Événements de Vitoria

Événements de Vitoria

Les Événements de Vitoria de 1976 ou connu sous la version espagnole des Sucesos de Vitoria se réfèrent aux événements qui se sont déroulés le 3 mars 1976 dans la ville alavaise de Vitoria-Gasteiz en Pays basque, pendant la transition espagnole et dans lesquels la confrontation de la Police Armée avec des travailleurs abrités dans l'église de Saint François d'Assise, dans le quartier de Zaramaga, pendant des journées de grève a résulté par le décès de 5 d'entre eux et provoqué des blessures par balle de 150 autres.

Manuel Fraga Iribarne, en 2007, ministre responsable des forces de l'ordre en 1976, bien qu'il se trouvait en Allemagne.
Paroisse de Saint François d'Assise, à Vitoria-Gasteiz.
Lluis Llach à l'Olympia à Paris.

Sommaire

Histoire

Mémorial des victimes, dans la rue Bernal Díaz de Luco, face à la paroisse de Saint François d'Assise.

Pendant le mois de janvier 1976 quelque six mille travailleurs entamaient une grève contre le décret de limites salariales et pour de meilleures conditions de travail. Deux mois plus tard ils organisaient pour la troisième fois une grève générale qui a été réprimé massivement le 3 mars. Ce même jour la police armée est entrée dans l'église Saint François d'Assises de Vitoria-Gasteiz, dans laquelle était prévu d'effectuer une assemblée de travailleurs et, faisant abstraction de la décision du curé et du contenu du Concordat, aboutit au délogement. À peines quelques seconds plus tard ils lançaient des gaz lacrymogènes dans une enceinte fermée et bloquée de gens créant indignation et surtout la panique générale. Ceux qui sont sortis par devant à moitié asphyxiés et des mouchoirs dans la bouche ont été bastonnés sur les flancs et ceux de devant ont tués avec des mitraillettes et des pistolets.

La police a résolu la situation qu'ils avaient créé, en assassinant Pedro María Martínez Ocio, travailleur des Forges Alavaises, 27 ans, Francisco Aznar Clemente, ouvrier boulanger et un étudiant, 17 ans, Romualdo Barroso Chaparro, d'Agrator, 19 ans, José Castillo, de Basa, une société du Groupe Arregui, 32 ans. Deux mois plus tard mourrait Bienvenido Pereda, travailleur de Grupos Diferenciales, 30 ans. Deux travailleurs assassinés directement sur les lieux des faits, quatre blessés très graves dont trois mourraient, plus de soixante blessés graves, la moitié avec des blessures par balle, et les centaines de blessés légers.

Samedi, Manuel Fraga Iribarne alors Ministre du Gouvernement avec Rodolfo Martín Villa, Ministre des Relations Syndicales et le Général Campano, directeur de la Guardia Civil, essayaient, en visitant les blessés, de réduire l'impact de sa décision. Ce jeudi le Secrétaire Général du SPD d'Allemagne annulait l'entrevue avec Fraga qui prenait part à une campagne diplomatique pour vendre internationalement une réforme garantie par la monarchie.

Encore interdits les droits de réunion, manifestation et de grève, les syndicats, illégaux également, en janvier organisent des grèves dans toute l'Espagne. Elles ont eu une importance spéciale dans la couronne industrielle madrilène et à Vitoria-Gasteiz. La réponse du gouvernement a été la répression policière habituelle, qui à Vitoria-Gasteiz a produit quatre manifestants morts et plusieurs centaines de blessés le 9 mars pendant une charge anti-troubles. Au lieu de résoudre le conflit, les désordres se sont multipliés et ces grèves générales de protestation se sont succédé pendant plusieurs mois.

Conséquences

Ces incidents accélèrent l'action de l'opposition démocratique, et leur unité d'action. La Junte Démocratique et la Plateforme de Convergence sont fondue dans la Coordination Démocratique ou Platajunta le 26 mars. Cette nouvelle assemblée exerce une plus grande pression politique sur le gouvernement, exigeant amnistie, liberté syndicale, démocratie et rejette les lois réformistes.

Une commission du Parlement basque a considéré les responsables politiques des événements « aux titulaires des ministères agissants dans ce conflit » : Manuel Fraga Iribarne, ministre de Gouvernement (que se trouvait toutefois en Allemagne pendant les événements, exerçant la titularisation dans des fonctions Adolfo Suárez), Rodolfo Martín Villa, ministre des Relations Syndicales, et Alfonso Osorio, ministre de la Presidence[1].

