Simon Vigor

Simon Vigor
Simon Vigor
Biographie
Naissance 1515
Évreux
Ordination
sacerdotale
1545
Décès 1er novembre 1575
Carcassonne
Évêque de l'Église catholique
Archevêque de Narbonne
Du 1570 au 1575

Simon Vigor, vers 1515 à Évreux et mort le 1er novembre 1575 à Carcassonne, est un théologien et controversiste catholique français.

Biographie

Fils de Raynaud Vigor, médecin à la cour, Vigor vint enfant, vers 1520, dÉvreux à Paris pour y faire ses études. Brillant élève, il étudia les arts libéraux, le grec et lhébreu, puis la théologie. Entré au collège de Navarre en 1540, il fut élu recteur de lUniversité et obtint son doctorat en théologie, en 1545. Il avait été placé à la tête de la paroisse de Saint-Germain-le-Vieux[1].

Vigor fut ensuite pourvu de la dignité de grand pénitencier de léglise dÉvreux, emploi qui ne lempêcha pas de prêcher, décrire et de disputer avec beaucoup de succès contre les réformés. Il se fit un grand renom dans la carrière dorateur sacré quil inaugurait, et Paris, Rouen, Metz, entre autres cités du royaume, devaient applaudir à son éloquence. Il nétait pas tendre pour les réformés quil combattait avec une telle ardeur, que Launoy dit quil mérita dêtre appelé « hœreticorum malleus »[2] On rapporte même quil interdit lentrée de sa maison à des parents dévoyés, tant quils ne reprirent pas le chemin de lÉglise. Ce nétait, cependant, que leur conversion quil désirait, comme il le montra à loccasion de lexécution pour hérésie dAnne du Bourg quil tenta vainement dassister dans ses derniers moments. Il sattira ainsi le mécontentement de la Sorbonne, mais il opéra plusieurs conversions, dont celle, entre autres, de Pierre Pithou.

En 1562, il prit part à la conférence de Saint-Germain et defendit fermement la cause catholique au nom de la Sorbonne par Théodore de Bèze et les autres calvinistes. À son retour du Concile de Trente il sétait rendu, lannée suivante, avec son évêque, Gabriel Le Veneur, et son compatriote Claude de Sainctes, évêque dÉvreux et il sétait fait remarquer par son érudition dans les discussions sur les mariages clandestins et les indulgences, il se démit de sa charge à la pénitencerie dÉvreux pour vaquer plus facilement à la prédication. Bientôt après, il fut chargé de gouverner, comme curé, la paroisse de Saint-Paul de Paris. Il continua de prêcher dans Paris et ailleurs.

En 1566, lui et Claude de Sainctes se mesurèrent, à Paris, dans un combat théologique avec deux célèbres calvinistes, Jean de lEspine, ancien religieux augustin qui avait assisté au colloque de Poissy, et Sureau du Rosier, qui avait été correcteur dimprimerie avant de vaquer au ministère évangélique. Un contemporain, Gilbert Génébrard dit au sujet de cette conférence : « De lEspine et du Rosier, ministres, disputant à Paris touchant la religion, furent honteusement vaincus, ce qui détermina, dans le synode calviniste suivant, la décision que désormais il ny aurait plus de conférence avec les catholiques[3]. » Les Actes de cette conférence ont été publiés, à Paris, en 1568, in-8°.

Vigor, qui avait le titre et exerçait les fonctions de prédicateur de Charles IX et de chanoine théologal de Notre-Dame, sacquit enfin tant de réputation par son zèle contre les calvinistes, que le cardinal de Ferrare, archevêque de Narbonne étant mort à Rome, en 1570, le pape Grégoire XIII le choisit pour remplir ce siège archiépiscopal. Aussitôt sacré, Vigor se rendit dans son diocèse et y travailla avec fruit jusquà sa mort, survenue cinq ans plus tard, avec la réputation dun remarquable théologien et dun des meilleurs prédicateurs du temps. Dans ses sermons, Vigor insistait sur la résidence des pasteurs. Quand il sabsentait, il se faisait suppléer par un docteur de Paris, Jacques Le Fèvre (« Jacobus Faber »), qui sappliquait avec zèle à remplir les fonctions sacerdotales, et qui devait lui-même devenir curé de la même paroisse. Lorsquil accepta, une année, la prédication quadragésimale à la cathédrale dAmiens, il crut devoir, à son retour dans sa paroisse, se justifier en chaire par la conversion de huit cents réformés quil avait opérée en cette ville. Il mourut dailleurs, pour ainsi dire, sur la brèche, car cétait pour défendre la religion catholique contre les réformés quil sétait rendu à Carcassonne.

Vigor avait, de son vivant, publié lOraison funèbre dElisabeth de France, royne des Espagnes, Paris, 1568, in-8°, qui avait été prononcée, à Notre-Dame de Paris, le 25 octobre 1568, et aussitôt imprimée. Elle était en français, comme les nombreux sermons quil laissait et qui furent édités après sa mort, par les soins de son ami, le docteur Jean Christi, , comme lui, à Évreux[4], dans la langue ils avaient été prêchés. On a également imprimé cinq tomes des Sermons de Vigor ; le premier contient des Sermons pour lOctave du Saint Sacrement, prêchés dans lÉglise de Notre-Dame de Paris, en présence du Roi. Il est imprimé à Paris en 1575. Le second, des Sermons du Carême et des Fêtes de Pâques, prêchés à saint Estienne du Monts, ibid. en 1576. Le troisième, des Sermons sur le Symbole des Apôtres, sur les Evangiles des Fêtes et des Dimanches de lAvent, prêchés à saint Merry, avec quatre Sermons sur le Purgatoire, ibid., 1578. Le quatrième tome, des Sermons pour les Fêtes et Dimanches depuis loctave de Pâques jusquà lAvent, ibid. Le cinquième, des Sermons pour les Fêtes et Dimanches depuis lonziéme Dimanche daprès la Trinité jusquau Carême, ibid. Claude de Sainctes a aussi fait imprimer, en 1668, les actes de la conférence quil avait eue, en 1566, avec les ministres de LEspine et Sureau du Rosier.

Notes

  1. Le Brasseur dit quà ce moment, « il eut une affaire à soutenir pour la cure de Saint-Germain-le-Vieux, à laquelle il avait été présenté par la nation de Normandie et confirmé par le corps de lUniversité, contre Antoine Le Cirier qui prétendait y être pourvu en vertu de la résignation que son oncle, ci-devant curé de cette paroisse, avait faite en cour de Rome en sa faveur » (Histoire civile et ecclésiastique du comté dÉvreux, p. 322).
  2. « Le marteau des hérétiques. »
  3. Chronographie, lib. IV, an. 1566.
  4. Moréri écrit, dans son Dictionnaire, à larticle Vigor, que le second avait laissé tous ses écrits au premier.

Sources

  • Louis Ellies-Dupin, Histoire de lÉglise et des auteurs ecclésiastiques du seizième siècle, Paris, André Pralard, 1703, 679 p. [lire en ligne (page consultée le 16 décembre 2010)], p. 421-22 .
  • Pierre Féret, La Faculté de théologie de Paris et ses docteurs les plus célèbres, Paris, 1901 [lire en ligne (page consultée le 16 décembre 2010)], p. 118-23 .
  • Édouard Frère, Manuel du bibliographe normand : ou Dictionnaire bibliographique et historique, vol. 2, Rouen, A. Le Brument, 1860, 632 p. [lire en ligne (page consultée le 16 décembre 2010)], p. 603 .

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Simon Vigor de Wikipédia en français (auteurs)

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