- Bibliothèque royale des pays-bas
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Bibliothèque royale (Pays-Bas)
La Bibliothèque royale (en néerlandais, Koninklijke Bibliotheek ou KB) est la bibliothèque nationale des Pays-Bas, située à La Haye.
Sommaire
Histoire
Création
C’est le stathouder Guillaume V qui jette involontairement les bases de la bibliothèque. En 1798, le Corps représentatif de la République batave décide de faire une bibliothèque nationale de l’ancienne bibliothèque privée des stadhouders. Il en est à l’époque de même du Mauritshuis – musée national créé à partir des collections privées du stadhouder – et du Koninklijk Penningkabinet – leurs collections de monnaies et médailles.
Il ne s’agit cependant pas de l’ensemble de la bibliothèque des Orange-Nassau car la plus grande partie de cette dernière avait été dispersée à l’époque de Guillaume V et des pertes s’ajoutèrent lors de l’occupation française.
Le premier bibliothécaire est Charles Sulpice Flament.
La bibliothèque royale
La nouvelle bibliothèque nationale devient royale (koninklijk) sous Louis Napoléon (1806-1810). C’est également à cette époque que commencent les acquisitions majeures. En 1807, la bibliothèque achète la collection de l’avocat Joost Romswinckel, originaire de Leyde. Soit près de 24 000 volumes, principalement sur l’histoire des Pays-Bas et 10 000 cartes.
En 1809, elle achète la collection d’incunables et de manuscrits de Jacob Visser, procureur du gouvernement : cette collection privée forme la base du fonds d’incunables de la KB.
Le roi Guillaume Ier prend lui-même un grand intérêt dans le développement des collections, qui voient leur importance constamment grandir sous son règne. Le roi achète notamment l’importante bibliothèque de G.J. Gérard, secrétaire de l’Académie belge, pour en faire don à la KB. Il obtient le retour d’un grand nombre de livres emmenés par les Français quelques décennies plus tôt. Enfin, il fait entrer à la KB une partie de la bibliothèque des Orange-Nassau, alors conservée en Allemagne.
La bibliothèque se trouvait alors au Mauritshuis. L’ensemble de ces acquisitions fait que ce lieu est bientôt trop petit : en 1819, les livres et le cabinet des médailles doivent déménager pour un nouveau bâtiment, situé au 34 Lange Voorhout. L’hôtel a été construit pour Adriana Huguetan par l’architecte français Daniel Marot en 1733. Il a servi de palais pour plusieurs membres de la famille royale au début du XIXe siècle. Le nouveau bâtiment est inauguré en 1821 et demeure le siège de la KB jusqu’en 1982.
Deux siècles d'acquisitions
Les acquisitions reprennent alors de plus belle. Le gouvernement achète les imprimés de l’abbaye de Tongerlo (fermée en 1896 ; les manuscrits sont eux conservés à Bruxelles). En plus de ces fonds cohérents, des ouvrages exceptionnels rentrent au coup par coup : une bible historiée (peut-être du monastère des Chartreux d’Utrecht (v. 1430)) en 1829 ; en 1830, un des plus beaux manuscrits de la bibliothèque, de Oud-bisschoppelijke Klerezij à Utrecht : les évangiles d’Egmond, avec des miniatures qui figurent parmi les premiers témoins de la peinture néerlandaise.
Le bibliothécaire originel, Flament, meurt en 1835, à l’âge de 77 ans. Son successeur, J.W. Holtrop, travaille surtout au signalement et à la description des ouvrages les plus anciens. Il publie en 1856 le catalogue des incunables et en 1868 le célèbre Monuments typographiques des Pays-Bas au quinzième siècle. Il s’agit là de travaux pionniers, qui ont contribué à dater et à identifier de nombreuses éditions.
Un des plus importants accroissements de cette époque est le don du baron W.H.J. van Westreenen van Tiellandt, mort en 1848. Il lègue également une collection d’antiquités égyptiennes, grecques et romaines, ce qui fait du bibliothécaire de la KB le directeur du nouveau musée Meermanno-Westreenianum, qui ouvre en 1852. Cette activité amène la bibliothèque a s’intéresser aux problématiques de l’exposition de documents. Ainsi, dans les années 1950, le directeur Brummel acheta de nombreux ouvrages de bibliophilie contemporaine afin d’ouvrir un Musée du livre au sein du musée Meermanno-Westreenianum (1960). Bien que le musée ait pris de plus en plus d’autonomie, ses liens avec la bibliothèque restent aujourd’hui encore très forts.