Ce fait montre la divergence de la nouvelle Église avec le franquisme depuis 1965. Si bien que durant les premières années il ait ignoré les lloros d'après-guerre justifiant la croisée de l'anticommunisme, après le Concile Vatican II elle s'est approché des travailleurs étant donné le changement de génération, comme il était arrivé chez les prolétaires, beaucoup plus agressif qui ses ascendants (lesquels étaient considérés comme le soutien passif fondamental du Régime franquiste par des « estomacs reconnaissants »).

Réparation et reconnaissance des victimes

Après l'investiture à la présidence du gouvernement de José Luis Rodriguez Zapatero, le groupe du Parti nationaliste basque (PNV) a formulé le 19 mai 2004 une question au sénat dans laquelle il s'intéressait à l'éclaircissement des faits de Vitoria-Gasteiz[2].

En 2006, la proposition de loi de Mémoire Historique considérera les victimes de cet événement comme victimes de la dictature, bien qu'elle arrive 5 mois après le décès de Francisco Franco.

Transcription de la conversation de la police (version originale

V-1 a Charlie. Cerca de la iglesia de San Francisco es donde más grupos se ven. ­Bien, enterados.

Charlie a J-1. Al parecer en la iglesia de San Francisco es donde más gente hay. ¿Qué hacemos? ­Si hay gente ¡a por ellos! ­¡Vamos a por ellos!».

«­J-1 a Charlie. Charlie, a ver si necesitas ahí a J-2. ­Envíalo para aquí para que cubra la espalda de la iglesia. ­J-3 a J-1 Estamos en la iglesia. ¿Entramos o qué hacemos? Cambio».

«…­Entonces lo que te interesa es que los cojan por detrás. ­Exacto». Entrada a la parroquia de San Francisco de Asís.

«­J-1 a J-2 Haga lo que le había dicho (acudir en ayuda de Charlie a Zaramaga). ­Si me marcho de aquí, se me van a escapar de la iglesia. ­Charlie a J-1. Oye, no interesa que se vayan de ahí, porque se nos escapan de la iglesia. ­...Mándennos refuerzos, sino, no hacemos nada; sino, nos marchamos de aquí sino, vamos a tener que emplear las armas de fuego. ­Vamos a ver, ya envío para allí un Charlie. Entonces el Charlie que está, J-2 y J-3, desalojen la iglesia como sea. Cambio. ­No podemos desalojar, porque entonces, entonces ¡Está repleta de tíos! Repleta de tíos. Entonces por las afueras tenemos Rodeados de personal ¡Vamos a tener que emplear las armas! Cambio. ­Gasead la iglesia. Cambio. ­Interesa que vengan los Charlies, porque estamos rodeados de gente y al salir de la iglesia aquí va a ser un pataleo. Vamos a utilizar las armas. Seguro, además ¿eh? ­Charlie a J-1. ¿Ha llegado ya la orden de desalojo a la iglesia? ­Si, si la tiene J-3 y ya han procedido a desalojar porque tú no estabas allí. ­Muy bien, enterado. Y lástima que no estaba yo allí».

«Intento comunicar, pero nadie contesta. Deben estar en la iglesia peleándose como leones. ­¡J-3 para J-1! ¡J-3 para J-1! Manden fuerza para aquí. Ya hemos disparado más de dos mil tiros. ­¿Cómo está por ahí el asunto? ­Te puedes figurar, después de tirar más de mil tiros y romper la iglesia de San Francisco. Te puedes imaginar cómo está la calle y cómo está todo. ­¡Muchas gracias, eh! ¡Buen servicio! ­Dile a Salinas, que hemos contribuido a la paliza más grande de la historia. ­Aquí ha habido una masacre. Cambio. ­De acuerdo, de acuerdo. ­Pero de verdad una masacre».

Hommage

L'auteur compositeur catalan Lluís Llach a écrit le jour suivant la chanson Campanades a morts en hommage aux victimes. Chanson qu'il interprète à nouveau pour commémorer le 30e anniversaire, dans un concert émouvant dans le pavillon Fernando Buesa Arena de Vitoria-Gasteiz. Le groupe basque Betagarri a consacré une chanson à ces faits sur son disque Hamaika Gara. Aussi le groupe Oi! de gasteiztarra (gentilé de Vitoria-Gasteiz), Mossin Nagant a écrit une chanson relatant ces évènements.

Notes et références

Liens externes

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Événements de Vitoria de Wikipédia en français (auteurs)

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