- Quinzaine impériale
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La Quinzaine impériale désigne un événement organisé dans un but de propagande par le gouvernement de Vichy, qui a eu lieu entre entre le 15 et le 31 mai 1942. À l'occasion de cette Quinzaine, l'ensemble des corps constitués de l’État est mis à contribution pour promouvoir, au niveau local, la propagande d'État.
Il est à rapprocher de la Semaine coloniale, qui avait eu lieu l’année précédente, ainsi que du Train des colonies.
Sommaire
Semaine coloniale
L'année précédente, pour la Semaine coloniale, quatre centres urbains avaient été considérés comme pivots des actions à mener en matière de propagande (Vichy, Marseille, Lyon, Toulouse), avec un budget général de huit millions de francs, dont deux millions et demi pour les manifestations dans Vichy, et un million pour la propagande cinématographique. Des numéros spéciaux dans la presse et des émissions de radio sont également prévus, dont le point d'orgue seront les discours de Pétain. Un rapport sur la campagne de presse fait état de 1 350 conférences en zone libre.
Journée de solidarité avec les populations nord-africaines
En même temps cet événement est associé à une journée de solidarité avec les populations nord-africaines. Chaque préfet de département adresse alors aux maires de chaque commune une lettre comme suit :
« Le Gouvernement a décidé d'organiser pendant la Quinzaine impériale du 15 au 31 mai prochain, des journées nationales Nord-africaines. Leur but est de procéder à la collecte d'effets de toute nature dont le réemploi permettra de conjurer la crise du vêtement qui frappe cruellement les populations indigènes de l'Afrique du Nord. »
— Lucien Porte, préfet de l'Allier
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Résultats
L'année suivante, le président du Comité central de la Quinzaine impériale, installé à Vichy, le capitaine de vaisseau Maurice Guierre, présente un rapport sur la manifestation. Il insiste sur la cérémonie d'inauguration du 17 mai 1942 en présence de Pétain, soulignant l'impact de cet événement en Afrique : « On parlera longtemps sous la tente saharienne ou dans la case soudanaise de la poignée de main du grand chef blanc aux athlètes indigènes venus pour la prestation du serment sportif. » Il insiste particulièrement sur les « 40 000 scolaires » au stade de Lyon le 20 mai pour « acclamer les athlètes indigènes », ou le 21 mai, au Puy-en-Velay, pour « exalter le rôle des missionnaires dans l'Empire » et, le même jour à Saint-Étienne, en même temps que le train des colonies, « où l'on célébrait la Technique et l'Empire ».
Bibliographie
- Nicolas Bancel, Léla Bencharif, Pascal Blanchard (ss. la dir. de), Centre-Rhône. Lyon, capitale des outre-mers. Immigration des Suds et culture coloniale, La Découverte, 2007, 240 p.
- Jean-Eugène Duval, Aux sources officielles de la colonisation française,
- "Présence des Suds en Limousin", supplément Le Populaire du Centre/La Montagne, 15 septembre 2009.
Catégories :- Propagande
- Collaboration pendant la Seconde Guerre mondiale
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