschi: una nuova immagine, Giunti, 2000.
- Luciano Magrini, in «Archeologia», n. 25, janvier-février 1965.
- Sabatino Moscati, Italia Punica, Rusconi, Milan, 1995.
Sources
- (it) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en italien intitulé « Thefarie Velianas » (voir la liste des auteurs)
Catégories :- Histoire étrusque
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