- Sida en Russie
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Cet article traite de différents aspects du sida en Russie.
Actuellement, on dénombre environ 34 millions de personnes sont touchées par le VIH à travers le monde, adultes et enfants y compris[1]. En une trentaine d’années, la maladie s’est tellement répandue qu’elle est devenue une épidémie, qu’on la retrouve dans toutes les régions du monde, même les plus isolées. Divers modes de transmissions du virus sont observés au cours de cette période, dont la transfusion sanguine, la transmission de la mère à l’enfant lors de l’accouchement, puis par rapports sexuels[2].
L’épidémie a stoppé sa progression depuis 2001 dans presque toutes les régions du monde sauf en Europe orientale et en Asie centrale qui est la seule région du monde où le VIH est en progression, ceci est illustré par une augmentation de 66 % depuis 2001 (900 000) jusqu’à 2008 (1,5 million)[3].
En Russie, avec ses 148 millions d’habitants sur le territoire[4], l’épidémie touche gravement la population qui s’infecte par les voies d’intraveineuse utilisées par les drogués ou les prostitués, ce qui s’est surtout développé à la fin de la guerre froide. Selon les organismes internationaux comme l’OMS, il y aurait en Russie entre 420 000 personnes à 1,4 million de personnes vivantes estimées porteuses du virus.
Les régions les plus critiques où l’on observe la prédominance du SIDA sont sans aucun doute la capitale Moscou puis d’autres villes comme Leningrad, St – Petersbourg où les comportements à risque sont les plus élevés pour contracter le SIDA, soit par pratiques sexuelles ou par usage de drogues.
Sommaire
Définition du SIDA
Le syndrome d’immunodéficience acquise (aussi appelé SIDA) est le stade terminal d’une maladie causée par des virus dont un des plus connus est le VIH, qui contamine l’homme depuis la fin des années 1970.
L’origine du virus remonte chez les singes d’Afrique de l’Ouest (au Cameroun) où il y a eu transmission du virus, du singe à l’homme. Les premiers cas sont observés aux États-Unis en 1981 dans la population homosexuelle[2].
L’origine de l’épidémie en Russie
Depuis l’éclatement de l’Union soviétique dans les années 1990, la Russie voit sa population baissée continuellement. La mortalité due au SIDA démontre une chute considérable de l’espérance de vie (d’où un taux de mortalité accrue et une baisse du taux de naissance). C'est en 1988 qu'on enregistre le plus haut niveau d’espérance de vie (69,5 ans) et c'est en 1994 qu'on enregistre le plus bas niveau (64,5 ans)[5].
Les causes du développement du SIDA sont reliées à la libéralisation accélérée des mœurs, à la flambée de la toxicomanie et à la prostitution qui circulent[4]. La stratégie autoritaire développée par le Kremlin pour reconquérir sa place sur la scène internationale, laisse peu de place à la prévention, pour être aussi mise en cause.
En 1987 fut découvert le premier citoyen soviétique touché par le SIDA, un homosexuel qui revenait d’Afrique. La même année, une flambée épidémique se déclara dans plusieurs hôpitaux, notamment à Elista, capitale de la République de Kalmoukie, à Volgograd et à Rostov-sur-le-Don. L'emploi de matériel de transfusion mal stérilisé fut à l'origine de la contamination de près de 300 personnes, essentiellement des enfants et des nouveau-nés. Il y eut ensuite des cas de transmission de la maladie de la mère à l’enfant : en Kalmoukie, où prédomine le bouddhisme, la tradition veut que l'allaitement de l'enfant se prolonge jusqu'à un âge où ses dents ont poussé. D'où un risque élevé de contamination par morsure du sein, selon le professeur Edouard Karamov, chef du laboratoire de virologie à l'université d'État de Moscou[4].
Mode de transmission
Chez les toxicomanes
L’épidémie se concentre essentiellement parmi les utilisateurs de drogues injectables (plus de 80 % des cas de VIH notifiés pour lesquels le mode de transmission est connu). Les taux de prévalence du VIH parmi ces utilisateurs approchent les 65 % dans certaines villes. On estime que le nombre d’utilisateurs de drogues injectables est compris entre 1,5 et 3,5 millions dans le pays[3].
Chez les professionnelles du sexe
Une proportion significative des utilisateurs de drogue est impliquée dans l’industrie du sexe, formant ainsi une passerelle qui permet à l’épidémie de VIH de se répandre dans la population générale[3]. Entre 5 et 15 %, des professionnels du sexe seraient infectés par le VIH, proportion atteignant 48 % pour les professionnels du sexe qui s’injectent de la drogue[6].
Chez les hétérosexuels
Comme les consommateurs de drogues sont aussi sexuellement actifs, ils contaminent souvent leurs partenaires, qui ne s’injectent pas de drogues. Donc, la transmission s’étend rapidement dans la population générale. Selon une étude (cite l’étude), le fait d’avoir des rapports sexuels avec un usager de drogues injectables accroissait le risque de contracter le VIH de 3.6 fois[3].
Chez les homosexuels
Prévalence du VIH est retrouvée à 6 % dans les tests sérologiques. La communauté gaie ne joue pas un rôle prépondérant dans les nouvelles infections[3].
De la mère à l’enfant
Toutefois, avec la croissance rapide de la transmission sexuelle, le risque de transmission aux nouveau-nés pourrait s’accroître. Parmi les femmes enceintes qui n’avaient pas été testées auparavant admises dans des maternités de Saint-Pétersbourg, 6,5 % ont été trouvées séropositives au VIH[3].