Pendant la seconde moitié du XIXe siècle, de nouvelles collections privées sont acquises. En 1870, elle reçoit 3500 livres et 40 manuscrits de la bibliothèque du poète Adriaan Bogaers. En 1871, la bibliothèque achète la bibliothèque du Dr A. van der Linde, entre autres consacrées aux échecs : cette collection, mêlée à celle du Dr M. Niemeijer, acquise en 1948, forme une des plus importantes collections mondiales sur cette thématique. Au début du XXe siècle, le directeur W.G.C. Byvanck achète plus d’une centaine de livres d’heures et de dévotion pour enrichir le fonds déjà existant. Puis le fonds de reliures d’A.W.M. Mensing est acquis en 1909 afin d’enrichir le fonds des stadhouders.
Au début du XXe siècle, des thèmes encore peu couverts sont l’objet d’un intérêt nouveau, ce qui amène des acquisitions importantes. En 1933 la Koninklijke Bibliotheek achète la meilleure partie de la bibliothèque musicale de D.F. Scheurleer. Il en est de même de la littérature populaire avec la collection F.G. Waller en 1937. Les collections de livres pour la jeunesse sont complétées par des achats à la bibliothèque publique de La Haye en 1944.
La KB conserve également de nombreux fonds en dépôt permanent. L’un des plus importants est la collection de manuscrits et de livres anciens de l'Académie royale d'arts et de sciences (1937).
Pendant les années 1930-1950, la KB acquiert de nombreux papiers d’écrivains, peintres, compositeurs et poètes comme Willem Kloos (1939), Willem Witsen (1945), Hendrik Marsman (1948) ou Willem Pijper (1950). La plus importante des donations des années 1950 est celle du Dr M.R. Radermacher Schorer, comptant plus de 4000 volumes sur la littérature néerlandaise et le livre : comme l’avait souhaité le donateur, ces collections forment maintenant le cœur du Musée du livre (Museum van het Boek). Elle recueille également les archives de maisons d’édition (comme Martinus Nijhoff en 1991). Les amis de la Koninklijke Bibliotheek apportent également leur soutien à l’acquisition de volumes.
En 1982, la bibliothèque s'installe dans de nouveaux locaux, à proximité de la gare centrale, des archives nationales et des minstères.
Missions et services
La KB s'assigne quatre missions[1] :
- l'accès à la connaissance pour les étudiants et les chercheurs
- le partage des richesses du patrimoine culturel
- structurer l'accès national à l'information scientifique
- permettre l'accès permanent aux ressources numériques dans un contexte international
La KB a une importante mission patrimoniale, en lien avec l’identité néerlandaise. Elle doit préserver et aider à la connaissance du patrimoine écrit et imprimé des Pays-Bas. Cela passe par plusieurs projets :
- Le Short Title Catalogue Netherlands[2](STCN) est la bibliographie nationale rétrospective des Pays-Bas (1540-1800). Cette bibliographie scientifique recense l'ensemble de la production imprimée en néerlandais quel que soit le pays de production (sauf la Flandre) et les documents imprimés sur le sol des Pays-Bas actuels, quel que soit leur langue (y compris les fausses adresses). Les collections de la plupart des grandes bibliothèques néerlandaises ont été spécialement cataloguées, ainsi que celles de certaines bibliothèques étrangères (entre autres la British Library). Le projet doit se clore en juin 2009.
- Bibliopolis est une base de données sur l'histoire du livre aux Pays-Bas.
Organisation
Le conseil d'administration est composé de quatre personnes, nommées par le ministère de l'Éducation. La direction exécutive est confiée à un directeur général et aux trois directeurs des collections, des e-services et de l'administration.
La KB emploie environ 270 personnes (ETP) et possède un budget d'environ 36 millions d'euros[3].
Notes et références
Liens externes
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