- Salah Karker
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Salah Karker ou Salah Karkar (arabe : صالح كركر), né le 22 octobre 1948 à Bodheur dans le Sahel tunisien, est un homme politique tunisien.
Il est une figure emblématique et cofondateur avec Rached Ghannouchi du Mouvement de la tendance islamique (MTI), créé en 1981 et devenu Ennahda en 1989.
Sommaire
Formation
Salah Karker est diplômé de troisième cycle en économie de l'Université de Tunis et possède un doctorat en statistiques.
Engagement politique
En 1981, il est le cofondateur de MTI que le pouvoir du président Habib Bourguiba réprime rapidement en arrêtant la plupart de ses membres dirigeants. Karker est condamné en 1981 à dix ans de prison. Libéré en 1984, suite à une amnistie générale de Bourguiba en faveur de tous les prisonniers politiques, il reprend ses activités politiques alors que le MTI devient la principale opposition face au régime de Bourguiba en déclin. La répression policière reprend en 1987 et, après plusieurs mois de vie dans la clandestinité, Salah Karker est condamné à mort par contumace en 1987. Il décide alors de quitter clandestinement la Tunisie.
Exil et assignation à résidence
Exilé d'abord à Londres puis à Paris, il obtient l'asile politique en France en 1988.
Le 11 octobre 1993, le ministre de l'Intérieur français, Charles Pasqua, signe un ordre d'expulsion en urgence absolue. Cette expulsion ne pouvant se faire vers un pays où sa sécurité n'est pas assuré, Karker est assigné à résidence sur l'île d'Ouessant puis à Brest, Saint-Julien-Chapteuil et Cayres (Haute-Loire) et enfin Digne-les-Bains (Alpes-de-Haute-Provence) où il arrive le 4 octobre 1995.
Le 8 octobre 1996, il entame une grève de la faim « illimitée » et réclame qu'on lui communique les faits qui lui sont reprochés et qu'il soit présenté à la justice, ce qui n'a jamais eu lieu[1]. Dans la nuit du 15 janvier 2005, il est victime d'un grave accident cérébral. Seul dans sa chambre d'hôtel où il est assigné, les secours ne lui sont portés que le lendemain matin, ce qui lui laisse de graves séquelles[2]. Invalide et retiré de la vie publique, il vit à partir de 2005 avec sa famille, dans la région parisienne, mais reste sous le coup d'une décision administrative d'expulsion en urgence absolue et d'une assignation à résidence, qui n'est levée qu'en 2011[3].
Notes et références
- (fr) Michel Henry, « Salah Karker, 3327 jours sans réponse », Libération, 12 décembre 2002
- (fr) Abdel Wahab Hani, « Salah Karker s'apprête à quitter l'hôpital après six mois de soins », Nawaat, 17 juillet 2005
- (fr) « La France lève l’assignation à résidence de Salah Karkar », Business News, 27 octobre 2011
Catégories :- Personnalité du Mouvement Ennahda
- Naissance en 1948
- Naissance en Tunisie
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