Chez les détenus
Les établissements pénitenciers sont le siège d’une importante prépondérance de maladies infectieuses dont le SIDA qui proviendrait des toxicomanes. La séroprévalence du VIH parmi les prisonniers serait comprise entre 2% et 4%[6]. La séroprévalence chez les prisonniers représente 15 % de la population atteinte de SIDA en Russie. Ils n’ont aucun soutien et suivi et encore moins de traitements et le dépistage à l’entrée dans la prison est de mauvaise qualité. En 2001, une directive fédérale oblige la séparation des détenus séropositifs des prisonniers séronégatifs pour éviter la propagation encore plus accrue de l’épidémie bien que cela ouvre la voie à une forme de discrimination[3].
Comportements discriminatoires de la société Russe
La méconnaissance des Russes sur la maladie voit augmenter une autre forme de discrimination en excluant certains porteurs du VIH des soins à cause de leur statut sérologique. Certains sont aussi renvoyaient du leur travail à l’annonce de leur maladie, d’autre reçoivent une pression de la part des scientifiques pour obtenir des informations sur leurs partenaires ou les drogués qu’ils connaissent[4].
La discrimination se présente dès la naissance d’un nouveau-né dont la mère serait séropositive, elle doit porter un ruban rouge qui indiquerait son statut sérologique. D'autre part, l’inscription dans le dossier médical permet aux crèches une certaine sélection, d’où souvent l’impossibilité pour la mère de travailler et l’obligation de garder son enfant[7]. Pour avoir une chance d’obtenir un traitement, il faut s’inscrire sur le fichier SIDA de la ville, qui sera mentionné dans le dossier médical, des doutes au sujet de la confidentialité sont mis en cause pour la discrimination par la suite[7].
À St Petersbourg, l’accès aux traitements est limité. En 2004, seulement 900 personnes[7] étaient traitées, et ceci, grâce à l’aide du fonds mondial de lutte contre le SIDA qui a soutenu financièrement les traitements. Une sélection des personnes ayant droit à un traitement est abordée et d’autre part on a les ``laissés pour compte`` qui sont mis de côté tel que les drogués, les prostituées ou encore les gens vivants dans la rue[8]. Les enfants ont accès aux traitements quand ils en ont besoins. 93 % des personnes infectées recevaient des traitements antiviraux en 2007[9]. Les autres bloqués entre les pratiques discriminatoires et le financement monstrueux des Trithérapies, de l’ordre de 12 000 dollars/an[7]. Les autorités russes promettent l’accès sous forme de générique avec un coût de 700 dollars/an environ or ils n’ont aucune volonté[7]).
Mesures prises contre cette épidémie
À l’échelle nationale
Selon le gouvernement
L’État russe a octroyé 7,1 milliards de roubles (environ 258 millions de dollars) pour la prévention et la lutte contre le SIDA[10]. Une grande partie de cette somme, 5,1 milliards de roubles (soit 185 millions d’USD) pour acheter les médicaments antirétroviraux dont peuvent bénéficier actuellement quelque 30 000 séropositifs alors que seuls 7 millions de dollars sont dépensés pour la prévention[11].
Du point de vue des professionnels de la santé certains médecins refusent catégoriquement de soigner les séropositifs, car ils n’ont pas une connaissance suffisante face à ce virus puis ils sont très sceptiques.
Selon la religion
En ce qui concerne la religion, plusieurs organismes à but non lucratif viennent en aide aux malades du SIDA, tel que la confédération internationale d’organisations catholiques, le CARITAS. À St- Petersbourg, le Caritas[12] agissant auprès des malades du SIDA et des femmes séropositives, donc principalement les personnes marginalisées. Elle mobilise son action autour de 4 axes dominants : la prévention sur la maladie et ses modes de transmission, le suivi des femmes séropositives, l’accompagnement des malades en fin de vie et puis l’alerte des pouvoirs publics de la gravité de la situation.
Selon la société
Le point de vue de la société est globalement méfiant, car il y a méconnaissance de la maladie comme on l'a cité plus haut, d’où le caractère méfiant et discriminatoire de la société[réf. souhaitée].
À l’échelle internationale
Les organismes
Divers organismes internationaux tels que SIDACTION ou la Croix Rouge jouent un rôle important, palliant l’absence de l’État qui a longtemps fermé ses yeux devant une telle catastrophe grandissante. Un des programmes de la croix rouge est de lutter contre le VIH parmi d’autres qui sont la distribution de la nourriture, de l’aide aux migrants qui sont sans ressources ou toute autre aide humanitaire[13].
D’un point de vue légal, depuis janvier 2010, la loi interdisant l’entrée des séropositifs étrangers (dont la Russie) à mettre un pied aux États-Unis a été supprimé[14].
L’évolution
L’épidémie du SIDA est liée aux difficultés économiques et au chômage qui augmentent surtout dans la population jeune[15]. Comme on l'a vue ci-dessus la discrimination est un facteur essentiel de chômage.
Un modèle démontre l’impact économique potentiel du SIDA sur le PIB, le nombre cumulé des personnes séropositives peut faire baisser le PIB de 10 % d’ici 2020[13].
Le fonds mondial de lutte contre le SIDA finance depuis 2004 des programmes permettant de soigner 10 000 séropositifs en Russie notamment des migrants qui ne peuvent bénéficier du financement russe[16].
D’où des projets de lutte contre le SIDA sont entrepris par les autorités russes qui accentuent la surveillance épidémiologique, le dépistage et le traitement. Il y a également des campagnes d’information publique et un renforcement des services des laboratoires en termes de sécurité.
En mode de prévention, en 2008 il y avait 82 % des écoles qui offraient une éducation sur le VIH et le SIDA[9].
Mais le moyen le plus efficace reconnu jusqu’à ce jour reste les préservatifs. (Utilisé par 92 % des travailleuses de sexes)[9].
On estime quand même le nombre de personnes qui sont dépistées chaque année depuis 1987 de 20 à 25 millions[9].
Références
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