- Soulèvement du curé Matalas en Soule
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- Peio Etcheverry-Ainchart, Louis XIV et le Pays basque, Elkar (ISBN 978 84 9783 790 3)
- Xamar, Orhipean - Le pays de la langue basque, Pamiela, 2010 (ISBN 978 84 7681 476 5)
- Roncal et de Salazar, en Espagne. bien qu'ils aient pu, dans un premier temps, s'enfuir dans les vallées de
- Eugène Goyheneche, Le Pays basque, SNERD Pau 1979 Expression empruntée à
On appelle soulèvement du curé Matalas la rébellion populaire qui embrasa la Soule en 1661 sous le règne de Louis XIV.
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Causes
En France, les XVe et XVIe siècles avaient vu l'établissement du monopole fiscal au profit du roi, monopole qui se renforça au XVIIe siècle, l'État et le pouvoir royal se confondant. Colbert, contrôleur général des finances, devient l'homme-clé d'un royaume où le roi est le seul à pouvoir décider du montant des impôts et de leur destination[1].
Les provinces du Pays basque français (Labourd, Basse-Navarre et Soule), sont exemptes de la plupart de ces impôts (tels que la taille) du fait de leur statut de pays d'États, mais la pression fiscale centrale s'intensifie.
En 1639, Louis XIII prend possession des terres indivises de Soule, et le silviet, l'assemblée provinciale qui élit le syndic général et a autorité sur la gestion des biens communaux, est alors obligé de s'endetter pour les racheter. En 1661, le roi, sous l'impulsion du comte Arnaud de Trois-Villes qui se porte acquéreur des terres, autorise le recouvrement des dettes de la province sur ses habitants eux-mêmes.
C'est le détonateur de la révolte populaire, qui débute en juin 1661, en réaction au colbertisme et aux appétits nobiliaires.
Soulèvement armé
La révolte est menée par Bernard de Goyheneche, dit Matalas, curé de Moncayolle (Pyrénées-Atlantiques) d'où il est originaire.
À la tête de 7 000 hommes (estimation du chevalier de Béla[1]), Matalas met sur pied, dès septembre 1661, un contre-gouvernement qui a autorité pour lever des taxes et prendre des mesures judiciaires et économiques.
Malgré une tentative de négociation avec l'administration royale (envoi d'un représentant plénipotentiaire auprès du roi), l'affrontement armé devient inévitable.
Il débute par une victoire des Souletins, aux cris de Herria ! Herria ! (le Peuple ! le Peuple !) à Undurein[2]. Mais, le 12 octobre 1661, les insurgés sont écrasés à Chéraute par la noblesse souletine et les troupes de Bordeaux dirigées, par le capitaine mercenaire Calvo, et Matalas doit prendre la fuite.
Durant la révolte, les rebelles brûlent plusieurs maisons de Chéraute. Ils avaient précédemment assiègé la ville de Mauléon et son château.
Exécution et décapitation de Matalas
Matalas est arrêté le 13 octobre 1661 près d'Ordiarp, dans la tour de Jentañe.
Transporté au château de Mauléon, il est condamné à mort par arrêt du Parlement de Bordeaux[1], avec huit autres insurgés[3], et exécuté le 8 novembre de la même année, décapité sur la place centrale de Licharre. Sa tête est accrochée à l'un des canons du château, puis déplacée à l'entrée de la ville où elle restera exposée jusqu'au 31 décembre 1661[2], date à laquelle elle est dérobée pour être enterrée en secret.
De cette révolte, le pouvoir de la noblesse sort renforcé et la démolition des institutions souletines[4] est désormais inéluctable. Dès la fin 1661, le port d'armes à feu est par exemple interdit dans la province (bien qu'il faille attendre le début du siècle suivant pour que cette mesure soit effective).
Matalas fait partie du panthéon basque, figure mythologique d'une opposition au centralisme d'État, et de l'attachement aux symboles culturels locaux.
Jusqu'à 1966 une croix rappelait le lieu de sa mort ; elle disparut lors de la création d'un rond point routier.