- Réemploi
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Le réemploi (ou réusage, réutilisation) désigne dans le domaine de la gestion des déchets les systèmes ou filières permettant de réutiliser un objet (pour l'usage pour lequel il était initialement prévu ou pour un autre usage).
Le réemploi peut concerner un produit ou tout ou partie de ses composants.
Il existe des cas particuliers comme les batteries, piles rechargeables, prévues pour être réutilisées, mais dont la qualité se dégrade néanmoins avec le temps. Certains objets neufs peuvent avoir bénéficié d'écotechnologies innovantes les rendant moins impactants pour l'environnement qu’un objet équivalent réutilisé.
Article détaillé : écobilan.Sommaire
Condition
- Le réusage nécessite souvent une phase de réparation et l'existence de réseaux assurant la collecte, la remise en état, ou mise en sécurité, puis mise en circulation de dons, rachats ou produits à injecter dans le marché de l'occasion ou issu de celui-ci (incluant les systèmes de ventes de particulier à particulier, dépôt-vente (112 millions d’euros de ventes en France en 2007[1]), brocantes, braderies ou vide-greniers, etc.)
- Le réemploi peut également être une remise en circuit de produit en parfait état. Comme exemple, le mobilier de bureau ou nombre de parcs informatiques se retrouvent sur la voie des déchetteries, par manque de disponibilité immédiate de repreneurs potentiels. Il s'agit d'une inadéquation entre l'offre et la demande en matière d'article d'occasion.
- Le marché de l'occasion professionnel fait office de sauvetage écologique. En effet, les volumes mis au rebut sont souvent volumineux. Les qualités technologiques des produits et leur bel état leur assurent une durabilité avérée. Lors de reprise, le cycle de vie de ces articles s'en trouve prolongé.
Durant les 30 dernières années du XXe siècle, le gaspillage a été encouragé par la mode des objets jetables, et la réparation n'a pas été favorisée par les producteurs, mais avec l'économie verte et en particulier l'écoconception, elle semble trouver un nouvel intérêt.- Un contexte de type « économie de la fonctionnalité », encouragé par le Grenelle de l'environnement pourrait encourager le développement de filières de réemploi.
Intérêts
Après une longue phase de déconsidération (le réemploi était fait grâce aux chiffonniers, ferrailleurs, cordonniers, rétameurs, etc. métiers peu considérés), le réemploi semble trouver un regain d'intérêt, . Il est souvent (selon l'écobilan du produit ancien ou de son équivalent neuf) un des moyens de
- s'équiper à moindre frais
- diminuer l'empreinte écologique d'une activité, d'une collectivité,
- d'économiser des ressources naturelles,
- de limiter les émissions de gaz à effet de serre ou de polluants générés par l'élimination d'un produit en fin de vie.
- créer et entretenir des emplois et filières locales
- favoriser une économie circulaire valorisant et optimisant le recyclage, avec des boucles plus ou moins locales ou distantes (Une partie des objets récupérés est acheminé vers des pays plus pauvres).
- limiter le gaspillage
- et de manière générale, favoriser une économie décarbonée
Principes
Dans les pays où elles existent, les « ressourceries » contribuent sur leur territoire à la récupération, de valorisation, revente de ces objets, souvent avec une démarche parallèle d'éducation à l’environnement et dans le cadre d'un schéma de gestion des déchets du territoire [2].
Au quotidien, elle donne priorité à la réduction, au réemploi, puis au recyclage des déchets en sensibilisant son public à l’acquisition de comportements respectueux de l’environnement (écocitoyenneté).
Freins
La réparation des biens (hors véhicules) n'est pas favorisée par les producteurs, et est en forte diminution depuis les années 1980-1990. Un des indicateurs, l'argent dépensé en réparation le montre ; Il était tombé à 2,1 milliards d’euros en 2008, après une diminution de 24 % entre 1990 et 2008. Il a même chuté de 40 % pour la réparation des appareils ménagers. Il semble néanmoins que l'argent consacrée à réparer des biens audiovisuels a raugmenté après 2000 et reste en progression (mais peut être en raison du nombre croissant de ces biens et de pannes fréquentes). Certains appareils non conçus pour être réparé ont un coût prohibitif de réparation ou mise à jour (par exemple par ajout de carte mémoire, nouvelles fonctionnalités, etc).
En Europe
La directive européenne 2008/98/CE du 19 novembre 2008 hiérarchise les solutions de gestion des déchets en demandant de préférer tant que possible la prévention, puis leur préparation en vue d'un réemploi, puis leur recyclage, qui peut générer des matières premières secondaires (MPS) se substituant à des matières premières vierges, les autres modes de valorisation étant en dernier ressort l'incinération avec valorisation énergétique et enfin l’élimination des déchets ultimes.
En France, La loi « Grenelle 1 » vise à horizon 2012, une diminution de 7 % de la production d'ordures ménagères et assimilés par habitant, en encourageant aussi le don d’objets dont on n’a plus l’usage et la réparation. Dans ce pays, les ventes de matériel, habits etc. d'occasion, de particulier à particulier, s’élèveraient à 5 milliards d’euros en 2007 , à comparer aux 284 milliards d’euros estimés de ventes de biens manufacturés du commerce de détail (hors automobile). Peut être à cause de l'effet crise, ces ventes d'objets neufs n'auraient augmenté de + 1,5 % en 2008, c'est-à-dire bien moins rapidement que celles des biens d’occasion (+ 6 %) [1].
Notes et références
- Recyclage et réemploi, une économie de ressources naturelles ; ; Observation et statistique, mars 2010 ; Note du Commissariat général au développement durable (Service de l'observation et des statistiques, consulté 2010 303 17) Source, groupe Xerfi, cité par
- ressourcerie de Paris
Voir aussi
Articles connexes
- Développement durable
- « économie de la fonctionnalité »
- économie solidaire
- Déchet
- Agenda 21
- déchèterie
- Réusage
- Semaine européenne de la réduction des déchets
- Recommerce
Liens externes
- Réseau des Ressourceries en France
- Spécialiste du réemploi et de la reprise de mobilier de bureau
- Fédération des Ressourceries en Belgique
Bibliographie
- Réseau des Ressourceries
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