- Ribat de Monastir
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Le ribat de Monastir (arabe : رباط المنستير) est une imposante forteresse tunisienne située au bord de la mer Méditerranée, dans la ville de Monastir.
Considéré comme le ribat le plus ancien et le plus important du Maghreb[1], il est regardé comme le monument phare de Monastir.
Sommaire
Histoire
Édifié en 796 par le général abbasside et gouverneur de l'Ifriqiya, Harthimâ Ibn A’yûn, il est agrandi du côté septentrional sous le règne des Aghlabides (IXe siècle) puis du côté méridional sous le règne de la dynastie fatimide, vers 966. Par la suite, des travaux effectués vers 1424, à l'époque hafside, augmentent notablement sa superficie pour atteindre 4 200 m2. Du XVIIe au XVIIIe siècle, de nombreux contreforts ainsi que des tours et des bastions polygonaux et circulaires sont ajoutés à l'édifice pour accueillir des pièces d'artillerie[2]. Dès le Xe siècle, le voyageur, géographe et chroniqueur arabe Ibn Hawqal soutient que l'édifice est le plus grand ribat de l'Ifriqiya[3].
Au cours du XIe siècle, le géographe et historien andalou Al-Bakri laisse sur le ribat de Monastir la description suivante :
« C'est une forteresse très élevée et solidement bâtie. Au premier étage, au-dessus du sol, se trouve une mosquée où se tient continuellement un cheikh, rempli de vertu et de mérite, sur lequel repose la direction de la communauté[4]. »
Bâtiment
Le complexe que l'on peut admirer de nos jours résulte d'une longue évolution où agrandissements et transformations se sont succédé. Le noyau primitif de l'édifice présente à l'origine un plan régulier avec des façades massives accompagnées aux angles de tours cylindriques dont une tour vigie située au sud-est. La cour est bordée de galeries sur lesquelles s'ouvrent plusieurs pièces.
De ce ribat primitif subsistent l'aile méridional qui comporte le porche d'entrée, la tour sud-ouest, la tour vigie couronnée par un garde-corps crénelé et la salle de prière qui se trouve à l'étage. Au cours du Xe siècle, l'agrandissement du bâtiment est matérialisé par l'ajout d'un pavillon séparé de la façade primitive par une courette et renfermant à l'étage un oratoire voûté en berceau qui est divisé en sept nefs perpendiculaires au mur de la qibla et deux travées ; sur des piliers cruciformes reposent des arcs en plein cintre et en anse de panier[5]. À l'époque hafside, les défenses du monument sont renforcées pour faire face aux menaces d'invasions, œuvre qui est poursuivie sous le règne de Hussein II Bey (1824-1835) qui restaure l'ensemble de l'édifice avec l'adjonction de tours et de bastions[5].
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Arc outrepassé reposant sur des colonnes antiques devant l'une des entrées du ribat
Musée
Le ribat abrite, depuis le 5 août 1958, un musée des arts islamiques situé au premier étage de l'aile sud. Recevant annuellement près de 100 000 visiteurs, il comporte des centaines d'œuvres notamment des fragments de bois sculpté provenant de la Grande Mosquée de Kairouan, des stèles funéraires en marbre, des céramiques lustrées, des feuilles manuscrites du Coran, des verreries ainsi que des pièces de monnaie en or ou en argent[6].
Notes et références
- (fr) Ribat de Monastir (Portail des sites et monuments tunisiens)
- (fr) Ribat de Monastir (Musée sans frontières)
- Jean-Marie Martin, Zones côtières littorales dans le monde méditerranéen au Moyen Âge : défense, peuplement, mise en valeur, vol. VII, éd. Casa de Velázquez, Madrid, 2001, p. 151
- Mohamed Bergaoui, Monastir. Fragments d'histoire, éd. Simpact, Tunis, 1997, p. 17
- (fr) Présentation du ribat de Monastir (Qantara)
- (fr) Musée des arts islamiques du ribat de Monastir
Lien externe
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